Le pacte faustien de la Moncloa (4) Felipe González

par | 31 mars 2024 | Société

Le pacte de la Moncloa est signé en 1977 par différentes forces politiques espagnoles. Son objectif est de mener une « transition démocratique » par le haut, à froid, sans mobilisation sociale.

Ce pacte faustien est conclu entre 4 personnages qu’à priori tout oppose, sauf la soif du pouvoir. En introduction à la projection du film « Amis dessous la cendre » qui sera projeté le 6 avril 2024 à 18 h à la Cimade, nous vous proposons une série de portraits des principaux protagonistes du pacte de la Moncloa. Après Adolfo Suárez, Juan Carlos, Santiago Carillo, place à Felipe González.

Felipe González : « speedy » Gonzàlez, la course au libéralisme

Felipe González Márquez né le 5 mars 1942 à Dos Hermanas dans la province de Séville en Andalousie.

Avocat de profession, licencié en droit à l’université de Séville, il rejoint en 1963, à l’âge de 21 ans, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) qui est alors clandestin.

Très vite il dirige le PSOE de l’intérieur et impose un cours droitier contre le PSOE de l’extérieur dirigé par Rodolfo Llopis.

Bien que dirigeant du PSOE de l’intérieur il habite en Suisse à Genève, où il travaille comme délégué syndical permanent à la FOBB (Fédération ouvrière des métiers du bois et du bâtiment).

En 1974, à l’âge de 32 ans, il est élu secrétaire général du PSOE. Il conservera ce poste pendant 23 ans.

Élu député en 1977, il représente les socialistes espagnols aux premières élections générales libres de 1977 et 1979.

En 1982, il devient président du gouvernement pendant quatre mandats de 1982 à 1996.

Durant ces quatre mandats il se distingue par l’application de réformes économiques libérales.

Entre 1994 et 1995 plusieurs scandales de corruption conduisent à la démission du ministre de l’Intérieur, du ministre de l’Agriculture et de plusieurs responsables du PSOE.

Sous sa présidence, le chef de la garde civile et le gouverneur de la Banque d’Espagne sont emportés par des affaires de détournements de fonds.

González est de plus soupçonné par la justice espagnole d’être l’instigateur des Groupes antiterroristes de libération (GAL), des escadrons paramilitaires clandestins qui exécutaient des militants indépendantistes Basques et des membres de l’ETA.

Plusieurs policiers condamnés pour des actions du GAL sont graciés par les gouvernements González. En juin 2020, la CIA déclassifie les informations qui confirment que González a autorisé la création du GAL.

Le quotidien « El Diaro » révèle en 2016 que près de 50 % des ministres de González ont rejoint des conseils d’administration et des directions d’entreprises privées.

De son côté, après avoir été chef du gouvernement, González devient lobbyste pour le milliardaire Mexicain Carlos Slim et membre du conseil d’administration de la multinationale « Gas Natural ».

González est propriétaire d’une « finca » de 120 hectares estimée à un million d’euros dans la province de Caceres.

Son épouse est citée dans le scandale des « Panama Papers ».

Les « Dos Hermanas » de son village de naissance sont les deux sœurs jumelles du libéralisme : la trahison et la corruption.

La vie politique de « speedy » Gonzàlez se résume en une course effrénée vers les us et coutumes du libéralisme.

Sur l’échelle de Richter de la corruption, sa participation au pacte de la Moncloa, lui aura permis de passer du statut de patron d’officine au statut de dirigeant de multinationale.

Cette trahison à la cause et à la mémoire du socialisme aura eu deux effets : son enrichissement (et celui de ses affidés), ainsi que la remise en selle de la droite et de l’extrême droite en Espagne.

Cet article clôture cette série sur les « architectes » du pacte de la Moncloa. On se retrouve le 6 avril à la Cimade pour en débattre après la projection du film « Amis dessous la cendre ».

Partager sur

En Bref

< Retour à l'accueil

L'agenda Culturel

L'agenda Militant

Lettre d'informations En Vie à Béziers

Pour recevoir notre lettre hebdomadaire

[sibwp_form id=1]

La Revue de presse

Dessins et photos d'actualités

Le mot du maire de Béziers

En vie à Béziers Adhésion et/ou dons !

Le coin des lecteurs

COLLOQUE ASSOCIATION HENRI GUILLEMIN 8 novembre 2025

Voici un colloque avec des participations qui vont être passionnantes ! « Gens de biens / Gens de rien » – Silence aux pauvres Réalités contemporaines du capitalisme ultra libéral 8 novembre 2025ECOLE NORMALE SUPÉRIEURE – salle Dussane45, rue d’Ulm 75005 Paris Le...

LA MÉMOIRE DE THOMAS SANKARA

Le 15 octobre 1987 était assassiné le capitaine Thomas Sankara, élu président du Burkina Fasso quatre ans plus tôt. Un militaire, comme Chavez, lui aussi portant des idées plutôt de "gauche" disons, collectivistes, ce qui est cohérent si on y pense vraiment. Comme...

GUERRE ET PAIX

Pause dans le génocide, libération des otages. Les tyrans pérorent. Les discours de Trump et Netanyahou à la Knesset furent une tragédie qui aurait été comique (façon Brecht et Ionesco) s’il s’agissait d’une pièce et qu’elle n’impliquait pas autant de victimes....

Collectif de lutte contre l’extrême droite, Sète/Bassin de Thau

Préparation du colloque du 6 décembre Tous les intervenants sont d’accord pour venir : Nadia Belaoui de l’ODED (Observatoire départemental contre l’extrême droite), Régis Catinaud (vote sur Sète). Christèle Lagier sur une analyse des votes du RN et des raisons de...

Au bout du fil de la presse libre

Défendons la presse libre

  • L'extrême droite déverse sa haine du monde au nom de la liberté d'expression, qu'elle confisque en rachetant organes de presse, tv, radios, maisons d'éditions, festivals etc... Face à la bollorisation, des médias indépendants ont décidé de s'organiser. Depuis le 15 octobre, vous pouvez accéder au portail des médias indépendants lancé par Basta ! et au portail d'abonnement et de lecture commun, La Presse libre,  initié par Arrêts sur image, Reflets info, Next, Rue89, Politis et Médiacités
  • Vous pouvez également aider au financement de la presse indépendante par le biais de la plateforme j'aime l'info en soutenant le média de votre choix; ou en contribuant au fonds pour une presse libre initié par Médiapart qui soutient des projets de médias indépendants et a permis de créer le fonds Ripostes, première aide juridique pour défendre les médias indépendants attaqués par les puissants; ou encore en participant financièrement à Un bout des médias, association citoyenne dont la mission est de promouvoir l'indépendance des médias.
  • Face à la montée de l'extrême droite Splann ! s'associe à Street Press pour couvrir le "bataille des municipales" (Splann !)

Focus sur un média indépendant

Vox europe : Créé par des journalistes issus des quatre coins de l’Europe, Voxeurop est un média en ligne indépendant. Il est le premier à être géré par une coopérative européenne de presse. Pour informer à hauteur d’Européens, il rassemble une communauté ouverte de journalistes et éditorialistes, traductrices et traducteurs, médias partenaires, ainsi que des lectrices, lecteurs et membres fidèles de plus de 30 pays.

Parutions

 

L’association a bénéficié en 2018 et 2019 du fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité / Ministère de la culture

Nombre de visites

Nombre de visites

1037812
Total Users : 1037812

lundi 3 novembre 2025, 14:10

Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers