Le 19 novembre 1917, voilà exactement 96 ans, Indira Gandhi-Nehru voit le jour à Allahabad dans les Indes britanniques
Elle est la fille unique du père de l’indépendance de l’Inde, Nehru. Elle s’implique dès sa jeunesse dans la lutte, organisant à 12 ans un grand rassemblement d’enfants contre l’occupation britannique ! Elle étudie en Indes mais également à Londres et à Oxford.
Quand les britanniques accordent l’indépendance à l’Inde en 1947 et partagent l’empire entre l’Inde et le Pakistan, Indira Gandhi va travailler sous la direction du Mahatma Gandhi à une paix précaire entre hindous et musulmans.
A noter qu’elle doit son nom à son mari, Feroze Gandhi, avocat et journaliste qu’elle épouse en 1942 et qui n’a aucun lien de parenté avec le Mahatma Gandhi,
Elle accompagne son père, Nehru dans ses déplacements lorsqu’il devient premier ministre de l’Union indienne, en 1947. En 1959, elle prend la présidence du parti du Congrès et élimine les vieux bureaucrates pour y introduire une nouvelle génération de techniciens.

Lorsque son père meurt en 1964, elle entre dans le gouvernement de son successeur Lal Bahadur Shastri comme ministre de l’Information et de la Communication. En janvier 1966, elle devient à son tour Premier ministre, un poste qu’elle exerce jusqu’en 1977 pour son premier mandat.
Dans son discours inaugural, elle affirme sa volonté de vivre en paix avec la Chine et d’apporter une très rapide solution aux problèmes de la famine en Inde. Elle s’engage à régler les problèmes des minorités dissidentes et crée un Etat séparé (le Penjab) afin de regrouper les 7 millions de sikhs.
À la tête de la plus grande démocratie du monde, elle poursuit l’œuvre de son père, dont elle reprend aussi volontiers le style autoritaire. Son objectif est de moderniser l’Inde, selon des principes inspirés par le socialisme.
La «révolution verte» prend son plein essor et permet à l’Inde de devenir autosuffisante sur le plan agricole, et même exportatrice.
Elle s’emploie aussi à renforcer la position de son pays sur la scène internationale et lance en 1967 un programme destiné à le doter de l’arme atomique. Le premier essai, réussi, aura lieu en 1974.
Essentiellement pragmatique, se refusant à voir une division manichéenne du monde, elle confirme ses vues lors du conflit indo-pakistanais. En réponse du rapprochement entre la Chine, le Pakistan et les États-Unis, Indira Gandhi conclue un traité de paix avec Moscou qui protège l’Inde tout en lui permettant de conserver sa politique de non-alignement. Elle mène et remporte en décembre 1971 cette guerre contre le Pakistan contraint suite à cette défaite de reconnaître l’indépendance du Bangladesh.
L’exercice du pouvoir a révélé en Indira Gandhi une tendance à l’autoritarisme qui atteint un seuil critique en 1975, au moment où elle est personnellement atteinte par l’invalidation pour irrégularité de sa propre élection comme député en 1971
Refusant de démissionner, elle proclame l’état d’urgence et gouverne par décrets. La presse est censurée et les opposants sont arbitrairement emprisonnés, voire torturés. Une campagne pour limiter la croissance démographique dégénère et entraîne de nombreux cas de stérilisation forcée.

Deux ans plus tard, elle convoque des élections qu’elle est certaine de remporter. Énorme erreur ! Elles tournent au désastre pour le parti du Congrès, divisé, et Indira Gandhi n’est même pas réélue au Parlement.
C’est l’acharnement contre elle de ses adversaires qui va lui permettre de rebondir : elle est arrêtée pour avoir tenté d’assassiner des opposants mais son procès en 1979 lui permet de regagner sa popularité, alors que la coalition de ses rivaux implose. Les élections de janvier 1980 sont un triomphe pour le parti du Congrès, et Indira Gandhi redevient premier ministre.
Son deuxième mandat est marqué par les tensions avec la communauté sikh, implantée surtout au Pendjab, au nord de l’Inde, qui revendique encore plus d’autonomie et commet plusieurs attentats.
Le 5 juin 1984, l’armée indienne pénètre dans le temple sacré d’Amritsar où se sont retranchés plusieurs centaines de sikhs, et ouvre le feu, faisant au total plusieurs centaines de morts. C’est pour venger ce massacre que deux sikhs de sa garde personnelle assassinent Indira Gandhi avec leurs armes de service le 31 octobre 1984. En réaction, environ 3000 sikhs sont lynchés dans les jours qui suivent, aggravant encore les tensions religieuses.
Le fils d’Indira, Rajiv Gandhi, lui succède comme premier ministre. Il est également assassiné, par une kamikaze tamoul, le 21 mai 1991. Comme sa mère, il soutenait en effet le gouvernement du Sri-Lanka dans sa lutte contre les «tigres tamouls».

Sa femme, Sonia Gandhi, d’origine italienne, et son fils Rahul, ont poursuivi l’œuvre de la famille Nehru-Gandhi, dont les tragédies (qui incluent la mort en 1980 du fils cadet d’Indira, Sanjay, dans un accident d’avion) en font des «Kennedy indiens».
Aujourd’hui, l’Inde est dirigé par Mme Droupadi Murmu qui en est son 15ème président depuis juillet 2012.
Elle est considérée comme un nouveau pays industrialisé, bien que certains problèmes comme la pauvreté, l’analphabétisme, la corruption sont très importants et que les tensions communautaires et interreligieuses restent très vives.
Mais c’est une autre histoire !
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