Une autre histoire – 12 mai 1949, fin du blocus de Berlin

par | 10 mai 2022 | Culture

Le 12 mai 1949, voilà exactement 73 ans, prend fin le blocus de Berlin qui avait débuté onze mois plus tôt à l’issue d’une longue dégradation des relations entre les quatre pays occupants de l’Allemagne. C’est l’une des toutes premières crises d’une nouvelle période qui s’ouvre dans les relations internationales, la guerre froide.

Berlin est alors au cœur de l’affrontement entre les États-Unis et l’Union soviétique de Staline.

Depuis 1945, l’Allemagne vaincue est divisée en 4 zones d’occupation, conformément aux décisions prises à la Conférence de Potsdam. L’Allemagne de l’ouest est occupée par les britanniques, les américains et les français; l’Allemagne de l’est par les soviétiques. Il en est de même pour Berlin dont la partie ouest est occupée par les 3 puissances occidentales et la partie est par les soviétiques, alors même que la ville est au cœur de la zone d’occupation soviétique. Les occidentaux sont donc dépendants des routes et des points d’accès à la ville contrôlés par les soviétiques.

En juin 1948, les dissonances entre les 4 Grands sur la question allemande éclatent. Staline veut une Allemagne impuissante et divisée dont la partie orientale serait un grenier de l’URSS. Les Occidentaux redoutent eux la faiblesse de l’Allemagne, proie facile pour le communisme.

Les USA et le Royaume-Uni qui ont fusionné leurs zones  en 1947 (la Bizone) y  créent le 18 juin 1948 une monnaie unique : le Deutsche Marck qu’ils souhaitent introduire également à Berlin-Ouest. Le blocus est surtout motivé par le rejet par les Soviétiques de cette nouvelle monnaie. Staline réplique par le blocus de Berlin « pour des raisons techniques » dit-il, qui démarre le 23 juin 1948 soit 5 jours plus tard. Tous les accès permettant l’entrée ou la sortie de l’enclave de Berlin sont verrouillés, les voies d’accès terrestre sont bloquées, le courant électrique est coupé. Ce blocus a pour objectifs d’asphyxier Berlin-ouest et de tester la volonté occidentale dans un bras de fer.

La réussite du coup de force soviétique aurait signifié l’abandon par les alliés occidentaux de Berlin et son occupation par les Soviétiques.

Durant les 322 jours que dure le blocus, des avions fournissent la nourriture aux habitants. A partir du 25 juin, au rythme d’un avion toutes les 3 mn, les Américains et les Anglais organisent un pont aérien pour ravitailler les berlinois de l’Ouest, soit 277 728 vols en 322 jours. Avec humour, les Berlinois parlent des « bombardiers de raisins secs »

Le principal aéroport actuel de Berlin, Tegel, est d’ailleurs la conséquence de ce pont aérien puisqu’il est construit en secteur français d’août à novembre 1948 pour compléter les aéroports existants de Tempelhof en secteur américain et de Gatow en secteur britannique.

Le pont aérien résiste et à l’hiver et aux brimades des Russes : projecteurs aveuglant les pilotes, interférences radio, tirs sol-sol, tirs de DCA.

Le président américain Harry Truman répond de manière ferme et énergique et menace Staline d’un conflit armé alors que les USA disposent de la bombe atomique et que l’URSS ne l’a pas encore.

Les négociations vont aboutir à la levée du blocus ce 12 mai 1949. L’Union soviétique accepte une seule monnaie pour Berlin et la création d’un Etat indépendant en Allemagne de l’Ouest.

Staline perd donc cette « partie de poker ». C’est la première « bataille » de la Guerre froide et le premier gros échec de Staline.

Les Berlinois vont fêter la fin de ces 11 mois de privations et d’angoisse pendant lesquels ils étaient restés coupés du reste du monde. C’est par milliers qu’ils vont rejoindre Hanovre par les couloirs routiers ménagés à travers la zone soviétique.

Quelques mois plus tard se concrétise la division de l’Allemagne en deux États rivaux

Le 5 Mai 1949 : Création de la RFA (République Fédérale d’Allemagne, pro-occidentale, capitale Bonn)

7 Octobre 1949 : Création de la RDA (République Démocratique Allemande, communiste, capitale Berlin-est)

Mais la création de ces deux États consolide la division politique de Berlin. On commence alors des deux côtés à sécuriser et à fermer la frontière. Le mur de la honte sera érigé en août 1961 et il faudra attendre le 9 novembre 1989 pour le voir tomber : une voie ouverte pour la réunification allemande …

…mais c’est une autre histoire

Version audio avec illustration musicale à écouter sur Radio Pays d’Hérault ICI

Partager sur

En Bref

< Retour à l'accueil

L'agenda Culturel

L'agenda Militant

Lettre d'informations En Vie à Béziers

Pour recevoir notre lettre hebdomadaire

La Revue de presse

Dessins et photos d'actualités

Le mot du maire de Béziers

En vie à Béziers Adhésion et/ou dons !

Le coin des lecteurs

Saint-Pons en lutte,

Merci à toutes et à tous !Lundi, nous avons gagné contre Bayrou : il est partila queue basse, pour n’avoir voulu écouter person-ne.Aujourd’hui, mercredi, nous dirons à Saint-Pons et partout en France, également hors de la mé-tropole, que nous voulons changer de...

Ciné Bédarieux jeudi 18 sept 20h30 Le Vivant qui se défend

Bonjour, la Ligue de Protection des Oiseaux, La Pantigue et Attac Hauts Cantons vous invitent à découvrir ce film (entrée 5 €) de Vincent Verzat. Partant d’un récit personnel et sensible, le film retrace son cheminement entre militantisme et naturalisme, et...

BÉZIERS ANTI CRA / PLU et 04 octobre 2025

Bonjour tout le monde Nous espérons que la rentrée s’annonce joyeuse et engageante de tous les côtés. La Cimade s’implique dans le collectif Béziers ANTICRA qui s’oppose à la création d’un Centre de Rétention Administrative à Béziers, un centre d’enfermement pour les...

Au bout du fil de la presse libre

L’association a bénéficié en 2018 et 2019 du fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité / Ministère de la culture

Nombre de visites

Nombre de visites

1031598
Total Users : 1031598

mercredi 17 septembre 2025, 1:02

Robert Martin