Guillaume Denoix de Saint-Marc est le petit-neveu d’Hélie Denoix de Saint-Marc que nous connaissons bien à Béziers. Robert Ménard, lors de sa première mandature, a substitué au nom de la rue du 19 mars 1962, date officielle de la fin de la guerre d’Algérie, celui de ce commandant du 1er régiment étranger de parachutistes, fer de lance du putsch d’Alger d’avril 1961. Condamné à 10 ans de détention criminelle, il fut gracié en 1966, et pleinement réhabilité en novembre 2011 par le président de la République Nicolas Sarkozy en le nommant Grand’Croix de la Légion d’honneur.
Guillaume Denoix est aussi – ironie de l’Histoire – le fils de l’une des 170 victimes de l’attentat contre le DC10 d’UTA le 19 septembre 1989, Jean-Henri Denoix de Saint-Marc, nouvellement nommé directeur Afrique chez Total au moment de sa disparition. Guillaume Denoix est depuis 2002 président et porte-parole de l’association « Les familles de l’Attentat du DC10 d’UTA » et a fondé en 2009 « l’association française des victimes du terrorisme ».
Le 14 décembre 2007, et cela alors que le dirigeant lybien Mouammar Kadhafi est en visite à Paris, Nicolas Sarkozy, nouvellement élu, recevait le collectif des familles des victimes de l’attentat du DC10, qui se réjouissait de rencontrer pour la première fois un président de la République.
15 ans plus tard, à l’annonce de la condamnation de Nicolas Sarkozy, Guillaume Denoix de Saint Marc déclare sur RFI : « Il y a un déni de la part du clan Sarkozy de la gravité des faits qui sont reprochés ». « Enfin notre préjudice a été reconnu », se félicite-t-il sur BFMTV. Une partie des familles victimes de l’attentat s’est en effet portée partie civile au procès de l’ex-chef d’État.
Nicolas Sarkozy a été condamné pour « association de malfaiteurs en vue de mettre en place un pacte de corruption ». L’argent lybien qui fut versé au clan Sarkozy pour financer sa campagne de 2007 devait avoir pour contrepartie d’amnistier Abdallah Senoussi, numéro 2 du régime lybien et beau-frère de Mouammar Kadhafi, condamné à perpétuité en France pour l’attentat contre le DC-10.
Cette condamnation est le fruit de 14 ans d’enquête. Elle signe l’honneur du journalisme français indépendant et l’indépendance de la justice française.
Soutenir publiquement aujourd’hui l’ex-chef d’État c’est considérer que l’élection de Nicolas Sarkozy justifiait de négocier avec un terroriste dont les actes coûtèrent la vie à 170 passagers d’un vol sur une compagnie française. On aura du mal désormais à entendre le mot de terroriste employé dans la bouche d’un Darmanin ou de tout autre soutien sans avoir la nausée.






















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