Société

Le 5 juin 1956, voilà exactement 67 ans, la Cour de l'Alabama condamne la ségrégation raciale.A Montgomery, dans l'État de l'Alabama aux États-Unis, le 1er décembre 1955, Rosa Parks, une femme noire de 42 ans, prend place dans un bus pour rentrer chez elle après son travail. 

Sur France info, invité du 8h30 ce vendredi 2 juin, à la question concernant le rapport de Pisani-Ferry (ancien conseiller économique de Macron) sur les finances et la dette publiques qui propose (oh surprise !) de taxer les 10% les plus riches de 5%, la réponse d'Elie Cohen fuse immédiatement ...

Le grand projet inutile baptisé « Center Parc » devait être installé sur la commune de Roybon en Isère.

Le décret du 17 février 1852, qui attribuait au gouvernement une autorité discrétionnaire sur la presse, est resté en vigueur pendant presque toute la durée du régime.

Plogoff est une commune de Bretagne située dans le département du Finistère. Cette commune rurale anonyme est placée sous les feux de l’actualité, lorsqu’en octobre 1973 le Premier ministre Pierre Messmer planifie la construction de 200 centrales nucléaires en France.

La répression policière à Sainte Soline n’est pas un cas à part. Il y a eu des précédents qui ont tous montré que le capitalisme était prêt à tuer pour défendre des projets inutiles. Revenir sur ces luttes passées pour comprendre le présent, c’est ce que je vous propose dans cette nouvelle série.

C’est au nom de la souveraineté du peuple que Napoléon III a justifié la suppression des partis politiques. Les arguments employés sont pour cela particulièrement intéressants à rapporter.


Il y a quelque chose de pathétique de voir ces préfets galonnés honorer la mémoire de Jean Moulin.
Qu’ont-ils à dire à celui qui a désobéi ? Comment ne voient-ils pas l’obscénité de leur geste, eux qui tous les jours appliquent avec zèle et même au-delà les consignes de leur prince.

Le 8 mai 1945, voilà exactement 88 ans, le jour même de la victoire alliée sur le nazisme, de violentes émeutes éclatent à Sétif, en Algérie. C'est un lointain prélude à la guerre d'indépendance.

Comme au Lycée,  le professeur international d'économie "Fitch" a baissé la note de La France. On se demande bien pourquoi ! La France et son gouvernement ont pourtant bien écouté les conseils de leurs professeurs.

Le 1er mai 1886, voilà exactement 147 ans, aux États-Unis,  200 000 travailleurs obtenaient la journée de huit heures grâce à une forte pression des syndicats. Mais un affrontement avec la police allait causer la mort de plusieurs personnes.

Le 28 octobre 1971, Michel Debré ministre de la Défense de Georges Pompidou décide de porter la superficie du camp militaire du Larzac dans l’Aveyron de 3000 à 17 000 hectares.

Le plébiscite bonapartiste n’est pas qu’une simple technique de consultation du peuple.

De cette intervention du président Macron, ce lundi 17 avril,  on aura tout lu, tout entendu, de toutes parts, de tous bords politiques. Il a été tellement imbuvable que même ses amis se mettent à douter ! Mais où habite-t-il ? Sur quelle planète ? Comment a-t-il cru pouvoir rassurer et apaiser les Françaises et les Français alors qu'il continue à les mépriser et à ignorer les réalités sociales d'une France qui souffre et qui le dit massivement jusque dans la rue.

Super Cervières est la mère de toutes les batailles contre les grands projets inutiles. Il était normal de commencer cette série par un hommage aux pionniers du Briançonnais.

Louis Napoléon Bonaparte construit son pouvoir sur une démocratie plébiscitaire qui n’est pas sans rappeler une démocratie référendaire.

L’étude du bonapartisme montre que ses fondements sont toujours d’actualité dans notre pays.

