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27 avril 2024 6 27 /04 /avril /2024 06:47
Encore eux!

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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 09:29

Moi dont les distractions avec les animaux se limitaient à de paisibles courses d'escargots ou à l'étude approfondie, quelque peu paresseuse, de la vie des fourmis, j'avais du mal à concevoir tant de cruauté calculée. Mes grands parents tuaient bien des lapins et des poulets de leur poulailler, mais ils procédaient rapidement, sans mise en scène, sans plaisir en tout cas, presque à contre cœur et jamais inutilement. Là, avec cette complicité sanguinaire avec l'animal, l'homme dépassait la bête en férocité. Le Diable portait bien son surnom.

Mais ce n'était pas le seul grief que l'animal suscitait. Il avait pris l'habitude de passer ses nuits chez nous. Il s'introduisait dans la maison vétuste que nous partagions avec nos voisins et y fondait royaume dans les dépendances communes. Des pièces borgnes servant de débarras, d'atelier, de garage à vélo conduisaient à un endroit sordide: les toilettes à la turque. Un réduit qui me hantait lorsque je devais affronter seul ce gouffre de puanteur où j'imaginais le diable, le vrai celui-là, tenir boutique. En attendant son compère à quatre pattes s'y réfugiait parfois augmentant ma terreur.

Cet univers nous effrayait tellement, ma petite voisine et moi, que l'on ne s'y aventurait qu'ensemble en nous parlant bien fort. Mais lorsque de derrière le cadavre désossé d'une moto montait une plainte lugubre, le courage nous manquait et nos petites jambes fonçaient se réfugier dans la cuisine pour y retrouver nos parents.

Nos mères mirent leurs maris en demeure de nous débarrasser de ce perturbateur. Non content de nous épouvanter, l'animal perturbait aussi leur sommeil en miaulant une partie de la nuit et en période de chaleur, il laissait derrière lui une odeur de fin du monde. La chose était entendue, les hommes relevèrent le défi, mais méfiants, ils fourbirent leurs armes. Plusieurs fois ils avaient chassé l'animal de leur territoire de bricolage, mais toujours dans la crainte de griffures ou de morsures. Le Diable n'hésitait pas à faire face et à menacer, mais un chat, même à moitié fauve ne pouvait pas imposer sa loi. On allait voir ce qu'on allait voir!

 

Le grand soir arriva enfin, une soirée d'été où nos pères enfilèrent leur épaisse canadienne de cuir, les moufles qui allaient avec, et au comble du fou rire, l'un un casque à visière intégrale, l'autre une corbeille métallique grillagée en guise de heaume. Ainsi bardés, ils se répartirent les tâches. Notre voisin, qui avait confectionné un trident artisanal pour la circonstance, tiendrait la porte entrebâillée pour laisser croire au Diable a une issue et permettre de le coincer et ainsi de le châtier sans risque. L'épopée sauvage pouvait commencer. Nous fûmes confinés à l'abri derrière la porte de la cuisine. Tout commença par des miaulements d'intimidation, puis des coups sourds qui d'après les jurons lâchés ratèrent leur cible. Des boites de visserie dégringolèrent des étagèrent dans un bruit de cascade métallique. Une lutte âpre se déroulait dans le couloir, le chat avait bondi sur ses agresseurs. Malgré leur protection, on sentait bien que la cause n'était pas gagnée. Puis ce fut un cri de déchirement, le trident avait frappé juste et la porte d'entrée claqua. Le silence fut vite rompu avec le retour des gladiateurs d'opérettes, couvert de sueur, soufflant comme des sangliers. Ils l’avaient eu! Enfin, ils avaient réussi à l'atteindre avec le trident et étaient convaincus qu'il ne reviendrait pas de sitôt. Cependant ils craignaient un peu la réaction du papé Cambolive, qui aura vite déduit que le châtiment infligé à l'animal venait de chez nous. Le vieil homme n'impressionnait pas que les enfants. Après le repas, nous sortîmes tous dans la rue pour prendre le frais. Et là, nous apprîmes la nouvelle qui soulagea tout le monde. La voiture de monsieur Ravenet avait écrasé le Diable qui s'était littéralement jeté sous ses roues. "Le bon Dieu fait bien les choses" avait conclu ma mère et la soirée n'en fut que plus délicieuse… Le lendemain alors que je faisais une tentative de recensement de trous de fourmis dans mon périmètre de jeu, j'entendis le bruit de la canne sur les barreaux de la souricière. Le Diable mort, la cruauté continuait avec la même mise en scène. Seule différence au tableau, un autre chat s'avança à la place du manquant. Le coup de canne qu'il reçut lui fit comprendre que le papé Cambolive portait toujours le deuil de son maudit animal. Et pour la première fois je l'ai plaint

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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 09:27

Désolé mais toujours impossible de répondre aux commentaires

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24 avril 2024 3 24 /04 /avril /2024 07:05
Ukraine

Désolé mais la réponse aux commentaires ne fonctionne pas...

