Chères amies, chers amis, Le 27 février dernier, le tribunal administratif de Toulouse annulait l’A69, projet d’autoroute reliant Toulouse à Castres, justifiant sa décision « au vu des bénéfices très limités qu’auront ces projets pour le territoire et ses habitants », avant de considérer qu’il n’était donc pas possible de déroger aux règles de protection de l’environnement et des espèces menacées. Non contents d’avoir mélangé « vitesse » et « précipitation », les Sénateurs pourraient adopter, le 15 mai prochain, une proposition de loi dont l’objectif est de contourner cette décision de justice, en validant par la loi ce que le justice a rejeté par le droit ! Ce coup de force institutionnel est à l’évidence inconstitutionnel car attentatoire à l’indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs. Le jusqu’auboutisme des sénateurs illustre une nouvelle fois ce qu’est en réalité ce projet d’autoroute : un caprice d’enfants gâtés, intoxiqués au bitume et aux vapeurs des trente glorieuses. Parce que l’A69 ne répond à aucun besoin justifiant la destruction de centaines d’hectares agricoles et d’habitats accueillant des espèces menacées ;parce que le prix proposé pour utiliser cette infrastructure est disproportionné au regard des quelques minutes gagnées pour relier Toulouse à Castres ;parce qu’un sondage commandé par Agir pour l’environnement a démontré que 61% des habitants du Tarn et de la Haute-Garonne souhaitaient l’abandon de ce projet climaticide; Les Sénateurs doivent rejeter cette proposition de loi inconstitutionnelle ! |
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Pour rappel, le projet d’autoroute A69, c’est : 253 000 tonnes équivalent CO₂ (t éqCO₂) émises pour la construction seule. À l’horizon 2050, le projet aura généré 715 000 t éqCO₂, soit l’équivalent des émissions annuelles de 340 000 habitants, alors même que chaque citoyen devrait limiter ses émissions à 2,1 tonnes/an pour respecter les objectifs du GIEC.L’artificialisation de 366 hectares, dont 232 ha de terres agricoles, 75 ha de prairies et milieux arbustifs, 41 ha de jardins et vergers, 13 ha de forêts, et 22,5 ha de zones humides.La destruction de l’habitat de plus de 116 espèces protégées, dont certaines en voie d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).Une atteinte directe à la souveraineté alimentaire, avec la disparition de terres agricoles fertiles dans la vallée du Girou, et une menace pour la santé publique via l’émission accrue de particules fines. Retrouvez la liste complète des enjeux sur le site de La Voie Est Libre. Alors que l’urgence climatique nous impose de faire des choix courageux (développement des transports en commun, réduction de l’usage de la voiture individuelle), ce projet d’autoroute incarne une vision dépassée de l’aménagement du territoire et laissera une cicatrice durable, à la fois écologique et symbolique. Mobilisons-nous contre cette tentative de contournement de la justice ! Interpellez dès maintenant les sénateurs et sénatrices. La proposition de loi pourrait être examinée à l’Assemblée nationale dès la mi-juin. |
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Collectif La Voie Est Libre ( LVEL )