Il y a quelques années à Narbonne des repreneurs australiens devaient sauver le club de rugby, ils l’ont amené au bord de la faillite. L’histoire risque de se répéter à Béziers.
Les similitudes commencent à être nombreuses entre les repreneurs australiens de Narbonne et les repreneurs de l’ASBH.
Ces similitudes ne sont pas seulement géographiques avec une arrivée de dirigeants de l’hémisphère Sud (Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud). Elles sont aussi matérielles avec des repreneurs qu’on ne voit jamais, des dirigeants aux abonnés absents et une gestion du club pour le moins erratique.
Deux des cinq personnes qui posent ensemble en novembre 2024 (il y a moins d’un an !) dans les travées du stade de la Méditerranée pour sceller la reprise du club ont depuis disparu des écrans radars de l’ASBH.
Exit en effet Pierre Caillet (entraîneur) et Andrew Mehrtens (co-président). À ce jour il reste Johnny Howard, Robert Ménard et Bob Skinstad.
Perdre quasiment la moitié du quintet dirigeant en un an n’est déjà pas un signe de bonne santé.
Si on rajoute à cela la mort du principal actionnaire, Eddie Jordan, et l’incertitude sur la volonté des héritiers de continuer son engagement, on en remet une couche.
Comme si cela ne suffisait pas, il faut signaler le licenciement déguisé de Hans Nkinsi (qui était sous contrat), le départ d’Arthur Bachès, éminence grise du maire de Béziers, le licenciement de Christophe Chollet (directeur du club) et Benjamin Bagatte (directeur du centre de formation).
En cette rentrée rugbystique, l’ASBH se retrouve avec un total de 4 licenciés et 2 départs précipités.
Du triumvirat de dirigeants initiaux, Bob Skinstad se retrouve seul aux commandes et on se demande forcément pour combien de temps encore.
Skinstad peut-il se muer en unique dirigeant et sponsor principal du club ?
Les prochains rendez-vous avec l’autorité de régulation du rugby (A2R) sont imminents et vont forcément porter sur les provisions faites pour payer des licenciements qui vont dépasser le million d’euros.
Ce sera une première épreuve et on ne sait pas si l’ASBH passera le cap.
La suite risque d’être à l’avenant.
Quand on pense aux Émiratis et au procès fait pour manque de crédibilité, on reste rêveur.
Pour mémoire, le maire de Béziers s’était porté garant et se félicitait de l’arrivée de « repreneurs fiables » en parlant des dirigeants actuels.
Le risque est grand pour Ménard que la bombe ASBH explose en pleine campagne électorale lors des municipales à venir.
Déjà épinglé par la Cour régionale des comptes pour la gestion sur fonds publics de son club de rugby professionnel municipal, le maire de Béziers n’a pas beaucoup de cartouches pour le sauver.
Au final, il serait regrettable que l’ASBH fasse les frais de l’incurie de ses dirigeants et du maire de Béziers, mais malheureusement c’est bien parti pour.