Cette centrale va produire de la chaleur et de l’électricité (qui peut être vendue) principalement à l’usage des installations du groupe Siat à St Agnan (Le Bez -Tarn). Par la suite aura lieu l’extension de la scierie et une autre centrale prévue, selon la conjoncture. Impossible d’avoir aujourd’hui une vue d’ensemble du projet global.
Le droit à une information sur un projet qui touche directement l’environnement
D’après les informations qui nous sont accessibles à ce jour, la centrale de cogénération qui sera implantées à St Agnan aura une puissance de 14MW.
Elle sera située à 50 mètres des premières maisons de St Agnan et des locaux de l’ADMR, à 800 mètres du Collège et du lotissement de la Catalanié à Brassac.
Une centrale de cette puissance rejettera chaque année dans l’atmosphère plusieurs centaines de tonnes de poussières, d’oxyde d’azote et de dioxyde de souffre, plusieurs kilogrammes de « métaux lourds » : arsenic, plomb, cadmium, mercure, de la dioxine et autres substances éminemment toxiques. Même si des limites de rejets de toutes ces substances seront fixées par arrêté préfectoral, ces pollutions aériennes n’en seront pas moins présentes dans l’air que la population respirera. Ce sera dans les faits un droit à polluer.
Il est important de savoir que les particules ultrafines, à l’origine de graves problèmes sanitaires, ne sont pas comptabilisées dans la réglementation et donc pas contrôlées. À ces pollutions s’additionneront celles du trafic poids lourd qui augmentera significativement dans Brassac et autour du site industriel.
Les élu-es, dont deux des maires concernés sont des professionnels de santé, n’ont pas jugé important d’informer la population.
Les gens sont en droit de respirer un air sain et que la ressource « eau » soit préservée. Elle est plus précieuse que jamais
Article 1er de la Charte de l’environnement. Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. La centrale de cogénération consommera 20.000 m 3 d’eau par an, et l’ensemble des process sur le site industriel de St Agnan consommera à terme 110 000m3, alors que la consommation totale de Brassac s’élève à 70 000 m3 et celle du Bez à 50 000 m3.
Il reste bien des incertitudes sur la ressource en eau, sur la capacité de la nappe phréatique à répondre aux besoins de l’industrie, sur la nature des forages, sur les autorisations de prélèvement, sur l’autorisation des rejets externes dans l’Agout, sur le tarif auquel sera facturée l’eau pour l’industriel. On sait que d’une manière générale l’eau est très peu chère pour les industriels.
Comment ignorer le contexte général de restriction de l’usage de l’eau et d’ajustement du partage entre les différents usagers : public, agriculture, industrie ?
Et le risque de pollution des eaux souterraines et de surface – l’Agout qui alimente la ville de Castres en eau potable, jouxte le site industriel sur lequel 26 tonnes de produit toxique sont aujourd’hui illégalement utilisées, à terme au moins 3 fois plus. Comment ignorer que les usines du groupe Siat en Alsace sont responsables de pollutions des eaux ? »
Une usine qui va consommer beaucoup de bois issu des forêts du Haut Languedoc
Lors de la présentation de son projet pour l’enquête publique de janvier 2024 le groupe Siat nous avait laissé croire que la centrale de cogénération serait « vertueuse » car entièrement alimentée par les déchets de scierie.
Les doutes des habitants et associations environnementales, exprimés lors de la séance publique « citoyenne » du 26 janvier 2024 à Brassac, se trouvent à présent confirmés : le combustible de la centrale de cogénération (60 000 tonnes par an) proviendra pour près de la moitié de chantiers forestiers dédiés à la production de bois énergie, résineux et feuillus. Ce seront des rémanents qu’on ne laissera pas en forêt, alors qu’ils devraient contribuer à la fertilité des sols.
Cette collecte de bois dans les forêts s’ajoutera aux 500 000 tonnes de grumesqui restent à ce jour l’objectif final affiché par l’industriel, contre 75 000 tonnes actuellement.
Les forêts sont de plus en plus affectées par le changement climatique : accélération de la mortalité des arbres, ralentissement de leur croissance, maladies, incendies. (source : Inventaire Forestier National – octobre 2023). Les connaissances actuelles sont très incomplètes, ce qui doit inciter à la plus grande prudence pour éviter un épuisement de nos ressources forestières.
La forêt apporte ses bienfaits à toute la population : promeneurs, chasseurs, champignonneurs, et elle doit rester un bien durable pour les professionnels qui en vivent.
*Siat (du nom de la famille) compte parmi les plus importants industriels du bois en France.
Pour contacter l’association qui se bat contre ce projet : Frondaison81@proton.me