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22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 14:00
Paris propre!

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22 avril 2024 1 22 /04 /avril /2024 13:56

C'est son chapeau qui m'avait le plus impressionné, je n'en n'avais jamais vu de semblable. Feutre noir à bords étroits élimés, il conservait le souvenir d'une forme haute. Le temps avait du le cabosser mille fois pour lui donner cette patine lustrée de sueur. Il me faisait penser aux chapeaux de vieux cow-boys que je croisais dans mes illustrés. La tête d'ailleurs était à l'image de la coiffe. Les yeux noirs s'enfonçaient dans des cicatrices mal refermées, sur un visage hostile. Des touffes de cheveux bruns luisant de crasse tombaient sur un visage sec, dissimulé par d'épais sourcils et une moustache anarchique à la noirceur de circonstance. La barbe grisonnait en rangs irréguliers sur une absence de menton.

"Si tu regardes le papé Cambolive dans les yeux, tu risques de devenir aveugle tant son regard est puissant" disaient de lui, avec crainte, les élèves de la classe des grands.

Pour moi c'était l'incarnation du "Peillarot", ce personnage légendaire, voleur d'enfants que nos mères appelaient quand nous refusions de manger la soupe. La peur qu'il m'inspirait n'avait d'égale que la curiosité qu'il éveillait en moi.

Il ne fréquentait personne, n'allait jamais s'asseoir avec les autres vieux sur les bans du "sénat", cette assemblée où chacun apportait sa canne en signe de reconnaissance. On disait que la grande guerre avec ses tranchées l'avait rendu cruel et méchant, qu'il mangeait du pain rassis, des lézards verts grillés et des hérissons bouillis.

Il habitait une vieille maison insalubre, en face de la petite cour qui me servait de terrain de jeu. Là, protégé par l'ombre d'une glycine vénérable, m'était donné d'assister à une scène qui se répétait tous les deux ou trois jours et qui me troublait. Sentiment mitigé de curiosité et d'effroi.

Cela se passait au milieu de la matinée, le vieil homme sortait de chez lui portant une cage souricière à sa main. Comme au théâtre il frappait les trois coups avec sa canne, puis il descendait doucement les marches du perron et s'essayait sur l'avant dernière. A ses pieds les rats et les souries piégés poussaient de petits couinements, les bêtes les plus robustes, debout sur leur pattes arrières passaient leur museau à travers les grilles..

Bientôt, venus sans bruit, les chats s'installaient en demi-cercle autour de la souricière à une distance que le vieux Cambolive faisait respecter à coups de canne. Un seul chat restait en avant, un noir au pelage terne, couvert de gale, un flibustier de la gouttière, les oreilles en dentelles, la tête couverte de plaies et la queue cassée en forme d'éclair. Nous l'avions surnommé "le diable". Agile, bagarreur, voleur, il semait la panique dans le quartier et ne trouvait de la sympathie qu'aux yeux du vieil homme. Le spectacle pouvait commencer, tous les acteurs étaient en scène.

Le vieil homme libérait en premier le plus gros des rongeurs. Au bout d'un demi-mètre de liberté, sa vie ne lui appartenait déjà plus. Le diable s'était jeté sur lui et dans une courte bataille lui brisait les reins. Les cris aigus de la pauvre bête me faisaient frissonner. Aussi abjectes que soient ces créatures, mi rat d'égout, mi rat des champs, j'éprouvais pour eux une réelle pitié. Mourir dans les griffes d'un chat me paraissait le supplice suprême. Surtout que le diable consommait sa victime sur place. La bouche gluante de tripes chaudes, il regardait la suite de la représentation.

Le vieux ouvrait alors grande la cage, libérant d'un coup les prisonniers qui se déployaient en éventail, il s'en suivait un carnage sans nom. Les chats se jetaient dans la mêlée, se disputant leur proie, se battant entre eux, sans toutefois perdre de vue leur déjeuner sur pattes. La tuerie se poursuivait au milieu de la chaussée sous les miaulements rauques de ceux qui défendaient leur prise. En quelques secondes les choses étaient réglées et les félins retournaient à leur poste de vigie, une proie dans la bouche pour les plus véloces.

Le Diable qui avait le premier fini son repas, revenait vers la souricière d'ans l'espoir d'y découvrir, et c'était souvent le cas, une sourie égorgée par ses compagnons de captivité. Le papé Cambolive extrayait alors le petit cadavre et l'offrait à son chat préféré. La main calleuse qui caressait le dos meurtri de l'animal me donnait la chair de poule.. (A Suivre)

 

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17 avril 2024 3 17 /04 /avril /2024 07:59
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15 avril 2024 1 15 /04 /avril /2024 15:28
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12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 18:30
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10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 16:01
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