Dans un film sorti en 1988 « Il faut sauver le soldat Ryan », Steven Spielberg raconte l’histoire véridique de l’exfiltration d’un soldat anonyme pour des raisons hautement politiques. Et si la même question se posait aujourd’hui au sujet du ministre Dussopt ?

La Macronie est dans tous ses états, en pleine mobilisation sociale son ministre du travail, Olivier Dussopt, est la cible d’une enquête du Parquet national financier (PNF) à la suite des révélations du journal en ligne Mediapart.

Comme dans le scénario de Spielberg, Macron risque d’être obligé d’exfiltrer le ministre Dussopt du gouvernement.

Comme dans le scénario de Spielberg, Macron risque d’être obligé de le faire en pleine bataille : pas celle de Normandie, mais celle des retraites.

Pour imposer cette exfiltration, il faut que la mobilisation sociale pèse dans la rue et que la gauche pèse à l’Assemblée nationale.

Pour peser, il est facile de faire le lien entre l’affairiste actuel et l’homme politique passé, les deux ne faisant qu’un dans l’ignominie.

En mai 2010, alors député socialiste, Dussopt déclare à l’encontre de la réforme des retraites proposée par le gouvernement Sarkozy : « Cette volonté de reculer l’âge légal de la retraite est injuste. Elle écarte d’emblée la recherche d’autres recettes, notamment la mise à contribution de l’ensemble des revenus, en particulier de ceux issus du capital. »

Dans le même débat il interpelle Éric Woerth alors ministre du Travail, aujourd’hui lui aussi macroniste : « Allez-vous, oui ou non, reculer l’âge de la retraite de soixante à soixante-trois ans ? »

Quelques mois plus tard, le même Dussopt saisit avec d’autres socialistes le conseil constitutionnel pour censurer : « Une réforme injuste, inéquitable et inefficace. » Le texte présenté au Conseil constitutionnel rajoute : « certains salariés devront en réalité cotiser plus longtemps… plus d’années d’incapacités au sujet d’une vie plus courte ». « Le principe d’égalité envers les femmes est particulièrement atteint par le report de l’âge légal ».

Exhumer ces déclarations, les renvoyer à la figure du ministre et du gouvernement est le meilleur moyen de finir de couler « la pédagogie gouvernementale », puisque c’est le même Dussopt qui professe aujourd’hui ce qu’il vilipendait hier.

Dans la semaine qui vient, la gauche institutionnelle et la mobilisation sociale peuvent imposer l’exfiltration du ministre Dussopt du gouvernement Macron.

Si tel est le cas nous aborderons encore plus renforcé le tournant de la fin février début mars, pour ce qui sera vraisemblablement l’épreuve décisive.

 

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