Dans son dernier édito, la rédaction d’EVAB se posait la question de savoir si : « On y va tout droit ? » Bonne pioche : « On y est ! » – Les États-Unis viennent d’attaquer l’Iran.
C’est fou comme les discours de paix sont inaudibles, comme les souhaits de dialogue, de négociations ou de désescalade semblent des vœux pieux, des paroles en l’air comme des démarches de bonne conscience qu’on sait vouées à l’échec.
La vérité c’est que la guerre est devenue la réponse la plus évidente pour résoudre les problèmes du monde de la part des gouvernants. Encore une fois, personne ne défend le régime de Téhéran, sa politique autoritaire et liberticide mais la violence et la force comme seules réponses aux différents entre états me semblent relever d’une forme de barbarie primaire qui tourne le dos à la notion même de civilisation.
Mais bon, la puissance américaine a encore parlé. Donald Trump montre ses muscles en permanence on le sait. Que ce soit par la parole, par l’invective et l’insulte, par la menace et le dénigrement car Donald est un vrai « mec ». On ne plaisante pas avec la virilité, il en a dans le pantalon. Pour ou contre ? Ou on lui obéit et on se soumet ou on résiste et on se fait détruire ! Voilà où nous en sommes en ce premier quart du 21ème siècle et ce n’est pas très beau ni très encourageant pour l’avenir.
Évidemment, ces évènements font le bonheur des chaînes d’info et de l’ensemble des médias. Mais, à les écouter, je suis quand même relativement révolté par leur parti-pris, leur manque d’objectivité. Ils se font les relais de la victimisation systématique de l’état d’Israël et le relais de ses analyses sur ces conflits. Il suffit d’écouter les journalistes, les fameux « experts» scientifiques réputés neutres (1) ou même les invité.e.s sur ces chaînes, de voir les reportages pour constater que le discours va à peu près toujours dans le même sens et manque souvent de hauteur de vue.
On le savait déjà que toutes les vies ne semblent pas se valoir en temps de guerre comme en temps de paix. Le génocide de Gaza (près de 55000 morts) ne semble pas peser bien lourd avec les quelques centaines de victimes israéliennes. Elles sont toutes à déplorer, quelque soit leur âge, leur religion, leur nationalité, ce sont des êtres humains souvent innocents qu’on sacrifie. Mais le déséquilibre pose question d’autant plus que nos ondes consacrent plus de temps et de compassion aux unes (suivez mon regard) qu’aux autres.
L’Iran se préparait-il à avoir l’arme nucléaire ? Peut-être ! Serait-ce un danger pour la paix dans le monde dans ce cas-là ? Sûrement !
Fallait-il que les États-Unis interviennent sur une suspicion au risque d’un embrasement généralisé dans la région ? On repense à l’Irak et aux preuves de destruction massive (inexistantes on le sait aujourd’hui) qui ont poussé George W. Bush à faire intervenir son armée (2).
Mais fallait-il bombarder également ces sites nucléaires (au mépris du droit international) avec les risques de contamination que cela peut impliquer dans la région ?
Décidément pauvre « droit international » dont n’ont que faire les puissants de ce monde tant leurs intérêts prévalent sur le bien commun !
Par ailleurs, on parle du nucléaire iranien, mais depuis quand, pourquoi et comment Israël possède-t-il l’arme nucléaire ? Qui le lui a permis ? Combien de bombes ? Ces installations sont-elles contrôlées par l’AIEA ? Quelles garanties de sécurité pour la région quand un voit un fou furieux aux commandes du pays ?
Je ne vais jouer les rabat-joie de service mais franchement quand il s’agit d’Israël, il existe bien deux poids / deux mesures ! Et j’interdis quiconque de parler d’antisémitisme parce que je porte un regard critique sur la politique israélienne et sur ses buts de guerre ni d’islamophobie quand je parle du régime théocratique d’Iran !
La paix dans le monde semble bien loin !
(1) Exemple de » l’expert « Bruno Comby, sur LCI ce 22 juin, annoncé comme polytechnicien, ingénieur en génie nucléaire mais aussi, on oublie de le dire, candidat aux législatives dans la 5e circonscription , de Loire‐Atlantique sous les couleurs du RN
(2) L’armée américaine était intervenue en Irak sans mandat de l’Onu mais avec l’accord du Congrès américain
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