À l’occasion de la présentation de la nouvelle version de la politique publique de l’énergie (PPE) la pauvreté du débat français a une nouvelle fois été constatée.
Cette politique est censée permettre la transition énergétique elle-même supposée aboutir à une réduction des émissions de gaz à effet de serre responsable du dérèglement climatique.
À en croire les positions des uns et des autres les enjeux se limiteraient à plus ou moins de nucléaire, plus ou moins d’énergie renouvelable (ENR), plus ou moins d’économie d’énergie tout cela dans la perspective préserver la croissance économique.
Même l’institut La Boétie, cercle d’études réputé de la France Insoumise, lorsqu’il produit un rapport intitulé « Gouverner le système énergétique par les besoins » n’arrive pas à dépasser l’incantation sur les économies d’énergie sans tenter d’approcher ce que pourrait être une véritable politique de baisse de la consommation.
Dans l’émission illustrant ce document, le propos tourne vite à « sortir du nucléaire avec 100% d’ENR » sans aucune prise en compte des conséquences pour la biodiversité (1) et le bien-être des populations rurales vivant dans des zones saturées de photovoltaïque, d’éolien ou de méthaniseurs industriels.
En fait il serait salutaire et urgent de prendre le problème radicalement, au sens premier du terme. La transition énergétique partie de la transition écologique nécessaire ne pourra se faire dans une perspective de croissance même peinte en vert. Sans décroissance il n’y aura que des techno solutions dont les conséquences néfastes apparaîtront dans quelques années et que l’on palliera par d’autres techno solutions.
Problème, la croissance est le carburant indispensable du capitalisme, sortir de l’une implique de sortir de l’autre, et ça pour le moment on ne sait pas faire.
(1 )Rappelons que l’effondrement de la biodiversité est un problème au moins aussi grave que les émissions de gaz à effet de serre