Et même si Macron ne le veut pas, elles, elles sont là : les Rosies de Béziers !

Entre l’hymne des gilets jaunes et le leur « À cause de Macron », il y a comme un lien : celui de se faire voir, de faire entendre ses revendications et de se distinguer par le costume. Juste pour que les autres les repèrent.

La pêche qu’elles ont, l’envie de se battre, le plaisir d’être ensemble, le désir de vivre des luttes et de gagner des combats. Anticapitalistes et antifascistes affichées, féministes bien sûr.

Pour celles et ceux qui découvriraient leur existence à Béziers - en gros ceux et celles qui n’ont jamais participé à une manif - le groupe rassemble 25 femmes environ, pas toujours en action ensemble (et oui, les femmes ça bosse, ça s’occupe des enfants et ça milite aussi ailleurs). Le groupe a investi, comme partout en France, la proposition originale et rigolote de Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac et co-fondatrice des Rosies.

Dès 2019, les manifs contre la réforme des retraites s’égayent tout à coup d’un « À cause de Macron » ; puis vint 2023, et rebelote pour salir le pavé de nos pieds, méprisées, puisque les conséquences délétères de la réforme des retraites sur les femmes n’étaient évidemment pas prises en compte par le gouvernement, mais parfois aussi par les camarades syndicalistes (on va en reparler plus loin).

Côté « look » : il y avait le jaune pour les Gilets, là c’est le bleu de la combinaison de travail ; le fichu rouge renvoie à Rosie la riveteuse, l’icône populaire, symbole des ouvrières américaines de la Seconde Guerre mondiale (1).

Les gants jaunes représentent le travail domestique, la charge mentale et la prise en charge des enfants. Et puis la chorégraphie, facile, copiable à volonté, et chacune peut y mettre du sien.

Et ça marche, parce qu’il y a cet autre chose qui fonctionne face à la répression dans les manifestations, dont Les Rosies ont d’ailleurs été victimes : « nos cortèges joyeux et animés procurent un sentiment de sécurité. Ils permettent de conjurer le mauvais sort, de désarmer la crainte et la peur de la répression et de garder la motivation intacte. » précise Youlie dans une interview à Politis.

Retour à Béziers : « Nous nous sommes emparées de cette proposition parce que nous avions envie de revendiquer en nous amusant, en rendant la cause féministe plus fun et visible. Notre première sortie en 2019 a étonné mais maintenant j'ai envie de dire que notre présence est attendue et appréciée même si nous sommes toujours obligées de préciser que nous ne sommes pas des majorettes ! » raconte Nadia

 Et Nathalie d’ajouter : « On s'entraide, on revendique et on se marre ! Le 25 novembre et le 8 mars les organisateurs des manifs sur Béziers ont apprécié nos propositions et les ont validées. »

Toutes ne sont pas forcément syndiquées, même si la plupart le sont, mais fortes de ces expériences de manifs « animées » elles ont gagné en crédibilité, convaincues que leurs collègues sont solidaires, ont pris conscience de l’importance de leur place dans les luttes, et leur façon à elles de la prendre (leur place !).

Elles ont fait remarquer aux organisations syndicales que la lutte pour l'égalité et la reconnaissance devait aussi se traduire par l'affichage des noms de résistantes sur la plaque commémorative qui est accrochée dans la cour de la Bourse du travail. Une prochaine bataille en perspective ?

Si ça vous donne envie, allez-y ! Un contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou sur Instagram

 

 (1)Rosie the Riveter est une icône de la culture populaire américaine, symbolisant les six millions de femmes qui travaillèrent dans l'industrie de l'armement et qui produisirent le matériel de guerre durant la Seconde Guerre mondiale, alors que les hommes étaient partis au front.

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