(A relire) En levant le doigt pour accueillir un Centre de Rétention administrative (CRA) le maire de Béziers ne devrait pas voir sa maison et ses voitures brûlées par ses amis de Reconquête.

Robert Ménard a fait acte de candidature pour recevoir un Centre de Rétention administrative (CRA) sans passer par la case du conseil municipal. Ce n’est pas la première et sûrement la dernière fois qu’élus et population apprennent par la presse une décision de l’autocrate local.

Cette décision promet un conseil municipal houleux le lundi 22 mai à l’Hôtel de ville.

Dans les faits le maire de Béziers a candidaté directement auprès du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour un CRA de 120 places qui serait situé à côté du centre pénitentiaire dans le quartier du Gasquinoy.

Il est à noter qu’aucune décision concernant les cessions de terrain n’a été votée.

En négociant directement avec Darmanin et le préfet de l’Hérault Moutouh, Ménard ne fait pas que court-circuiter le conseil municipal, il crée une situation de fait qui le place politiquement au centre d’un bloc Darmanin / Le Pen.

Quand on connaît l’oiseau, ce placement est tout sauf dénué d’intérêt pour son avenir politique extrabiterrois.

En plus, ses camarades de « Reconquête » ne devraient pas manifester et le menacer, comme le maire de Saint Brévin, vu qu’ils sont pour l’incarcération des sans-papiers.

Si un CRA est une réponse carcérale, c’est loin d’être une réponse adaptée à la crise migratoire. La durée de rétention est limitée à 90 jours, ce qui signifie qu’avec 120 places le CRA gérera quasiment 1500 réfugiés par an. Ces mêmes réfugiés sont sous le coup d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français), mais dépendent d’accords avec leur pays d’origine.

Dans les faits les CRA sont des entonnoirs où s’entasse toute la misère et la violence du monde.

La main sur le cœur, Robert Ménard nous avait dit qu’il avait changé. Il rappelle un autre autocrate.

À chacun sa spécialité, le maire de Béziers continue de donner dans le créneau sécuritaire.

Après avoir chassé les migrants de « sa » ville, il se prépare à les y retenir.

Loin d’être une contradiction, c’est une continuation.

L’histoire ne dit pas encore si Ménard sera remercié par la macronie et fera partie des prochains transfuges.

En attendant, parier sur la misère du monde pour son avenir politique est tout simplement CRA CRA.

 

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies nous permettant par exemple de réaliser des statistiques de visites.