Mars 2003, le 43e président américain George W Busch décide de bombarder l’Irak au nom de la sécurité mondiale.
20 mars 2003, à l’aube, les premières bombes américaines s’abattent sur Bagdad. L’opération « Iraqi Freedom » est lancée. À sa tête on trouve une coalition dirigée par les États-Unis.
La France, on s’en souvient, s’y était opposée.
Saddam Hussein est accusé de posséder des armes de destruction massive et de soutenir le terrorisme.
L’attaque se fait sans l’aval explicite de l’ONU.
Partout dans les médias on entend que la guerre va être précise, rapide, chirurgicale, libératrice. Elle va durer 8 ans et 8 mois.
Le 9 avril la statue de Saddam Hussein est déboulonnée à Bagdad, en présence des caméras du monde entier. Mais le succès militaire initial masque une absence de plan pour l’après-guerre.
L’administration américaine dissout l’armée irakienne et démantèle le parti Baas au pouvoir.
Dés 2004, une insurrection armée s’installe. Les attaques contre les forces américaines se multiplient. Les tensions communautaires entre Chiites et Sunnites s’exacerbent.
L’Iran bascule dans une guerre civile marquée par des attentats, des enlèvements et la montée des groupes islamistes radicaux.
Pour les États-Unis, la guerre en Irak devient un véritable bourbier.
Entre 2003 et 2011, 4 500 soldats américains sont morts, des dizaines de milliers ont été blessés.
Côté irakien les estimations varient entre 100 000 et 500 000 morts.
Amnesty International indique : « des violences endémiques », « des détentions secrètes, des transferts secrets de détenus, des disparitions forcées, des tortures et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants » ont eu lieu en Irak pendant la présence militaire américaine.
Sur le plan économique, Joseph Stiglitz, pris Nobel d’économie, estime 3 ans avant la fin de la guerre « qu’elle a déjà couté 3 000 milliards de dollars » à l’État américain.
Tout cela, pour une guerre dont le principal argument (les armes de destruction massive) s’est révélé infondé. En effet, ni les inspecteurs de l’ONU ni les inspecteurs américains n’en trouveront trace.
Le chaos post-invasion offre un terrain fertile aux groupes religieux extrémistes. En 2006, un nouveau nom émerge en Irak : « l’État islamique », soit Daech, il n’est toujours pas éradiqué près de 20 ans plus tard.
La guerre censée « protéger le monde du terrorisme » aura créé le groupe terroriste le plus violent de ce siècle.
L’Irak d’aujourd’hui porte encore les stigmates de cette guerre, qui n’a fait qu’amplifier les fractures sociales, communautaires, sociétales qui existaient précédemment.
Au moment où les USA nous ressortent les mêmes arguments avec l’Iran, il faut se rappeler cet air de déjà vu avec l’Irak et rejoindre le mot d’ordre « guerre à la guerre ».