Un Géoparc et une mine de lithium peuvent-ils coexister ? La question est à adresser d’urgence au conseil départemental et au préfet de l’Hérault.
Ces derniers mois, le conseil départemental de l’Hérault a lancé le projet d’un Géoparc dans les Hauts-Cantons. Jusque-là, tout allait bien.
Ces derniers jours le préfet de l’Hérault a validé un permis exclusif de recherche de lithium sur la même zone géographique. Là, ça ne va plus.
Nous savons que le conseil départemental de l’Hérault est un habitué des grands écarts environnementaux. Il n’hésite pas par exemple à implanter des éoliennes industrielles dans ses parcs naturels (voir article « le parc naturel du Haut Languedoc veut-il devenir un parc industriel ? » du 20 avril 2025 sur ce site).
Nous savons que le préfet de l’Hérault est un habitué des grands projets inutiles. Il avait sévi dans le Tarn avec l’A69, il vient de sévir sur l’implantation d’éoliennes supplémentaires.
Nous ne savons pas encore si préfet et conseil départemental se sont mis d’accord pour faire un Géoparc truffé de mines de lithium. Mais nous savons une chose, entre Géoparc et lithium, il va falloir choisir !
Car si mine de lithium il y a, il va être difficile de faire aboutir le projet de Grand Site Salagou-Mourèze et d’obtenir le label UNESCO.
Ce, d’autant plus, que l’autorisation de recherche obtenue fin avril par la société norvégienne « Transitions Éléments SA » couvre un territoire de 218 km2 et concerne 22 communes situées entre Bédarieux et Clermont-L’Hérault.
Sur ces 22 communes, 20 sont situées au cœur du projet de Grand Site Salagou-Mourèze (voir liste ci-dessous).
Pour tenter de désamorcer la contestation, les dirigeants de la société norvégienne font le même numéro de danse du ventre que tous les extracteurs.
Le but de cette danse du ventre est d’attirer notre regard là où ils veulent, à l’écart des problèmes réels.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire leurs déclarations préliminaires. Elles sentent l’arnaque à dix kilomètres.
Parmi les perles relevées, en voici quelques-unes doublées de traductions entre parenthèses :
- « Comme la plupart des projets miniers, il présente un niveau élevé d’incertitude quant à son entrée en production ». (C’est pour cette incertitude qu’ils sont venus de Norvège.)
- « …des travaux de reconnaissance ont fourni des indications très prometteuses ». (Nous ne sommes pas venus pour rien.)
- « …nous ne disposons pas encore d’une estimation des ressources minérales ni d’emplacements de forages ». (Ils ne vont pas creuser au hasard, mais ils ne veulent pas le dire trop tôt.)
- « …il n’y aura ni carrière ni mine souterraine ». (Le lithium sortira de terre par l’opération du Saint-Esprit.)
- « …nous pensons que la zone est propice à une telle activité. Elle est bien desservie en termes d’infrastructures ». (Nos routes serviront à faire passer leurs camions.)
- « …il y aura de petites unités de tête de puits et des installations de traitement qui seront judicieusement implantées, après une concertation approfondie » (après le simulacre de l’enquête d’intérêt public, nous vous mettrons les puits, les carrières, les bassins de décantation, les usines de traitement.)
Pour contrer l’implantation d’une mine de lithium, il va falloir dire haut et fort, au conseil départemental, au préfet, et à ‘’Transitions Éléments SA’’ : « Ne nous prenez pas pour des jambons ».
Nous savons avec l’éolien industriel, les bassines, les contournements autoroutiers, la ligne nouvelle LGV, ce que concertation veut dire pour vous.
Nous, nous allons créer l’outil qui va fédérer la riposte d’ensemble sur tout le territoire concerné.
P.S : liste des communes concernées incluses dans le périmètre du permis de recherche de lithium : Bédarieux, Carlencas-et-Levas, La Tour-sur-Orb, Pézènes-les-Mines, Cabrières, Celles, Clermont-l’Hérault, Lacoste, Liausson, Mourèze, Salasc, Valmascle, Le Bosc, Le Puech, Lodève, Olmet-etVillecun, Saint-Jean-de-la-Blaquière, Brenas, Lavalette, Mérifons, Octon, Lunas-les-Châteaux. Toutes ces communes font de plus partie du projet de Grand Site Salagou-Mourèze.
Toute la communauté de communes du Lodévois et Larzac est intégrée au parc naturel régional des grands Causses crée en 1995.
La commune de Lunas-les-Châteaux est intégrée au parc naturel régional du Haut-Languedoc.