Pascal Frissan , figure d’un syndicalisme viticole, lui personnellement et le mouvement social, farouchement combatif pendant trente ans, repose à Lacaunette en Minervois. La Révolution Permanente et le Chant » Gloire au XVIIéme » ont rythmé ses funérailles par plus de 200 collègues le lundi 18 août 2025.
C’est un cycle du syndicalisme viticole qui se boucle, vaincu à trois reprises. D’abord en 1977 où la guerre du vin se termine en tragédie sordide par l’assassinat de Émile Pouytes par les CRS à Montredon les Corbières ; le négoce viticole continuera à vendre du Corbières pour vinifier les Bordeaux. Ensuite en 1990 Pascal voit la coopération viticole basculer vers la cogestion sous la houlette de Jean Huillet extraordinaire tribun de Valros. : le principe » un homme, une voix » n’est plus la règle d’or du fonctionnement ; ce que Frissan prévoyait se produit : le viticulteur travaillant sur 20 mille pieds passe à l’arrachage précédant la retraite. Enfin : dans les années 2000, les stars up du vin florissantes à l’exportation mais terriblement endettées laissent le viticulteur, enraciné à Lacaunette, dubitatif quant à leur avenir ; effectivement le mur du marché chinois où 80% des Bordeaux vendus sont des faux les rattrape aujourd’hui, les mettant en faillite sous perfusion Crédit Agricole.
En 2015 avant d’être malmené par une maladie dégénérative où Françoise Le Calvez- Frissan fut un soutien admirable, Pascal signe un court texte : » La viticulture industrielle n’a pas d’avenir « . La vigne taillée électroniquement, vendangée à la machine sous metabisulfite et irriguées à l’israélienne toute l’année , ce n’est plus de la vigne. On y est : Despey président de la fnsea du 34 et Bertrand cacique audois de La Clape, deux types qui n’aiment pas boire du vin à table, sont au centre d’une minable reconversion vers les grenadiers en soins prostatiques et les cultures médicinales approvisionnant L’OCCITANE en Provence trust des shampoings bio basée à Forcalquier.
Les Cahiers Occitanie Rouge ( fondateur Paul Alliés) déposent au cimetière de La Caunette un simple bouquet cueilli en garrigue : » …Et quand j’arriverai je mettrai sur ta tombe / Un bouquet de houx vert et de bruyères en fleurs . »
Jm Villeroux