Faut-il un régime autoritaire pour la France ?

par | 9 mai 2021 | Société

La vidéosurveillance ne sert pas qu’à arrêter les dealers ! C’est l’expérience que viennent de vivre des manifestants à Millau dans l’Aveyron.

Le mardi 12 mai 2020, lendemain du premier déconfinement, un rassemblement est organisé pour construire le monde d’après. Les manifestants se regroupent par groupe de 10 pour respecter les règles sanitaires.

En même temps comme dirait Macron, un commandant de la police nationale et sept policiers sont là pour reconnaître une à une les personnes rassemblées. Pas d’interpellation et pas de contrôle d’identité, pourtant l’officier de police rédige sur-le-champ un procès-verbal qui ressemble à un fichage politique au vu : « de l’appel à manifester de l’ultragauche . . . ». On peut par exemple lire sur ce procès-verbal la désignation d’un militant « connu de notre service pour être dans de nombreuses manifestations », d’un autre « connu pour être sur la liste Alternative écologique et anticapitaliste lors des dernières municipales », d’un autre « qui a assisté à des réunions sur les incivilités dans le centre-ville », d’un autre « qui est responsable d’un théâtre à Millau ».

Dans ce rapport digne des pandores du 19 siècle, le commandant reconnaît que « l’ambiance est bon enfant », que « les personnes se dispersent sans incident ». Le lendemain le même commandant demande au chef de la police municipale de lui transmettre les images enregistrées par les caméras de vidéosurveillance. Ce dernier s’exécute. Un deuxième procès-verbal est rédigé par le même commandant. Des photos de 36 manifestants extraites de la vidéosurveillance sont jointes à ce deuxième procès-verbal. Pour chacun des manifestants photographiés il est mentionné le nom, le prénom, la date et le lieu de naissance, l’adresse. En annexe le commandant se permet de joindre un document électoral de la liste Alternative écologique et anticapitaliste avec nom et photo de tous les candidats, alors que certains ne se trouvaient pas au rassemblement.

L’enquête bouclée est transmise au procureur de la République de Rodez le 16 mai 2020. Début juin, une cinquantaine de manifestants découvrent dans leur boîte aux lettres une contravention de type 4 qui équivaut à 135 euros d’amende. Quelques-uns s’acquittent de la douloureuse, la grande majorité refuse de payer. Ils se nomment eux-mêmes « les amendés de Millau ». La contestation arrête les poursuites et les manifestants doivent être convoqués au tribunal de police. Or le parquet de Rodez n’a pas respecté cette procédure. La contravention a été majorée et certains ont eu des saisies sur leur compte bancaire. Cette affaire pose clairement la question du fichage politique et de l’usage de la vidéosurveillance par la police.Ce 4 mai 2021 une vingtaine des manifestants de Millau étaient convoqués devant le tribunal de police de Rodez. Ils voulaient plaider la relaxe. Ils étaient soutenus par la LDH et par de nombreux partis politiques et syndicats.

Partager sur

En Bref

< Retour à l'accueil

L'agenda Culturel

L'agenda Militant

Lettre d'informations En Vie à Béziers

Pour recevoir notre lettre hebdomadaire

[sibwp_form id=1]

La Revue de presse

Dessins et photos d'actualités

Le mot du maire de Béziers

En vie à Béziers Adhésion et/ou dons !

Le coin des lecteurs

Béziers, une laïcité bafouée !

Les associations et organisations de Béziers signataires de ce texte rappellent que le 9décembre 1905, il y a 120 ans, était promulguée la loi de séparation des Eglises et de l’Etat,texte fondateur de la laïcité en France, qui établit la neutralité de l’Etat vis-à-vis...

AFPS Béziers

Dimanche dernier 9 novembre Dans le cadre du festival "l'espoir s'invite" de la Cosmopolithèque le plein a été fait sur les 3 jours y compris l'après midi Palestine du dimanche avec le duo musical Franco Palestinien Basela, Martine Mounier Chouali, suivi du film d'un...

Au bout du fil de la presse libre

Journalistes à Gaza : les visages du carnage (Médiapart en accès libre)

Défendons la presse libre

  • Face à la bollorisation, des médias indépendants ont décidé de s'organiser. Depuis le 15 octobre, vous pouvez accéder au portail des médias indépendants lancé par Basta ! et au portail d'abonnement et de lecture commun, La Presse libre,  initié par Arrêts sur image, Reflets info, Next, Rue89, Politis et Médiacités
  • Vous pouvez également aider au financement de la presse indépendante par le biais de la plateforme j'aime l'info en soutenant le média de votre choix; ou en contribuant au fonds pour une presse libre initié par Médiapart qui soutient des projets de médias indépendants et a permis de créer le fonds Ripostes, première aide juridique pour défendre les médias indépendants attaqués par les puissants; ou encore en participant financièrement à Un bout des médias, association citoyenne dont la mission est de promouvoir l'indépendance des médias.

Focus sur un nouveau journal indépendant : Le Cri 

Le 1er édito de ce nouveau média, chrétien de gauche comme on dit, annonce la couleur : "L'espérance est la source de notre cri", qui se revendique du manifeste chrétien contre l'extrême droite signé entre les deux tours des dernières élections législatives. "Nous sommes issus d’une nouvelle génération de chrétiennes et de chrétiens engagés qui porte ce souci pour les exclues de toutes les institutions, les délaissés de la marche du capitalisme. Cette génération vit sa foi et ses combats écologiques, sociaux et féministes avec une même intensité, une même exigence."  

L'actu de la presse libre

102 associations saisissent le Haut Conseil à la vie associative à propos des atteintes aux libertés associatives (Le Syndicat de la presse pas pareille)

Parutions

 

L’association a bénéficié en 2018 et 2019 du fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité / Ministère de la culture

Nombre de visites

Nombre de visites

1040754
Total Users : 1040754

samedi 22 novembre 2025, 10:37

Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers