Mussolini et Hitler sont morts à deux jours d’intervalle fin avril 1945. Les conditions de leur mort sont indissociables de leur façon de gouverner : brutale.
(1/2) 28 avril 1945, mort de Mussolini
15 avril 1945, la dernière ligne de défense allemande cède sous le poids des attaques alliées en Italie centrale. Mussolini est devenu un allié / otage des nazis. Il rejoint Milan le 18 avril, hésite entre demander l’asile à la Suisse ou mourir les armes à la main.
Le 26 avril, il choisit une troisième voie : la fuite.
Il quitte Milan et se dirige vers l’Autriche en remontant la rive du lac de Côme.
Dans une file de véhicules hétéroclites, le convoi dans lequel il a trouvé refuge s’étire sur 2 kilomètres.
Arrêté une première fois par des partisans, le convoi se scinde en deux. Seuls les Allemands sont autorisés à poursuivre leur route.
Mussolini, fataliste et résigné, accepte de revêtir un uniforme allemand. Il simule le sommeil d’un homme ivre caché au fond d’un camion.
Il est reconnu par d’autres partisans quelques kilomètres plus loin, à Dongo le 27 avril.
Le soir même Mussolini et sa maîtresse, Chiaretta Petacci, sont arrêtés.
Ils sont abattus le 28 avril au matin.
D’autres dignitaires fascistes sont passés par les armes.
Tous les cadavres sont ramenés à Milan et déposés dans la nuit sur le trottoir de la Piazzale Loneto. À cet endroit, en août 1944, 15 partisans ont été exécutés par les fascistes.
Très vite la foule se déchaîne. Des archives filmées montrent les corps couverts de crachats, de coup de pied et d’insultes. Une femme tire 5 coups de feu sur la dépouille de Mussolini pour les 5 fils qu’elle a perdus, assassinés par les fascistes.
Les partisans débordés par une foule vengeresse décident de substituer les corps en les pendant par les pieds à la structure en métal d’une station-service en construction.
Le corps de Mussolini subit une rapide autopsie le lendemain, puis il est inhumé anonymement dans un cimetière de Milan.
Le corps est finalement rendu en 1957 à son épouse Rachele par le gouvernement italien et transféré dans le cimetière de Predappio, village natal de Mussolini en Romagne.
Cet article est composé d’extraits de lecture du livre de Pierre Milza « Les derniers jours de Mussolini », édité chez Fayard, en 2012.