La liste des pays où s’exercent des violences sexuelles ou sexistes sur les femmes et les minorités de genre s’allonge de jour en jour, en même temps que régressent les droits humains dans un monde qui court vers sa fin. Le patriarcat, comme le capitalisme et l’écocide sont des réalités qui nous entraînent droit dans le mur. Prioriser le profit de quelques uns à la vie de tous les autres ne peut qu’être source de violences, dont les femmes, les enfants, les personnes LGBTQIA+ et les « étrangers » à soi sont toujours les premières victimes.
Alors, parce que, hein, quand même il reste un peu d’humanité dans ce monde, on a fait des « journées ». Le 17 mai Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, le 20 novembre pour les enfants, et le 25 novembre contre les violences faites aux femmes, qui, quelle chance, ont aussi le 8 mars pour défendre leurs droits. Et attention, ce sont des journées internationales, les Khamenei, Orban, Ghani, Netanyahu et consort n’ont qu’à bien se tenir. Il y a même la journée des migrants le 18 décembre, ils doivent bien être reconnaissants ceux qui meurent en Méditerranée.

Ce samedi, en France, des femmes sont sorties dans les rues.
Des femmes qui ont chanté, ont crié, ont dansé, des femmes qui ont pleuré, des femmes qui ont manifesté, pour qu’on n’oublie pas celles qui tombent, sont violées, brisées, enfermées, juste parce qu’elles ne sont que des femmes.

A Béziers, un rassemblement à l’appel des collectifs féministes des Rosies biterroises, des Simone veillent et de l’intersyndicale CGT, Solidaires, FSU, était organisé sur le parvis du théâtre. Et malgré le froid, malgré le vent, malgré le peu de monde qui s’était déplacé, ce fut un moment fort de partage, de sororité comme de fraternité. Difficile de mettre des mots sur ce qui s’est joué en en conservant l’émotion. « Vous m’avez fait pleurer » « J’ai eu les larmes aux yeux » sont des phrases qui sont revenues plusieurs fois. « C’était beau ! » « C’était fort ! » Oui, ça l’était. Un moment grave aussi, qui transparaissait sur les visages des Rosies, qui ont transformé le parvis en champ de colère et de lutte. Mais pas que. La chorégraphie qui a suivi le bouleversant monologue écrit spécialement par la conteuse Sophie Pascual, était empreinte de douceur, d’empathie mais aussi de soutien pour toutes les femmes qui souffrent et meurent, juste parce qu’elles sont des femmes. La rage est venue ensuite, quand ont été mis en avant les visages de chefs d’états où les femmes sont plus encore qu’ailleurs maltraitées et victimes, et avec la « chanson sans peur » traduction de Cancion sin miedo de Vivir Quintana reprise aussi par le public présent.
Une journée par an, pour combien de femmes agressées ? Une journée par an pour combien de femmes violentées ? Une journée par an pour combien de femmes qui meurent chaque jour ?

La montée en puissance des mouvements réactionnaires et masculinistes dans le monde et chez nous en France n’augure rien de bon pour le sort des femmes… Mais nous ne cesserons pas de lutter !
























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