Au plus fort des évènements de Mai 68, le général de Gaulle était caricaturé en tire-bouchon. Sur d’autres affiches, ses oreilles dépassaient de son képi. Dans la rue une foule impertinente lui disait « Au revoir » quand il rencontra Massu à Baden-Baden.

Le salut de notre civilisation réside-t-il dans la vitesse stupéfiante des progrès scientifiques et technologiques actuels ? Les fanatiques habituels du progrès placent leurs espoirs d'une vie meilleure dans les innovations et ont du mal à imaginer autre chose que le triomphe de leurs fantasmes High Tech à brève échéance.

Qu’est-ce qui pousse une personne à vivre les horreurs de la guerre alors qu’elle n’est pas obligée de la faire ? Pourquoi quitte-t-on une vie confortable et sans danger pour subir toutes sortes de souffrances et de violences ? Pourquoi lutter pour un pays qui n’est pas le vôtre alors que personne ne vous a demandé de le faire ?

(A relire) « Le mouvement national n’a jamais été un soulèvement. Les rebelles étaient et restent les rouges. »

Général Franco, premier anniversaire du coup d’État du 18 juillet 1936

(A relire) Marina Ginesta est la jeune fille au fusil, icône de la lutte antifasciste. La photo qui allait la rendre immortelle est restée plus de 15 ans au fond des archives de l’agence EFE. Enfin en 2002, quelqu’un retrouva le cliché.

Qui était cette jeune femme ?

« D’autres pourraient penser que lorsque mes avions bombardent les villes rouges, je fais la guerre comme tout le monde, mais ce n’est pas le cas. Dans les villes et les campagnes que j’ai déjà occupées, mais pas encore purifiées, nous devons accomplir la tâche nécessairement lente de rédemption et de pacification, sans quoi l’occupation militaire sera pratiquement inutile. Je ne m’intéresse pas au territoire, mais aux habitants. La reconquête du territoire est le moyen, la rédemption des habitants est la fin ».

Paroles du général Franco à l’ambassadeur italien Roberto Cantalupo, 4 jours après le bombardement de Durango.

En ce mois de mars 2023, la sécheresse est déjà  bien présente sur l'ensemble du territoire. Plusieurs départements ont déjà imposé des restrictions sur l'usage de l'eau pour les particuliers ou les agriculteurs. En cause ? la pénurie certes car les précipitations se font rares à cause du dérèglement climatique  mais aussi le mésusage de ce bien commun qu'est l'eau et un gaspillage éhonté de la ressource.

Au moins 424 femmes, toutes membres de la branche catalane du syndicat CNT, s’engagèrent dans des unités qui se battaient en première ligne du front en 1936 en Espagne.

« Il est nécessaire de répandre la terreur. Nous devons créer une impression de maîtrise, en éliminant sans scrupule ni hésitation tous ceux qui ne pensent pas comme nous. Il ne peut y avoir aucune lâcheté. Si nous vacillons un instant, si nous n’avançons pas avec la plus grande détermination, nous ne gagnerons pas. Quiconque aide ou cache un communiste ou un partisan du Front populaire sera abattu ».

Général Mola discours proclamant la loi martiale à Pampelune le 19 juillet 1936

Dire que ceux qui font la guerre sociale et économique sont les mêmes que ceux qui font les guerres armées et environnementales est juste.

Pour ce 8 mars 2023, entre commémoration et actualité, je vous propose de revenir sur le film « Land and Freedom » de Ken Loach. L’héroïne du film ( Blanca ) est une militante révolutionnaire membre du POUM ( Partido Obrero de Unification Marxista ) comme 900 autres miliciennes, elle s’est battue sur le front de l’Aragon entre juillet et décembre 1936.

Grâce à une mobilisation exceptionnelle le gouvernement n’a toujours pas trouvé une majorité pour voter sa réforme des retraites.

« Les timides et les hésitants devraient être prévenus : celui qui n’est pas avec nous est contre nous et sera traité en ennemi ».

