Un certain nombre de maires de grandes villes de droite, du PS et écolos ont signé un appel à un plan national et européen contre le trafic de drogue. Sa lecture confirme que ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut la fermer !

Le texte publié le 22 septembre dans Le Monde commence par un état des lieux où l’on n’apprend pas grand-chose si ce n’est que, je cite, « les élus locaux subissent l’évolution des marchés ». 

Étant entendu que l’on parle de marché de la drogue, les élus locaux souhaiteraient-ils non les subir mais les contrôler ? Dans ce cas une seule solution : la légalisation et la vente par l’État. Cela ne semble pas être leur idée.

Autre révélation je cite également « la circulation et l’utilisation d’armes lourdes, les guerres de territoire démontrent une véritable professionnalisation du crime ».  Là on ne sait pas si les auteurs de la tribune regrettent l’amateurisme de débuts imaginaires. Mais on a une indication plus loin dans le texte quand on apprend que « on ne parle plus seulement de cannabis : la cocaïne et l’héroïne sont importées en masse ». Il semble que les « maires des grandes villes » ont raté la dixième rediffusion de French Connexion sur TF1.
Passé ce constat, les élus se lancent dans des propositions audacieuses pour leur plan de lutte contre la drogue. Ils proposent de « saisir les sommes phénoménales générées par les trafics ». Où, comment… l’intendance suivra.

Pour agir sur le terrain ils proposent une "task force" (en anglais c’est mieux) composé du préfet, du maire et du procureur de la République « dans le cadre de l’installation d’un service consacré au démantèlement des réseaux ». On pensait que ce service ça devait s’appeler la police judiciaire mais bon…

Enfin après avoir constaté que la France dispose d’une des législations les plus répressives d’Europe et que pourtant la situation ne s’améliore pas, sans en tirer aucune leçon, les auteurs de cette tribune concluent en affirmant  qu’ils ont « des propositions concrètes qui dépassent les clivages politiques, les déclarations tribunitiennes, les fausses promesses et les solutions hâtives ».

Dommage qu’ils n’aient pas profité de cette tribune pour les exposer, plutôt que de débiter un discours vide de sens.

Face à l’inanité d’un tel texte on se demande qu’elle a été l’idée de ces élus pour penser qu’il était important de le signer et aussi pourquoi Le Monde gâche du papier avec une telle vacuité.

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