Encore une fois, Emmanuel Macron veut réformer notre système de retraite. C'est une obsession chez lui ! Il avait abandonné sa première tentative qui consistait à modifier le système par répartition par un système à points ! Raté !

Il est revenu dans sa campagne présidentielle sur une nouvelle lubie, vieille comme la droite la plus libérale, faire travailler les gens plus longtemps, jusqu'à 65 ans pour avoir accès à la retraite. Et les arguments spécieux sont légions : espérance de vie qui augmente (ce qui est d'ailleurs faux sur l'espérance de vie en bonne santé), problème de financement, et puis tous nos voisins partent plus tard que nous ! et alors ?

Donc, le COR ( le Comité d'Orientation des Retraites) vient de rendre son rapport annuel et là surprise ! Le rapport indique deux années de bénéfices puis de légers déficits dans les années à venir mais surtout non pas à cause des dépenses car elles baissent (merci Marisol Touraine et vive la gauche) mais parce que les recettes baissent aussi. Et les recettes ce sont les cotisations sociales. A force d'exonérer les entreprises de cotisation sociales, à force de distribuer aides, primes et revenus hors fiscalité forcément les recettes baissent !

Le système n'est donc pas en déséquilibre alors pourquoi toute cet effervescence ? 

Comme d'habitude, on commence par dramatiser la situation pour justifier une réforme pour une raison simple. Comme les réformes des retraites sont très impopulaires en général et en  particulier le report de l'âge légal,  on présente la réforme comme la seule solution à un déséquilibre financier qui menacerait le système.

Ce n'est pas ça que nous dit le rapport du COR !

Le léger déficit annoncé est minime et pourrait être compensé,  pour donner un ordre d'idées, par 2€ de cotisations annuelles pour les salariés et 2€ pour les entreprises. Bon, je préfère 4€ pour les entreprises ! Ce n'est rien ! rien du tout !

Du coup, on peut quand même s'interroger sur la finalité et les arrières pensées de Macron ! Si ce n'est pas financier c'est donc politique et les raisons principales ont déjà été énoncées. C'est d'abord de réformer le marché du travail, augmenter l'emploi et la concurrence entre les salariés, et d'autre part baisser les dépenses publiques et les retraites représentent une grosse masse budgétaire.

Revenons sur cet argument de l'espérance de vie. Il a déjà été consommé par les réformes précédentes. Quelqu'un qui est né en 1980 va vivre 3 ans de plus que quelqu'un qui est né 40ans plus tôt mais n'aura pas une retraite plus longue.

Et quid de la pénibilité ?  Il existe toujours un système mais qui a été largement amoindri car les facteurs de pénibilité les plus généraux ont été retirés et ce sont des facteurs qui permettaient de partir un ou deux ans plus tôt.

Alors, l'objectif est donc bien de baisser les dépenses publiques notamment pour équilibrer les baisses d'impôts en particulier  de l'impôt de production et bizarrement l'ordre de grandeur est à peu-prêt le même de l'ordre de 10 milliards. Donc si on veut maintenir le déficit sous contrôle, si on baisse les recettes de l'état d'un côté, il faut baisser les dépenses publiques de l'autre et ce gouvernement a choisi les retraites.

Prolonger la durée de cotisation alors qu’actuellement un tiers des séniors est sans emploi ni retraite et vit sous le seuil de pauvreté aggraverait la pauvreté pour beaucoup de nos concitoyens. Et cela n'est pas acceptable !

Les syndicats semblent pour une fois d'accord sur ce point !

Version audio incluse dans "En Vie à Béziers, l'émission" de septembre 2022 à écouter ICI (à 1:12:15)

 

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