Général Mola, 20 juin 1936, cinquième instruction secrète préparatoire au putsch militaire

Cherchez l'erreur ! Toutes les entreprises qui vendent de l'énergie ont fait de super profits en 2022. Normal, le prix de l'électricité a explosé. Les médias s'en sont fait l'écho, le gouvernement a même dû intervenir avec le chèque énergie, la hausse limitée à 15% pour le tarif règlementé, etc.

« Votre devoir vous impose de verser chaque jour dans le cœur de vos enfants une goutte de haine contre la loi sur les ordres religieux et ses auteurs. Malheur à vous si vous y manquez ».

Candido Casanueva, député de droite de Salamanque le 4 juin 1933

(A relire) Nicolas Mayer Rossignol et ses copines Carole Delga et Anne Hidalgo ont signé une tribune dans Le Monde pour proposer de vraies solutions de gauche pour la réforme des retraites.

Nous vous proposons un extrait, lumineux, d’un article / interview d’Annie Ernaux qui vient de paraître dans le mensuel « Le monde diplomatique ». L’écrivaine, Prix Nobel de littérature y parle de son expérience des grèves et manifestations de novembre-décembre 1995. Nous vous invitons fortement à lire l’entièreté de l’article et le dossier consacré aux grèves de 1995.

A gauche, avenue de La Gaillarde, à droite rue des Roses, et à l’angle de l’avenue d’Assas, à Montpellier, la maison de Lafon, un copain, son père voyageur de commerce stocke  de l’essence dans des jerrycans de 50 litres depuis des années (au cas où).

Il y en a plein la cave. C’est là que je vais remplir le réservoir de mon Solex en ce mois de Mai 68.

 Je peux rouler vers nulle part et je roule. Le joli mois de Mai est assez loin de moi qui doit passer le Bepc parce qu’il faut le passer comme j’ai déjà passé la confirmation et la communion solennelle. Je comprends au passage que mon père est allé à une manifestation sur la Comédie, lui qui n’y va jamais, même si, comme ma mère, il fait grève chaque fois que le syndicat des instits le dit.

À la manif il y avait des pour et des contre, les uns chantaient La Marseillaise, mon père a peut-être chanté l’Internationale. Ma sœur aussi a « participé » : à la fac de droit de Montpellier, il semble qu’ils ont fait une journée de grève, pas suivie par la majorité, mais quand-même.

Quelques années plus tard j’aurais l’occasion d’apprécier l’ambiance de cette faculté qui n’a rien à envier à la fac d’Assas à Paris.

L’été se passe. Entrée en seconde et là ça commence à bouger dans ma tête, certainement que les choses infusent. 

 

Le 1er mai, j’ai eu 6 ans. Souvenirs….. Beaucoup d’agitation et de monde dans la maison de mes grands-parents. Des gens que je ne connais pas, qui viennent, qui reviennent. Des phrases que je ne comprends pas quand ils discutent tous ensemble dans le salon de Mamou et Papou. Je participe sans le savoir à mes 1ères AG.

L’école Jean Jaures, à Carcassonne, à côté du square, qu’est ce qu’elle est belle et grande cette école recouverte de mosaïques !! Elle est tellement plus belle que la mienne ! Elle est fermée, c’est la grève. Je suis sur les marches qui mènent à l’entrée, il fait chaud et je mange une glace en attendant mon père. Quel souvenir que cette glace, offerte sûrement pour acheter ma patience !! Ou est ce que je l’ai rêvée, fantasmée ? Il y avait des glaces en Mai 68 ?

Souvent, le soir, mon père sort.

Souvenirs à hauteur d’enfant.

L’éducation judéo-chrétienne, ses rigidités, ses inexpliqués, ses frustrations, sa culpabilité n’avait pas empêché une politisation de la jeunesse, souvenirs brûlants de la guerre d’Algérie, de la Baie des Cochons, de l’assassinat de Kennedy, de l’explosion culturelle.

