Aux dires de l’extrême droite, un dangereux ‘’wokiste’’ noir, obsédé par les races, serait aux manettes du ministère de l’Éducation nationale. Pour les plus optimistes des éditorialistes, la nomination de Ndiaye signerait la fin des années Blanquer. Les chantres de la ‘’success story’’ nous vendent la promotion d’un pur produit de l’école de la République française.

Derrière l’opération ‘’marketing politique’’ lancée par Macron pour faire du ‘’black washing’’, à l’instar du ‘’green washing’’,  il y a une réalité et des questions.

Commençons par la réalité, Pap Ndiaye est un historien apprécié pour ses travaux et ses engagements antiracistes. Ce n’était effectivement pas le cas de Blanquer !

Continuons par les questions. Cet engagement affiché et assumé est-il pour autant une assurance tout risque contre la casse libérale de l’Éducation nationale ?

Non, bien sûr que non !

C’est pourquoi Ndiaye est le futur Nicolas Hulot du gouvernement Macron 2. Il en sera du ‘’black washing’’ comme du ‘’green washing’’. Les ficelles sont grosses mais elles finissent par casser.

Chez Macron, la prise de guerre réalisée dans le camp des antiracistes relève de la même logique que le prise de guerre réalisée en son temps dans le camp des écologistes : l’effet d’annonce.

Nous connaissons à l’avance la fin du film : une, dix, vingt couleuvres libérales à avaler et, pour finir, la démission.

Passé l’accord sur le pronostic vital ministériel de Ndiaye, reste une question qui nous concerne.

L’antiracisme est-il soluble dans le libéralisme ?

Non, bien sûr que non !

Le libéralisme comme variable d’ajustement du capitalisme est la cause du racisme. Le capitalisme a créé les empires coloniaux. Le libéralisme leur a substitué la domination économique.

Les libéraux se distinguent de l’extrême droite car ils ne théorisent pas l’infériorité de la race. Pour autant ils maintiennent et entretiennent une infériorité économique.

La lutte contre le racisme est totalement connectée à la lutte des classes, aux luttes d’émancipation, aux luttes d’indépendance.

Pour toutes ces raisons l’utilisation de l’image de Ndiaye est loin d’être gagnée par le locataire de l’Élysée.

Les professionnels du Vatican savent que l’élection d’un pape est toujours risquée.

 

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