Passé l’annonce de l’accord et du programme du nouveau Front populaire, à Béziers comme ailleurs syndicats et associations se sont mis en mouvement.
Dans la valse à plusieurs temps qui s’empare du pays depuis le 9 juin, la sidération de la dissolution a laissé la place à la mobilisation.
À Béziers, c’est l’intersyndicale locale qui appelle à manifester en soutien du Front populaire.
Cette mobilisation vient de loin puisque l’intersyndicale locale mobilise de façon large et unitaire depuis les projets de loi sur le report de l’âge de la retraite.
Elle était d’ailleurs composée initialement de FO et de la CFDT, qui pour des raisons internes ne donnent pas de consignes de vote aux élections.
Cette unité forgée dans la conduite des mobilisations sociales locales a prouvé son efficacité en regroupant jusqu’à 15 000 personnes dans la ville au plus fort des mobilisations retraite.
Les mobilisations unitaires contre l’extrême droite sont fortement ancrées dans le paysage local. Une première manifestation avait eu lieu en 2016, quand Ménard voulait créer son propre parti « Oz ta droite ».
Depuis elles perdurent, présence du maire de Béziers et de la députée oblige.
Le 23 avril dernier, 3 000 personnes manifestaient contre l’extrême droite. Cette manifestation avait d’ailleurs donné lieu à des exfiltrations de militants du syndicat Solidaires en plein cortège par la police nationale, sans aucun débordement. Gardés à vue pendant plusieurs heures ils avaient été soutenus par plusieurs dizaines de personnes.
Leur jugement le 15 mai dernier a donné lieu à un nouveau rassemblement unitaire.
Depuis le coup de poker présidentiel, CGT, FSU, UNSA, SOLIDAIRES, ont appelé à manifester deux fois les 15 et 22 juin.
L’autre donnée biterroise c’est la très forte mobilisation autour de la guerre en Palestine. Depuis octobre 2023, des manifestations hebdomadaires rythment la vie de la cité.
Du côté associatif la responsable d’une des associations qui est à la pointe des mobilisations humanitaires et de soutien à la Palestine (Linda Mendy de Cultures Solidaires) est suppléante de Magali Crozier (LFI) sur la circonscription historique de la ville, la sixième.
Du côté associatif toujours les antennes locales des associations nationales comme la LDH, la Cimade, Greenpeace . . . appellent à faire barrage à l’extrême droite dès le premier tour des élections. Notre association (EVAB) a aussi permis lors de sa soirée de soutien le 14 juin dernier de regrouper du monde.
Du côté associatif et politique, le NPA local finalise la constitution d’une structure unitaire pérenne pour lutter contre l’extrême droite. Corentin Coko et Sam Burguière, artistes locaux engagés dans l’association Béziers Citoyen ont repris et arrangé une chanson « Vas-y Léon » de Montéhus composée en 1936.
À Béziers comme ailleurs, c’est au prix d’un élan général qu’il pourra être fait barrage à l’extrême droite au premier comme au second tour.
Nous sommes malheureusement bien placés pour savoir ce qu’une politique locale renforcée au niveau national pourrait donner.
La semaine prochaine, nous partirons dans l’autre circonscription historique du biterrois, la cinquième.
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