On refaisait le monde dans la cour de récré du lycée, quelle effervescence !

Notre réflexion était celle d’adolescents, non partidaire, nourrie de nos lectures, le Monde, Hara Kiri, des discussions des parents.

Manquait juste la liberté : la sexualité, la contraception, l’avortement,la place de la femme. La sujétion aux dominants et à leur repli sur eux-mêmes était nécessaire, intégrée.

Aussi, quelle joie de pouvoir défiler ensemble, quelle richesse de slogans rafraîchissants : »sous les pavés, la plage », « il est interdit d’interdire »… Les AG dans les facs, les sit-in, le calme des forces de l’ordre dans une ville bourgeoise de province . La musique, la fête, Woostock. Et la tronche des parents !

Une bouffée d’oxygène à laquelle nous nous sommes adonnés, dans un vertige d’américanisation progressive et de perte insensible de la solidarité.

Je pense au gouffre qui sépare les adolescents que nous étions, sûrs du progrès en route, qui avons tout jeté du passé, de sa culture, du sens critique que nous avions reçu, et ceux d’aujourd’hui, à l’éducation massacrée, à l’avenir professionnel obéré, à l’espoir de survie annihilé par le capitalisme facteur du changement climatique, nos enfants, nos petits-enfants…

Vite, un nouveau Mai 68 pour brûler les dinosaures que nous sommes devenus !     

J’avais 11 ans en Mai 68, autrement dit, l’âge de profiter - sans rien trop comprendre à ce qu’il se passait - des journées sans classe.

La petite fille d’un pêcheur sicilien s’était liée d’amitié avec Dominique, la Corse, la Méditerranée en commun. On avait des surnoms dont je ne me souviens plus, comme si nous étions de dangereuses personnes.

Nous partions tous les matins pour le collège Paul Riquet, à Béziers, comme si c’était normal d’y aller alors que rien ne s’y passait.

L’ennui venant de ni comprendre rien, nous décidâmes de faire du stop pour flâner à Sète, voir cette ville emplie de mer, sentir comme une odeur de marée dans les filets des pêcheurs où du poisson se cramait, séchait ou pourrissait au soleil.

Jeunes et déjà esthètes ? Nous marchions sur la route jusqu’à ce qu’un gros camion passe ; là, on levait le pouce et beaucoup nous embarquaient. Pourquoi un camion ? Juste pour le plaisir de voir, comme jamais nous ne pouvions le faire, arriver l’horizon bleu, avec une vue « d’en haut » imprenable.

Je ne sais plus si c’était pendant ces événements-là, de Mai 68, que deux Biterroises montrèrent leurs culs aux CRS ; je me souviens par contre qu’une prof de Français nous a expliqué ce qu’il se passait, dont elle disait que c’était insupportable : la garde à vue des deux filles, puis les raisons de la colère, pourquoi elle faisait grève…

Sans le savoir, elle venait de planter quelques graines, qui en grandissant m’ont poussé à mon tour à regarder le monde et vouloir le changer.

La période ouverte par Mai 68 a duré plus de dix ans. Énoncée comme ça, cette affirmation peut faire croire à une galéjade. Pourtant je vous l’assure, « Mai 68 » a duré plus de dix ans.

En Mai 1968, j’ai 13 ans, je manifeste avec mes parents qui étaient des militants syndicaux membres du PCF. Je me rappelle du sentiment diffus mais collectif qui flottait dans l’air : celui de pouvoir soulever les montagnes.

Pour moi Mai 68 a duré plus de dix ans, d’une part parce que Les effets de la grève générale se sont clos avec l’arrivée au pouvoir de Mitterrand en 1981, d’autre part parce que cette décade à été marquée par des luttes radicales d’ampleur, quasi incessantes.

Les effluves de Mai 68 me rattrapent en mars-avril 1973 au moment de la mobilisation de dizaines de milliers de lycéens contre « la loi Debré » qui réforme le régime des sursis d’incorporation au service militaire.

Le service militaire (que Macron veut rétablir avec le SNU) est alors vécu comme un immense bizutage, une sorte de rituel de passage obligé d’avant la vie salariée.

Symboliquement, il faut apprendre à obéir aux militaires comme il va falloir obéir aux patrons.

L’effet « retraite inversée » de la loi Debré (avancement de l’âge d’incorporation) génère une angoisse et une colère au moins comparables au ressenti des mobilisations actuelles contre le projet de loi gouvernemental.

De nombreux lycéens s’engagent en politique à cette occasion. J’en ai fait modestement partie.

A cette époque un syndicat l’UNCAL (Union Nationale des Comités d’Action Lycéens ) organise les mobilisations. Il regroupe toutes les tendances de gauche et d’extrême gauche.   Je suis alors membre de la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Au lycée Jules Fil de Carcassonne où je suis scolarisé la plupart des tendances sont représentées. Elles cohabitent et fonctionnent avec efficacité et intelligence.

La mobilisation contre la loi Debré scelle mon engagement, avec des hauts et des bas il dure jusqu’à maintenant.

La suite va être un tourbillon ininterrompu d’engagements et de mobilisations.

Lors de l’assassinat du militant libertaire Salvador Puig Antich en 1974 dans une prison de Barcelone, nous arrêtons le Talgo en gare de Carcassonne, nous le taguons d’inscriptions antifascistes et antifranquistes. Des arrêts prolongés seront nécessaires pour les effacer avant l’entrée en Espagne.

En 1975, nous nous rendons au Portugal pour soutenir la révolution en cours, puis à Barcelone après la mort de Franco pour un immense rassemblement de centaines de milliers de personnes.

En 1976 à Montredon dans l’Aude, une manifestation viticole tourne à l’émeute et à l’affrontement armé.

En 1977 / 1978, participation à l’action des comités de soldats dans les casernes, nous sommes invités sur le plateau du Larzac. Convoyés masqués, en uniforme, sur des motos nous atteignons par des chemins détournés le lieu du rassemblement. A notre arrivée des milliers de poitrines scandent « soldat sous l’uniforme, tu restes un travailleur ».

De 1978 à 1981 je migre vers le chaudron toulousain pour une autre aventure. Scolaire et professionnelle d’abord, puisque j’intègre une école de travailleurs sociaux. Politique aussi dans une ville où l’extrême gauche est très forte. Ces années toulousaines sont marquées par :

  • Les manifestations de 1978 contre la coupe du monde en Argentine et contre la dictature,
  • Les manifestations de 1979 dans la sidérurgie en France avec des gros conflits dans les usines d’aviation de Toulouse,
  • La grève des mineurs du bassin houiller d’Alès en 1980 / 1981 qui va durer 13 mois,
  • La lutte du Larzac.

Le soir du 10 mai 1981, jour de l’élection de Mitterrand comme Président de la République des dizaines de milliers de manifestants (30 000 dans mes souvenirs) manifestent sur les boulevards de Toulouse. La légende raconte que les portes de la mairie au Capitole ont failli céder sous la pression des manifestants. Je ne sais pas si c’est vrai.

Je sais, par contre, que les effets d’une grève générale victorieuse ont favorisé un rapport de forces pendant plus de 10 ans après Mai 68.

Je souhaite à tous ceux qui vont rentrer en politique à l’occasion des mobilisations contre la réforme des retraites de connaître une grève générale victorieuse.

Je leur souhaite la décade de mobilisation et d’inversion des rapports de forces qui suivra.

L’environnement, le climat, le social, l’économique, la culture en ont grandement besoin.

Ils ont besoin de nous, ils ont besoin de vous.

Ensemble le 7 mars et après on peut écrire « l’histoire ! »

 

Souvenirs, souvenirs !

