Hier samedi 5 juillet se tenait la quatrième grande mobilisation contre le projet de l’A69 au château de Scopont dans le Tarn. Les médias mainstream qui ne viennent pas sur le terrain et réduisent leur enquête à radio préfecture, ont tôt fait de relayer l’idée que la violence est du côté des manifestant.es écologistes, qui avaient portant placé leur Turboteuf sous le signe du « soin ». Leur volonté d’exprimer librement leur opposition au projet bitumeux en dansant sur le tracé de l’autoroute s’est vue interdite par un arrêté préfectoral.
Ce même préfet avait pourtant autorisé la manifestation des pro-A69 en mars et déployé seulement une trentaine de policiers nationaux ainsi que l’appui de la gendarmerie rurale. Hier c’était un.e membre des forces de l’ordre pour un.e manifestant.e qui était présent.e avec fouilles des véhicules et contrôles d’identité incessants. Deux engins blindés centaures complétaient le dispositif. Les forces de l’ordre n’ont pas hésité à prendre le risque – ce n’est pas la première fois – de déclencher un feu, éteint par les manifestant.es tant bien que mal. Les gaz lacrymogènes ont aspergé les militant.es. Il semblerait que deux pro-A69 aient menacé deux manifestantes en simulant un rendez-vous de co-voiturage. On sait que plusieurs opposant.es ont été attaqué.es récemment personnellement à leur domicile, comme l’une d’entre elle avait été aspergée d’essence l’an passé. On a pu voir aussi ces dernières années les méthodes utilisées par la police à l’encontre des « écureuils » qui relèvent de la torture et de la mise en danger d’autrui, et qui n’ont pas manqué de provoquer des chutes graves. Les jets de pierre des opposant.es en comparaison de cette orchestration de la violence semblent bien dérisoires.

Si les opposant.es aux chantiers ont pu danser hier et littéralement jouer à l’épervier avec les forces de l’ordre (quelle violence !), en maintenant la ligne face aux forces de l’ordre, ils ont mis en évidence comme à chaque fois la violence intrinsèque à ce projet capitaliste. La violence qui s’exerce pour le défendre est de même nature. L’accélération du réchauffement climatique impose aujourd’hui ici et maintenant de protéger ce qui reste du vivant (disparition accélérée des espèces, terres asséchées, violents épisodes, eau polluée). Les intérêts des multinationales sont désormais obsolètes, nuls et non avenus face à cette impérieuse nécessité. Ne parlons pas de la vision (cécité faudrait-il dire) d’un autre temps de quelques politiques. C’est une désolation que ce paysage arasé par le chantier de l’A69 et ces ouvrages lunaires qui ont scindé des champs et détruit des hectares d’arbres. N’y ajoutons pas du goudron. Ne polluons pas les poumons des enfants avec les usines d’enrobé. Revenons à la raison (la survie) et stoppons ce projet. Laissons le vivant renaître. Les opposant.es au projet se sont d’ores et déjà donné rendez-vous pour défendre des prédateurices ce territoire, en attendant le jugement en appel concernant l’autorisation environnementale et le jugement sur le fond qui auront lieu cet hiver.