Édito – À fâcheux maire, fâcheux symbole

par | 27 avril 2025 | Edito

Pour ceux et celles qui se refusent à voir plus loin que le bout de leur nez, l’olivier transplanté récemment devant la mairie de Béziers sera un divertissement de plus pour attirer le touriste ou le badaud. Coupé d’un milieu naturel, il est érigé en objet esthétique urbain. Mais comme toujours pour Robert Ménard il s’agit d’alimenter la guerre extrême droitiste des symboles.

Difficile de ne pas s’étonner du goût soudain du maire de Béziers pour les arbres. Les travaux dits d’embellissement de la ville ont été souvent l’occasion d’arrachage d’arbres anciens. On se souvient de l’abattage des tilleuls de la place du général de Gaulle au profit d’un parking silo. Les collégiens avoisinants sont contents désormais de recevoir le reflet des miroirs de la façade du parking quand l’ombre des tilleuls les protégeaient auparavant des rayons du soleil. 

De nombreux projets immobiliers qui impliquaient l’arrachage d’arbres anciens et d’espèces variées ont pu voir le jour sans que la mairie ne leur oppose une véritable préoccupation pour la biodiversité, comme ont pu le décrier associations et élus d’opposition : le projet de Buesa près de la villa Injalbert ; la destruction d’une trentaine d’ arbres par la SCCV Poca dans le quartier de la Devèze près du château ; la destruction de 80 arbres dans le quartier de la Courondelle par le promoteur Necmi Erikan pour la construction de sa villa. Dans l’affaire de la Devèze, SCCV Poca, dirigé par Pierre-Olivier Valaize,  bien connu du monde du rugby, n’avait pas demandé officiellement l’autorisation à la mairie de couper ces arbres appartenant à un espace boisé classé. Les habitants du quartier s’en étaient émus. Robert Ménard avait déclaré vouloir sanctionner lourdement l’entreprise pour finalement lui accorder a posteriori l’autorisation et justifier l’abattage de ces arbres, en réclamant pour toute compensation de replanter 27 arbres sur le site. L’artificialisation des sols ne permettant plus cette opération, les arbres seront finalement plantés dans la cour de l’école des Arbousiers.

Le miracle que constitue la naissance d’un arbre, son âge, son lien y compris souterrain avec son environnement sont totalement déniés dans cette vision du monde qui consiste à remplacer et détruire des arbres comme s’ils étaient du mobilier de jardin. En demandant à la toute nouvelle société L’arbre biterrois, dirigée là aussi par deux figures du rugby,  Marco Pinto Ferrer et Charly Malié, de faire venir du sud de l’Espagne un olivier censément millénaire, pour orner la place de la mairie, l’édile transforme le vivant en symbole.

L’érection de l’olivier parvient après des mois de soutien politique à Israël affiché sur la façade de la mairie. Le moins qu’on puisse dire c’est que Robert Ménard n’a pas œuvré pour la paix en ne dénonçant les actes que d’une seule partie qui oppose Israéliens et Palestiniens et en niant le génocide en cours. Le symbole paraît alors bien cynique.

Il l’est d’autant plus que le maire a fait de cet arbre un symbole chrétien en comparant son âge à celui du Christ (il aurait 2000 ans) et en procédant à une cérémonie de bénédiction en guise d’inauguration. Les vrai.es chrétien.nes ni les vrais acteurs et actrices de la paix ne s’y retrouveront sûrement pas. Sans parler du budget de l’opération -non dévoilé- qui aurait été mieux employé dans l’une des villes françaises les plus pauvres. 

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