En 1968, j'ai 16 ans et je suis en seconde au Lycée Henri IV à Béziers. La grève, je m'en souviens bien ! Nous allions tous les matins au lycée pour l'Assemblée Générale. C'étaient les classes terminales et les premières qui géraient "le conflit". Nous, on était les "petits" mais on était présent et accepté !

Après l'AG quotidienne, on se répartissait les taches et on se réunissait ensuite par ateliers. J'ai le souvenir d'avoir participé à l'atelier "Le Français, en classe des seconde". Nous étions réunis pour parler de l'année scolaire qui venait de se dérouler, des auteurs et des textes qui nous avaient intéressés et des autres. Avec les profs grévistes, on feuilletait le "Lagarde et Michard" en éliminant certains auteurs ou certains textes et en proposant d'autres textes et d'autres auteurs. On refaisait le manuel quoi ! Une expérience inoubliable où on avait la parole pour la première fois !

L'après-midi, c'était manif, tous les jours, sur les Allées Paul Riquet. On y retrouvait les filles car le Lycée Henri IV était un lycée de garçons. Une occasion d'organiser les activités du soir.

Car le soir, c'était boom ! comme on disait. On se réunissait chez l'un ou l'autre. Normalement chez celui qui avait un tourne disques (donc pas chez moi) pour écouter de la musique ...anglaise ! Ce furent les premières amours, les premières expériences avec les filles, les premières discussions politiques, philosophiques, existentielles. On refaisait le monde, ce vieux monde de nos parents.

Un autre souvenir bien ancré dans ma mémoire. J'avais une mobylette Peugeot et je rentrais tous les jours chez moi avec. La Police biterroise était nerveuse. Evidemment, comme je n'ai pas marqué le Stop situé en face de l'ex Banque de France en descendant de la rue Victor Hugo, j'ai récolté ce jour-là ma première amende ! Ce sont sûrement mes cheveux longs qui les ont rendus aussi inflexibles devant mes vaines tentatives d'explications.

L'autre souvenir, c'était la pénurie d'essence. Mon père qui était boulanger, rue Lamartine, en face du Palais des Congrès, livrait le pain au centre AFPA de Béziers situé sur la route de Narbonne. Faute d'essence, il allait interrompre ses livraisons et m'a demandé si je pouvais lui en trouver auprès de ceux (mes copains d'après lui) qui bloquaient les stations et les dépôts. Je n'ai pas été peu fier de pouvoir le dépanner en lui ramenant quelques bidons !

Je ne me souviens plus très bien de la fin du mouvement. J'ai le souvenir, celui-là très vivace que j'ai passé le concours de l'Ecole Normale d'Instituteurs à Montpellier au mois de juin, que je l'ai réussi. J'allais quitter définitivement ce lycée où j'avais passé cinq ans !

Septembre 1968, c'est donc mon entrée dans le monde étudiant de Montpellier, le syndicalisme enseignant avec le SNI (Syndicat National des Instituteurs) qui intervenait à l'Ecole Normale et mon engagement dans la tendance Ecole Emancipée (Anarcho-syndicaliste), tendance majoritaire  à ce moment là dans la section héraultaise de ce syndicat. Je deviendrai même permanent syndical en 1974 pour une année scolaire après un an seulement au Collège des Aiguerelles (mon premier poste). Encore une expérience très riche, car ces années 70 furent fécondes en conflits sociaux et revendications sociétales. Je ne compte plus les défilés dans Montpellier pour obtenir la titularisation des auxiliaires, l'avortement libre et gratuit, la gratuité de la contraception, la libération de Puig Antich et tant d'autres combats militants.

