Le 13 mai dernier au soir sur TF1 il y avait : le côté bateleur du président de la République et du président de l’Agglomération Béziers-Méditerranée, la tentative de retour en grâce d’un maire en instance de jugement. Ça faisait effectivement beaucoup pour une seule soirée.
Pendant que Vincent se tapait la vision du « Talk-show » présidentiel, je me suis coltiné la lecture du JDD, le quotidien d’extrême droite de la sphère Bolloré.
Ménard y était longuement interviewé, je me suis demandé comment il allait vendre sa prestation à ses camarades de la « Bollosphère ».
Je vous propose quelques morceaux choisis de cette interview et les commentaires qu’ils suscitent :
- « Je l’ai senti moins à l’aise que d’habitude. » Ménard parle bien sûr de Macron, en creux on devine ce qu’il sous-entend : « Parce que j’étais là ! »
- « Sur quasiment chaque question que je lui posais, il acquiesçait. Le problème de ce président, c’est qu’il dit oui à tout. » Ça pourrait encore une fois passer pour de la flagornerie ménardienne, si le président en question n’était pas celui qui devait faire barrage à l’extrême droite.
- « J’ai cité Notre-Dame. On a su reconstruire vite, en s’affranchissant de certaines lourdeurs. » Citer Notre Dame, chez Ménard c’est à la limite du TOC (trouble obsessionnel compulsif), mais là n’est pas l’important. La simplification dont parlent ses copains Trump, Musk, Milei, c’est la suppression de l’État, des services et des emplois qui vont avec.
- « Pourquoi ne fait-on pas pareil pour construire des prisons ? Louer des places de prison à l’étranger ? » Dans la logique ménardienne le modèle de la simplification administrative c’est la création de prisons, ce n’est pas le retour de la retraite à 60 ans. Quant à l’idée de louer des places de prison à l’étranger, pourquoi pas envoyer les prisonniers dans une autre galaxie ou rouvrir les camps de la mort ?
- « En 2019, il avait dit dans « Valeurs actuelles » qu’il voulait exécuter 100 % des OQTF. Il savait à l’instant même où il le disait que c’était irréaliste. Ce n’est pas juste de l’optimisme, c’est du mensonge démago. » Si c’était « démago » en 2019, ça ne l’est plus en 2025 pour les Ménard, Darmanin et Retailleau ?
- « Dans certaines écoles de ma ville, il y a 80 % d’élèves issus de l’immigration. Vous croyez qu’il mettrait ses enfants ou ses beaux-fils dans ces écoles ? » Macron, on ne sait pas ! Vu qu’il n’a pas d’enfant, mais la fille de Ménard a fait toute sa scolarité dans les écoles privées de la ville de Béziers.
- « Pour la question d’un référendum sur l’immigration, il a botté en touche. Il dit que ce n’est pas possible. ». La légalité d’un référendum tient à la nature de la question qui est posée. Cette question peut effectivement et heureusement être anticonstitutionnelle.
- « J’ai évoqué la proposition de loi votée au Sénat qui permettrait à un maire de refuser un mariage avec un étranger en situation irrégulière. » En décodé, le justiciable Ménard a parlé de son cas au président de la République pour lui demander ce qu’il comptait faire. En effet, il risque légalement : 5 ans de prison, 70 000 euros d’amende et une peine inéligibilité.
- « Moi, j’ai voulu parler pour les gens ordinaires, ceux que l’on n’entend pas, parce qu’ils ne protestent pas, ne manifestent pas. » En réalité, Ménard est surtout venu pour parler de lui et de son épée de Damoclès judiciaire.
L’extrême droite de toujours c’est spécialisé dans le fait de parler à la place de ceux « qui ne protestent et ne manifestent pas ». Ménard n’y déroge pas.
C’est l’exact opposé de ce que souhaitons au niveau citoyen et démocratique !