L’autrice, anthropologue, aidée d’une étudiante-traductrice renommée Snow, prend pour exemple un petit village nord-vietnamien, Minh Kai, où elle passé 6 mois. Celui-ci reçoit des déchets plastiques du monde entier. Écrit à la première personne, entre essai, récit et reportage, ce « carnet parallèle » décrit par le menu l’industrie encore floue et méconnue des déchets. 

C’est dans les années 1990 que des paysans se sont recyclés dans cette activité, lucrative pour ceux qui ont créé des chaines de tri et investi dans des extrudeuses chargées de fondre le broyât de plastique. Après récupération et nettoyage, les déchets sont introduits dans des machines fumantes qui laissent échapper des bulles de gaz et des vapeurs toxiques liées à la putréfaction et à la fusion dans une atmosphère déjà chaude, lourde et viciée. La majorité des habitants de ce village conscients des nuisances qu’elles engendrent et victimes de maintes maladies n’ont pas eu d’autre choix que d’accepter ce travail dans un environnement qui ne permet plus la poursuite d’activités agricoles. À l’heure où de plus en plus de pays asiatiques se rebiffent, refusant ainsi de trier les mille et une tonnes de déchets que nous produisons chaque année, ce livre permet de comprendre le quotidien de ces travailleurs et travailleuses invisibilisé·es à l’autre bout du globe.

Paru dans la revue S!lence.

 

Le mythe du recyclage
Mikaëla Le Meur

Éd. Carnets parallèles, 2021, 144 p. 8,50 €

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