Il y a quelques décades, le péril jeune, via un film éponyme faisait rire. Aujourd’hui, aux dires des macronistes, de la droite et de l’extrême droite, le péril jeune fait peur.

« Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter ». Ce programme belliciste adressé à la jeunesse n’est pas seulement le programme de l’extrême droite. C’est la déclaration de politique générale formulée fin janvier par le nouveau premier ministre Attal.

Cette déclaration d’intention vient d’être réitérée en cette fin de semaine, au cas où les jeunes n’auraient pas bien compris.

La France de 2024 n’aurait donc que le bâton à proposer à une jeunesse rétive à l’ordre et à la sécurité ?

La France, non, mais le libéralisme oui.

Faute de pouvoir offrir un avenir, du travail, des perspectives, le gouvernement offre des menaces et range la jeunesse dans les catégories qu’il faut mâter.

Cette liste s’allonge dangereusement, désespérément : il y a eu les gilets jaunes, les retraités, les écologistes, les chômeurs, les agriculteurs, les fonctionnaires. Il y a maintenant les jeunes.

Les gilets jaunes ne comprenaient pas que le prix des carburants empêche d’aller travailler.

Les futurs retraités ne comprenaient pas qu’il faille travailler plus longtemps alors que le nombre de chômeurs augmente.

Les écologistes ne comprenaient pas qu’on stocke l’eau dans des bassines plutôt que la garder dans les nappes phréatiques.

Les chômeurs ne comprennent pas qu’il faut travailler même quand il n’y a pas de boulot.

Les agriculteurs ne comprennent rien aux traités de libre-échange.

Les fonctionnaires ne comprennent rien au licenciement.

Les jeunes, de leur côté, ne comprennent rien à la violence. Elle est légitime quand c’est le gouvernement qui l’emploie contre toutes les catégories sociales précitées. Elle serait « désinhibée » quand elle vient de la jeunesse.

C’est sûr que les éborgnés des gilets jaunes, les matraqués des retraités, les blessés de Sainte-Soline, les radiés de France-Travail, les rejetés du salon de l’agriculture, les futurs fonctionnaires licenciés savent, eux, apprécier la violence « inhibée » du gouvernement.

Au moment où Attal réitérait sa déclaration de politique générale contre les jeunes, Darmanin et Ménard instauraient un couvre-feu contre eux en Guadeloupe et à Béziers.

Ce gouvernement a de la suite dans les idées, il est bien parti pour faire le vide autour de lui. Le vide devrait être béant aux prochaines élections européennes.

Bon bien sûr, il ne faudrait pas que le RN remporte la timbale, mais comme dit l’ami Robert Martin sur ce site, c’est une autre histoire.

 

 

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