Les élections européennes sont dans la ligne de mire de la tante et de la nièce Le Pen. Pour espérer surfer sur la vague électorale l’une entretient la peur alors que l’autre l’organise. C’est une petite différence qui peut avoir des grandes conséquences.

Toute occupée à gérer sa « dédiabolisation », la tante Le Pen fait le grand écart entre faire fructifier son fond de commerce antimusulman et anti-immigration et les actions des groupuscules qui tente de la déborder sur son extrême droite.

La nièce Le Pen, tête de liste « Reconquête » aux Européennes n’affiche pas ces pseudos états d’âmes.

Pour Marion Maréchal Le Pen, c’est simple : « Les violences d’ultra droite, on s’en fiche ! C’est une menace qui n’existe pas. Combien de meurtres, d’attentats, de viols, d’agressions gratuites viennent de l’ultra droite ? Zéro ! », ( France info 8 h 30 mardi 5 décembre 2023 ).

Elle rajoute, dans la même émission « Je ne veux pas participer à une énorme manœuvre de diversion, la menace réelle est celle de la racaille et de l’ultra délinquance. »

Pourtant dans l’actualité récente :

  • Federico Martin Aramburu a été tué par balles à Paris en mars 2022 à la sortie d’un bar. Les deux principaux suspects, Romain Bouvier et Loïk Le Priol sont deux membres du Groupe Union Défense ( GUD, aujourd’hui dissout ).
  • En décembre 2022 à Paris toujours, William Malet, sympathisant FN, tue trois membres d’un centre culturel Kurde.
  • En 2022 à Paris encore, Martial Lenoir un conspirationniste d’extrême droite, adorateur d’Hitler, reconnaît avoir abattu un jeune homme d’origine maghrébine d’une balle dans la tête.

Dans la même année 2022, en août, le très officiel rapport européen sur l’état et les tendances du terrorisme en Europe (TE – SAT) pointait une augmentation des interpellations pour la planification d’actions violentes liées aux idéologies d’extrême droite en France (29 en 2021, 5 en 2020, 7 en 2019).

« Reconquête », ne peut pas condamner les violences d’ultra droite car elle les organise partout en France sous la forme de rassemblements autorisés où illégaux.

Cette stratégie de la violence, de la peur et du mensonge comme carburant électoral flirte avec les ingrédients de la guerre civile.

L’histoire du fascisme a montré que ce carburant était hautement inflammable et qu’il pouvait déborder le cadre électoral.

Cette stratégie de la tension permanente mérite une riposte large et unitaire. Une riposte qui dénonce et décrypte les ingrédients de guerre civile mis en place par l’extrême droite.

Elle reste à organiser, mais il faudrait pour cela que la gauche abandonne ses petites querelles d’égo et retrouve le goût et la volonté d’assourdir le concerto fascisant actuel.

 

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