Le barrage de Sivens devait être réalisé dans le département du Tarn sur le cours du Tescou. Le projet initial a été abandonné le 4 décembre 2015 par arrêté préfectoral.

Ce projet devait créer un lac de barrage permettant la constitution d’une réserve d’eau d’un volume de 1,5 million de m3 pour l’irrigation de terres agricoles. Le projet submergeait 34 hectares (dont 12 hectares de zone humide).

La maîtrise d’ouvrage de la retenue de Sivens est assurée par le conseil général du Tarn. Elle va faire apparaître un acteur que tous les opposants aux bassines et méga bassines sont appelés à connaître, la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne ( CACG ), une société anonyme d’économie mixte (à capitaux majoritairement publics). Créée en 1959, la CACG est basée à Tarbes, elle est spécialisée dans l’étude et la mise en œuvre de projets d’aménagement du territoire.

En mars 2009, la CCAG remet au conseil général du Tarn une étude sur le Tescou. Cette étude avait été précédée d’un dossier similaire en 2001.

La CACG endosse sans problème le costume d’expert et de promoteur et se voit confier la réalisation du barrage de Sivens.

En 2010, l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques ( Onema ) rend le tout premier avis défavorable.

En janvier 2013, le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel ( CSRPN ) rend un nouvel avis défavorable.

En avril 2013, nouvel avis négatif du Conseil national de protection de la nature ( CNPN ).

En octobre 2013, malgré ces alertes, la préfète du Tarn en accord avec le ministre de l’Écologie Philippe Martin signe les trois arrêtés fondateurs du projet.

En riposte à ce passage en force une ZAD (Zone à défendre) se crée sur le site du Barrage en novembre 2013.

En juillet 2014, la députée européenne EELV Catherine Grèze interpelle à six reprises la Commission européenne sur les manquements de l’État, ce qui remet en cause la subvention précédemment obtenue par Bruxelles.

En septembre 2014, sans aucune autorisation légale, le chantier débute protégé par la police. Une superficie de 29 hectares est totalement rasée. Saisi en urgence le tribunal d’Albi se déclare incompétent.

A Sivens, la police quadrille la zone multipliant les violences et provocations.

Le 27 octobre 2014, au lendemain de la mort de Rémy Fraïsse, le ministère de l’Écologie publie le rapport très critique des experts mandatés.

La veille, une mobilisation de 3 000 personnes a eu lieu sur le site. Rémy Fraïsse touché dans le dos est tué par une grenade explosive lancée par un gendarme qui est identifié.

Le projet est suspendu mais pas abandonné. Jusqu’au printemps 2015, l’urgence pour les élus locaux et pour les partisans du barrage organisés en milice est l’évacuation de la ZAD et le recalibrage du projet.

Le 24 décembre 2015 le projet Sivens 1 est abandonné.

Le 1er juillet 2016, le tribunal administratif de Toulouse annule les trois arrêtés fondateurs.

Le 8 décembre 2020, le tribunal administratif de Toulouse condamne l’État pour son rôle dans ce dossier. Pour autant le même État n’est pas jugé responsable administratif de la mort de Rémy Fraïsse.   

Le grand projet inutile de Sivens restera lié à la mémoire de Rémy Fraïsse. Il restera aussi lié à la responsabilité du gouvernement Hollande dans sa mort. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur a fait tirer 700 grenades dont 42 offensives pour défendre un terrain vague vidé de ses engins de chantier. Le même Cazeneuve n’émet aucune réaction à la suite de la mort de Rémy.

Aujourd’hui, Cazeneuve envisage d’être candidat aux élections présidentielles de 2027 pour dit-il « rénover la gauche ».

Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus. Je vous conseille d’écouter l’émission de radio « les pieds sur terre » en podcast sur Radio France. Elle est intitulée « de Creys-Malville à Sivens : Vital Michalon et Rémy Fraïsse »

Par ailleurs, vous pouvez lire ou relire l’histoire du grand projet inutile de Creys-Malville dans cette série sur ce site.

 

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