Dix questions à poser en urgence à la mairesse de Villeneuve-de-la-Raho et aux pouvoirs publics des Pyrénées-Orientales.

La création d’un golf à Villeneuve-de-la-Raho, dans les P-O, suscite plusieurs questions qu’il faut urgemment poser aux porteurs du projet.

L’année 2023 a été l’année la plus sèche enregistrée depuis 1959 (début des mesures de la pluviométrie dans les P.O). Pour le mois de janvier 2024 le déficit pluviométrique est de 80 %.

Malgré une sécheresse qui fait la une des journaux, la mairesse de Villeneuve-de-la-Raho, Jacqueline Irlès, veut créer un golf de 18 trous sur une superficie de 160 hectares dans sa commune.

Ce projet de golf qui doit être finalisé dans 18 mois est né il y a plus de 20 ans en 2003. Ce grand projet inutile de plusieurs centaines de logements, avec hôtel et club-house aurait dû être mort-né au vu de plusieurs indicateurs on ne peut plus officiels.

Un rapport du Sénat établit il y a 20 ans (en 2003) la consommation d’eau d’un golf : « Un golf haut de gamme de 18 trous à une consommation moyenne de 5000 m3 / jour, ce qui correspond à la production nécessaire à la satisfaction des besoins d’une collectivité de 12 000 habitants ».

  • La première question à poser à la mairesse et aux pouvoirs publics est : quelques joueurs de golf peuvent-ils consommer autant d’eau que 12 000 habitants ?

En 2002, la consommation d’eau dédiée à l’irrigation des golfs en France était d’environ 36 millions de m3, ce qui équivaut à la consommation annuelle d’une ville de 500 000 habitants (La fédération française de golf compte 445 000 licenciés).

      (2) 445 000 licenciés peuvent-ils consommer autant d’eau que 500 000 habitants ?  

Les golfs sont soumis à des restrictions. Au niveau maximal de l’alerte sécheresse, seul l’arrosage des greens est autorisé. Cet arrosage ne peut représenter plus de 30 % des volumes habituels. Par comparaison, à ce même niveau d’alerte, les agriculteurs n’ont plus le droit d’irriguer les cultures.

      (3) pourquoi privilégier les golfeurs et sanctionner les agriculteurs ?

Sans eau, un green meurt en 3 jours, il faut trois mois pour faire repousser la pelouse.

     (4) pourquoi créer et entretenir un golf en période de sécheresse extrême et durable ?

La France compte actuellement 728 structures de golf, 87 % de la population française a déjà accès à un golf à moins de 20 km à vol d’oiseau de chez elle. Dans les P.O deux golfs existent déjà à Saint Cyprien (à moins de 10 km) et à Montescot (à quelques km).

     (5) pourquoi créer un nouveau golf alors qu’il en existe deux dans un rayon de moins de 10 km ?

Les travaux de terrassement ont commencé en novembre 2023 sur le site du futur golf alors que les agriculteurs des P.O envisagent d’abandonner des cultures millénaires pour se tourner vers la culture de la pistache plus adaptée aux climats secs.

     (6) pourquoi n’est-il pas demandé aux golfeurs la même adaptation qu’aux agriculteurs ?

Dans les P.O, 2023 a été l’année la plus sèche jamais enregistrée (seulement 245 mm de précipitations contre 560 normalement). Les températures particulièrement élevées favorisent l’évaporation de l’eau et prolongent la saison végétative où les plantes consomment de l’eau. Cette situation durable est appelée à se perpétuer.

     (7) pourquoi ne pas écouter les 92 enseignants, chercheurs et ingénieurs de votre département qui viennent de publier une tribune dans « L’Indépendant » : « Pour un territoire habitable et résilient ».

Cette tribune indique que le lac de Villeneuve-de-la-Raho qui doit alimenter le golf est rempli au tiers de sa capacité. Que la réutilisation de l’eau « recyclée » de la station d’épuration se fera au détriment d’autres besoins collectifs.

     (8) pourquoi hypothéquer par votre décision un réel partage de l’eau non conflictuel ?

Les eaux usées provenant de la station d’épuration représentent un volume d’un million de m3 chaque jour.

     (9) pourquoi utiliser dès à présent cette eau « recyclée » alors qu’elle sera sûrement indispensable dans quelques années ?

Mathieu Pons-Serradeil avocat de l’association « Écologie Pays Catalan » opposée au projet pointe un problème : « Tantôt on nous dit qu’on prendra l’eau du lac, tantôt on nous dit que ce sera l’eau du canal des agriculteurs, tantôt qu’on recyclera l’eau de la station d’épuration ».

     (10) quelle hypothèse est actée pour arroser le golf ?

Ces dix questions à poser en urgence à la mairesse de Villeneuve-de-la-Raho et aux pouvoirs publics, synthétisent l’essentiel d’un questionnement basique à diffuser largement. Ce questionnement peut contribuer à construire une majorité contre un projet inutile.

Pour toutes celles et ceux qui veulent s’engager dans la mobilisation naissante contre le projet de golf de Villeneuve-de-la-Raho deux contacts indispensables : l’association « Écologie Pays Catalan » qui vient de déposer un recours juridique et la personne qui fait interface avec la tribune des enseignants, chercheurs et ingénieurs : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

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