L’échange fleuri cet été entre BB, alias Brigitte Bardot, et Bob, alias Robert Ménard, cet été, m’a évoqué aussitôt ce film de 1963 de Godard, Le mépris, adapté du roman éponyme d’Alberto Moravia. Vous vous souvenez peut-être de cette histoire de rupture entre Paul, incarné par Michel Piccoli, et Camille (Brigitte Bardot). Pour résumer la situation, Paul Javal (son nom fait immanquablement penser à l’expression « J’avale des couleuvres ») qui est scénariste laisse Camille sous l’emprise de son employeur, un riche producteur de cinéma.

Elle devient littéralement une monnaie d’échange et quelle monnaie d’échange : rappelez-vous de la sensualité de la scène où la jeune femme demande à son mari s’il aime ses genoux, nommant tour à tour chacune des parties de son corps balayé par la caméra.
Mais aimer n’est pas priser. La jeune femme, victime d’une forme de prostitution symbolique (et peut-être cinématographique…), en vient, elle, à mépriser et quitter son mari. C’est un étrange sentiment le mépris. Pas très agréable. À l’origine mépriser c’est ne pas accorder de prix, de valeur marchande ou morale à quelque chose ou quelqu’un, que l’on a peut-être antérieurement prisé.
Delerue a rendu magnifiquement le thème musical du mépris dans le film de Godard, ce sentiment qui s’insinue et défait les liens.
En répondant au sexisme de mauvais aloi de Robert Ménard qui a refusé le débat à Brigitte Bardot sur la corrida et la souffrance animale en évoquant ses prétendues amours avec un toréador, la militante, pourtant en accointance politique avec le maire de Béziers, l’a renvoyé à ses tartufferies. Sa défense de la corrida a tout d’une fausse monnaie dont il se sert pour séduire son électorat et se donner l’image d’un-qui-en-a ; Brigitte Bardot lui a rendu la monnaie de sa pièce par son mépris, en coupant court, très court à son machisme.

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