Ni doges, ni dogues, avant tout milliardaires

par | 2 février 2025 | Société

Dans l’incertitude actuelle qui règne aux USA, on sait une chose. La nouvelle arme de destruction de l’administration Trump, le DOGE, ne sera ni un doge, ni un dogue, ils sera avant tout un outil au service des milliardaires.

Le doge de Venise était le premier magistrat de la république de Venise. Il a incarné pendant près de 10 siècles la permanence du pouvoir dans la plus grande république marchande italienne.

Le pouvoir des doges vénitiens était exercé au nom des grandes familles riches de la république. Il s’en suivait une série de contraintes qui conditionnaient la gouvernance d’un seul homme.

Un doge n’avait pas le droit d’abdiquer. Il devait dissimuler ses armoiries, ne pouvait accepter de présents, ni quitter son palais sans motif officiel. Le café et le théâtre lui étaient défendus. S’il devait quitter Venise c’était avec la permission de ses conseillers.

Cinq fois par an il devait offrir un banquet fastueux sur sa fortune personnelle.

Dit autrement le doge vénitien était au service de sa caste, la caste des marchands. Tout signe d’enrichissement personnel était suspect.

Nous sommes bien loin de Trump et de la cryptomonnaie éditée en son nom dès son élection.

Nous le devinons donc la future administration que va diriger Musk le « DOGE » n’aura que la similitude du nom avec son homonyme vénitienne.

À l’inverse, Trump a choisi la personnification à outrance en donnant les pleins pouvoirs à un seul homme, Musk, en écartant celui qui devait co-diriger la structure, Vivek Ramaswamy.

Cette nouvelle structure le « DOGE » sera-t-elle pour autant un dogue, un chien de combat lancé à la gorge de l’État fédéral ?

Musk a promis d’économiser 1 000 milliards de dollars, soit un sixième du budget fédéral (il évoquait initialement le chiffre de 2 000 milliards de dollars).

« Dégraisser le mammouth », comme disait un ministre de l’Éducation en France n’est pourtant pas une tâche facile. Plusieurs présidents américains s’y sont cassés les dents. Théodore Roosevelt a essayé en 1905, William Taft en 1910, Franklin D. Roosevelt en 1936, Harry Truman en 1947.

À chaque fois ils se sont heurtés au congrès dont les membres sont réélus tous les 2 ans. Très sensibles aux coupes claires, les élus du congrès (toute tendance confondue) hésitent à concrétiser une trop grande casse sociale et donc électorale.

Cette tâche illibérale n’est pas populaire, pour être réalisée avec succès elle réclame une grande habileté et un grand sens tactique ce qui n’est pas la qualité première de Musk et Trump réunis.

Pendant la campagne électorale, Musk disait à propose du « DOGE » : « Tirez dans toutes les directions, vous toucherez bien une cible. »

Aux USA comme partout ailleurs il n’y a pas grand-chose à « Tronçonner » sans risques.

L’essentiel des dépenses fédérales (les 2/3 !) se concentrent sur trois postes :

  • Les retraites, qui représentent 21 % du budget fédéral,
  • La santé et la couverture maladie qui représentent 27 % du même budget,
  • La défense qui représente 15 % du budget.

Trump en bon populiste a promis qu’il « protègerait les retraites ». Pour ce qui concerne la santé, lors de son premier mandat il avait promis : « d’abattre la loi Obamacare ». Il ne l’a pas fait, car ce système est soutenu par ses électeurs. Pour la défense, Trump a dit qu’il augmenterait le budget.

Pour le tiers des dépenses fédérales restantes, il serait étonnant que Trump et Musk abandonnent le réseau routier fédéral au pays du tout voiture.

Éradiquer les contrôleurs aériens dans l’immédiat sans les remplacer avec succès par l’Intelligence Artificielle reviendrait à prendre des risques de catastrophes aériennes énormes.

Reste la NASA, Trump peut effectivement la vendre à quelqu’un qui veut aller sur Mars et qui possède déjà une société spatiale.

Les premiers mois de gouvernance du « DOGE » vont lever des incertitudes :

  • Toutes les cibles vont-elles être abattues ?
  • Si oui, comment ?

C’est dans ce contexte d’incertitude qu’il faut remettre le pas de deux de ces milliardaires avec l’extrême droite mondiale. Les milliardaires ont avant tout choisi la dictature de l’argent.

La dictature politique est un des moyens d’assoir cette dictature de l’argent.

Ils ne se priveront pas de l’extrême droite, mais ils la place d’emblée dans une position d’exécutants, de vassaux, de mercenaires.

L’histoire des empires (Perse, Carthage, Rome . . .) a prouvé que la place des mercenaires est loin d’y être stable.

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Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers