La défaillance d’une clôture de sécurité bardée d’électronique érigée à grands frais sur le pourtour de Gaza explique l’importance des exactions racistes du Hamas.
Depuis, d’autres murailles – le sionisme depuis son origine ne cesse d’en bâtir-, ont été mises en places.
Autre mur… L’interdiction d’accès de Gaza à la presse mondiale depuis le 7 octobre, couplée à l’extermination sans précédent depuis celle au Vietnam en janvier 1968, des journalistes Palestiniens (109 décédés). Ce qui a fait écran sur la destruction systématique de l’étroite bande de terre, de ses villes, de ses infrastructures et de ses champs. L’absence de tierce partie a permis une forme de neutralisation du réel, parole contre parole.
Autre mur… Après la rupture de la trêve, le 18 mars à l’initiative d’Israël, des critiques ont (enfin!) commencé à s’élever de la part de gouvernements européens. Elles se sont attiré un violent tir de barrage de la coalition de Benjamin Netanyaou. Avec deux angles d’attaques identifiés. Le premier en écho à une actualité tragique ( le meurtre de deux juifs à Washington), le ministre des affaires étrangères Gideon Sarr assure qu » il existe un lien direct entre l’incitation à la haine antisémite et la remise en cause de l’action militaire de l’État Juif « . L’autre délégitimation a consisté à présenter les gouvernements critiques de la rupture de la trêve comme des idiots utiles du Hamas encourageant de nouvelles atrocités.
Certes, il était prévisible que la déflagration du 7 octobre empêche durablement en Israël la moindre compassion envers les Palestiniens. Mais, là aussi, un autre mur a cédé : c’est celui qui préservait certaines valeurs dont l’état hébreux se prévalait encore. Un sondage publié par Israël democracy Institute un an après les massacres a en effet montré qu’un tiers seulement des Israéliens de confession juive ( il y a des Israéliens musulmans ) soutenait l’ouverture d’enquêtes en cas de suspicions de mauvais traitements envers des prisonniers palestinien capturés à Gaza. Pire : une dérive, cautionnant le sale boulot, estime que 80 % des mêmes Israéliens disaient que leur gouvernement ne devait pas » prendre en considération les souffrances de la population civile de Gaza » dans la poursuite des opérations militaires.
Le contraste est frappant, même si la comparaison a évidemment ses limites, avec l’émoi en 1982 suscité au cœur d’Israël par les massacres de Sabra et Chatila. Tribune Juive appelait alors à » une prière pour les enfants assassinés » dans les camps, après avoir noté que les victimes » avaient pour la terre d’Israël, dont ils sont issus et exilés, le même amour que le peuple juif pour sa terre et que cette terre est la même « .
Ce que la destruction de Gaza dit d’Israël est accablant.
Amicale France Palestine Solidarité de Saint Pons de Thomiéres.