Y'a le feu en Nouvelle Calédonie ! Pourquoi ? parce qu'un projet de loi présenté par le gouvernement veut détricoter les accords de Matignon de 1988 et ceux de Nouméa de 1998.

On est bien dans un problème de décolonisation dans un pays où plus de la moitié de la population est d'origine européenne. Les Kanaks, eux, réclament l'indépendance depuis fort longtemps.

Rappelons que le 2 décembre 1986, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 41/41/A qui affirme « le droit inaliénable du peuple de la Nouvelle- Calédonie à l'autodétermination et à l'indépendance » et que tout récemment encore le Comité spécial de la décolonisation a ouvert sa session 2023 en examinant la situation en Nouvelle-Calédonie.

Macron joue avec le feu en tentant de revenir par la force sur le droit du peuple kanak à l’autodétermination, que lui avaient assuré les accords signés à Nouméa par le gouvernement français.

Car ce qui se passe sur tout le territoire de Kanaky, non déplaise à Eric Zemmour, c’est le soulèvement d’un peuple. Depuis le 13 mai, les salariéEs du port, de l’aéroport et de l’hôtellerie sont en grève et des barrages sont organisés sur les routes par les jeunes pour contrôler la circulation. En faisant tirer par la police sur les jeunes, Macron, Darmanin et leur politique répressive ont provoqué l’embrasement dont les images tournent en boucle dans les médias.

Une revendication unifie cette mobilisation : non au dégel de la loi électorale, non à la recolonisation que le gouvernement a mis en place en décembre 2021, en organisant unilatéralement en pleine crise du Covid le troisième référendum prévu par les accords de 1998. C’est bien la volonté du gouvernement d’arrêter le processus de décolonisation, ouvert par les accords de Matignon, qui a ouvert la crise actuelle !

Depuis deux ans, l’USTKE, le FLNKS et la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) construisent des mobilisations sur tout le territoire de la Kanaky pour faire entendre la voix des coloniséEs. La réponse du gouvernement a été la répression (avec même des interpellations pour port du drapeau kanak) et la volonté de faire voter la loi Darmanin qui met définitivement un terme au processus issu des accords de Matignon, en mettant concrètement fin à la possibilité de l’autodétermination du peuple kanak par l’ouverture du corps électoral. 

Les revendications portées par les indépendantistes et la population kanak mobilisée sont claires : retrait de la loi Darmanin, retrait des forces de répression, respect du droit à l’autodétermination du peuple kanak, ouverture de discussions pour un processus de décolonisation comme le préconise l'ONU en sortant du cadre Franco-français qui n'offre pas de solution spérennes.

En France, c'est la grande mobilisation à droite. Les Républicains et le Rassemblement National appellent à l'instauration de l'état d'urgence. Eric Zemmour, déclare que tout cela est un scandale et appelle à "réprimer sévèrement" les indépendantistes ! Montrer les muscles à Nouméa, voilà leur objectif !
Pourquoi ne pas déclarer la guerre au FLNKS ! Une sorte d'entraînement "en vrai" pour nos troupes avant de se rendre peut-être en Ukraine ?
Ce qui s'est passé en Nouvelle Calédonie comme dans d'autres colonies, c'est un phénomène de grand remplacement. Pour Eric Zemmour, ce concept désigne un processus, qui serait à l'œuvre, de substitution des Français d'ascendance par une population étrangère venue principalement d'Afrique subsaharienne et du Maghreb.
Finalement c'est un peu ce qui se passe en Nouvelle Calédonie, la "substitution des Néo-calédoniens d'ascendance par une population étrangère venue principalement d'Europe".

Mais Eric Zemmour n'est pas gêné de soutenir le grand remplacement ... en Nouvelle Calédonie ! Évidemment, les "remplaceurs" sont blancs et chrétiens, alors....

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