Après des mois de reculs écologiques, l’ex Premier est parti en refaisant des cadeaux aux industriels, mais aussi aux chasseurs, foutant en l’air les rares avancées environnementales qui nous protégeaient et préservaient la biodiversité.
Sur les PFAS : décret publié mardi 9 septembre au Journal officiel, signée par la ministre de la transition écologique démissionnaire, Agnès Pannier-Runacher, alors que la consultation publique s’achevait le 5 septembre ! En gros, comme Macron, on consulte et on n’en tient pas compte ! Or ce décret remet en question la loi votée en février qui disait vouloir réduire ces substances, notamment dans les rejets industriels.
Fin août – on se dit que Bayrou sentait sa mort prochaine – plusieurs espèces d’oiseaux menacées et jusqu’ici protégées, ont fait les frais de cette précipitation gouvernementale. Quelques décrets signés qui sont même en contradiction avec les recommandations européennes et une décision du Conseil d’État. Au total, quatre oiseaux sont concernés : la tourterelle des bois, l’alouette des champs, le fuligule milouin (un canard plongeur), et la caille des blés.
Le 2 septembre, un arrêté est pris, réintroduisant une pratique moyenâgeuse déclarée illégale par la Cour de justice européenne en 2021 et par le Conseil d’État en 2022 : la chasse aux pantes – des filets tendus au sol qui permettent de piéger les oiseaux sans faire de distinction. Et ce, dans la région Aquitaine, pour chasser notamment l’alouette avec cette méthode. La LPO prévoit d’attaquer en justice l’ensemble de ces textes.
Avant de partir, les ministres démissionnaires (Bayrou et Pannier-Runacher) ont aussi fait un cadeau aux lobbys forestiers en affaiblissant les méthodes du Label Bas Carbone. Dans les forêts les adversaires de la nature ont donc sévi avec succès.
Planter une forêt permet d’obtenir des crédits carbone pour les revendre ensuite aux entreprises. Pour calculer combien de crédit vaut un hectare de boisement on fait la différence avec ce qui se serait passé si le terrain était resté en friche. Jusqu’à présent le rendement des friches en termes de piège à carbone avait été largement sous-estimé. Les chercheurs de l’Inrae ont remis les pendules à l’heure mais par conséquence les plantations rapportaient moins et mécaniquement le prix des crédits carbone augmentait. Les « acteurs économiques » ont mis le holà. On est revenu à l’ancien calcul et les chercheurs de l’Inrae ont démissionné !
Enfin, quelques heures à peine avant sa destitution, un décret a été mis en consultation publique concernant le seuil en-dessous duquel un élevage industriel peut continuer à s’agrandir automatiquement sur simple enregistrement ou déclaration, sans faire l’objet de procédure environnementale et sanitaire.
Les modalités de classement des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement) sont ainsi modifiées en faisant monter les seuils. Entre autres : de 40.000 à 85.000 pour les poulets de chair ; de 40.000 à 60.000 pour les poules pondeuses ; de 2000 à 3000 pour les porcs, etc.
Ce relèvement des seuils ne bénéficiera qu’aux plus gros industriels pour tirer les prix vers le bas. Sans parler des conséquences sur la ressource en eau et les écosystèmes, l’insécurité sanitaire, les conditions de vie des animaux …
Agir Pour l’Environnement qui a lancé cette info, nous alerte sur la nécessité de nous exprimer :
Il est possible d’exprimer votre désaccord avant le 29 septembre 2025
L’arrivée de Sébastien Lecornu, avec un gouvernement de même acabit, ne va surtout rien changer… alors, nous serons debout et nombreux ce jeudi 18 septembre !