Cette période ouvre pour moi un nouveau monde car on vivra forcément "Autrement", autrement dans toutes les moments de la vie car tout semble possible, même l'utopie. La création musicale est incroyable, variée, festive, imaginative, planante. On mange autrement (je découvre le bio, la macrobiotique, l'écologie, le pain complet !),  on fait la classe autrement (Freinet), on fait même naître nos enfants autrement (Naissance sans violence de Leboyer). On voyage autrement aussi (on a acheté notre combi VW en 1975). On se nourrit aussi des bouquins de Maspero, on découvre l'internationalisme, l'anti impérialisme, les mouvements de la paix, mais aussi l'anti fascisme, le Chili, le Portugal, la fin de Franco, les conflits sociaux (Lip), et j'en passe. On lit une autre presse (Charlie déjà, Hara Kiri, les revues de BD, La Gueule Ouverte, Libération). On regarde avec espoir et scepticisme une gauche qui se réconcilie et qui remportera l'élection présidentielle de 1981.

Depuis .....c'est la misère militante ! L'espoir déçu d'une gauche qui se social-démocratise, qui s'ultra-libéralise qui ne défend plus le camp social qui l'a porté au pouvoir.

Depuis.....on tente de préserver nos conquis sociaux avec beaucoup de difficultés. Les attaques fusent de partout, sécurité sociale, retraites, chômage, services publics, droits des femmes, droits des travailleurs. Les libertés les plus élémentaires  sont remis en cause par des lois de plus en sécuritaires. C'est le règne du privé, du profit, tout doit devenir marchandise la santé, la vieillesse, l'éducation, les êtres humains ! La capitalisme est sorti vainqueur d'une lutte des classes qu'il mène avec tous ses moyens.

Depuis.... la guerre n'a jamais cessé, le marché des armes se porte bien.

Depuis... les idées que l'on croyait enfouies dans un passé répugnant refont surface et lèvent la main pour montrer qu'elles sont prêtes à reprendre du service !

Depuis... je me demande ce qu'il nous a manqué, ce que nous avons accepté trop facilement, ce que nous avons raté, laissé faire.

Depuis... je me demande quel monde nous laissons à nos descendances et sans culpabiliser, je dois avoir ma part de responsabilité.

Depuis ... je n'ai pas renoncé à dire, à dénoncer, à m'indigner !

Depuis ... je suis encore en manif dans ce moment où on attaque une nouvelle fois notre système de retraite !

 

 

Et si la grève générale était à l'ordre du jour ? Et si à partir du 7 mars, nous revivions ce que certains ont vécu en mai 1968. Des membres de la rédaction ont connu cette période qui les a marqués et dont ils témoignent aujourd'hui pour nous !

« L’heure est venue pour la société espagnole de choisir entre Jésus et Barabbas »

José Maria Pemàn ‘’El hecho y la idea de la union patriotica’’ Madrid 1929

Le dernier rapport de la fondation Abbé Pierre est sans appel : plus de 4 millions de personnes sont non ou mal logées.

« Sans scrupule ni hésitation, nous éliminerons ceux qui ne pensent pas comme nous »

Général Emilio Mola 1936

Comment l'emporter ? Comment faire suffisamment peur à ce gouvernement pour qu'il cède et retire son projet de réforme des retraites ?

Le terme de reconquête a une signification particulière en Espagne. Pendant quasiment 7 siècles, c’est le terme qui a été employé pour chasser les Maures de la péninsule ibérique.

Une réforme « courageuse » comme les précédentes aboutissant à dépouiller les pauvres pour gonfler les poches des riches en affrontant son peuple qu’il adore « emmerder ».

Le président de Reconquête, Éric Zemmour ne s’embarrasse pas des questions de dédiabolisation. À l’inverse, il assume totalement une ligne d’affrontement et de violences.

Chers amis antiracistes, chers amis antifascistes, chers amis amoureux de la concordance du temps,

Bonjour !

Et la manifestation de ce jeudi 19 janvier à Béziers, contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, l’a crié haut et fort.

Dans toute la panoplie mondiale des nationalismes qui peuvent évoluer vers le fascisme. Un pays, Israël, interroge, car il coche beaucoup de cases d’une évolution fasciste chimiquement pure.

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