Une autre histoire – 5 septembre 1972 – Prise d’otages à Munich

par | 31 août 2025 | Histoire

Le 5 septembre 1972, voilà exactement 53 ans, les Jeux Olympiques de Munich sont endeuillés par une prise d’otages qui tournent au drame. Les Allemands, en 1972, attendaient des Jeux Olympiques de Munich qu’ils effacent le triste souvenir des Jeux de Berlin de 1936, présidés par Hitler.

Mais la fête allait être ternie par un attentat sans précédent, lequel allait faire passer au premier plan de la scène internationale les revendications des Palestiniens en exil.

Une semaine après le début des Jeux Olympiques de Munich, ce 5 septembre 1972, à quatre heures du matin, huit hommes armés s’infiltrent dans le village olympique. Ils gagnent le bloc 31 où dort la délégation israélienne et pénètrent en force dans les appartements.

Sur les quinze sportifs présents, deux sont tués en tentant de résister aux intrus, un troisième arrive à s’enfuir en arrachant une fenêtre, un quatrième s’échappera un peu plus tard. Restent onze otages aux mains du commando.

Au réveil, le monde abasourdi découvre sur les écrans de télévision deux réalités avec lesquelles il va devoir apprendre à vivre, le terrorisme et la Palestine.

Le chef du commando communique à un agent de police un texte revendicatif. En échange de la libération des otages, les terroristes réclament la libération de 234 prisonniers détenus en Israël. On apprend comme cela qu’il se réclame d’un groupe palestinien appelé « Septembre Noir ».

Ce nom fait référence au massacre par le roi Hussein de Jordanie des groupes armés palestiniens présents sur son territoire en septembre 1970 et affiliés à l’OLP de Yasser Arafat (Organisation de Libération de la Palestine). Pour le Mossad (les services secrets israéliens), il ne fait guère de doute que les commanditaires de l’attentat de Munich sont à rechercher au sein de l’OLP. La 1ère ministre d’Israël, Golda Meir, refuse toute négociation.

Dès l’annonce de l’attentat, le président du Comité international olympique presse les autorités allemandes d’entraîner les ravisseurs et leurs otages hors de l’enceinte olympique. Sincèrement pénétré de l’idéal olympique, il n’a qu’une obsession : faire en sorte que les Jeux reprennent au plus vite. Le reste l’indiffère.

Il obtient que les compétitions à venir soient simplement décalées d’une journée et déclare au micro : « Les Jeux doivent continuer et nous devons continuer nos efforts pour les garder clairs, purs et honnêtes et essayer d’étendre l’esprit du sport à d’autres domaines ». Il est applaudi par le public… D’aucuns se souviennent qu’en 1936, c’est le même homme qui avait opportunément arrondi les angles quand les organisations juives américaines projetaient de boycotter les Jeux de Berlin organisés par le gouvernement nazi.

À la hâte, on négocie avec les terroristes. Les autorités allemandes proposent alors de mettre à leur disposition un Boeing qui les emmènera vers le pays arabe de leur choix : ce  sera l’Égypte. Dès la nuit suivante est organisé le transfert en hélicoptère vers l’aéroport. Quand les deux hélicoptères arrivent sur le tarmac, la police, qui a posté des tireurs volontaires en différents endroits, ne sait pas encore à combien de terroristes elle a affaire ! On est en pleine improvisation.

La police lance l’assaut avec une incroyable maladresse.

Trois terroristes sur les huit sont immédiatement abattus. Les autres, se voyant assaillis, ont le temps de jeter une grenade dans un hélicoptère et de tirer dans le second où sont attachés leurs prisonniers. Tous sont tués. Un policier allemand meurt aussi au cours des échanges de tirs. Trois terroristes survivants restent aux mains des policiers.

Deux jours après, le gouvernement israélien lance l’opération secrète « Colère de Dieu » et débute une série d’attentats cibles contre les responsables de la prise d’otages et contre des dirigeants de l’OLP. Il ordonne également une attaque aérienne de représailles contre des bases palestiniennes de l’OLP en Syrie et au Liban. 70 morts. Entre temps, les compétitions sportives ont repris leur cours après une trêve de 34 heures.

Le drame ne s’arrête pas là. Comme s’il ne lui suffisait pas d’avoir échoué à protéger les athlètes, le gouvernement allemand craint d’avoir à juger et à condamner les trois terroristes survivants, avec le risque de représailles que cela peut entraîner de la part de leurs complices.

La solution est vite trouvée. Le 29 octobre 1972, un Boeing 727 de la Lufthansa est détourné par trois membres de Septembre Noir après son décollage de Beyrouth. Les terroristes exigent une rançon et… la libération de leurs trois collègues de Munich ! Sitôt dit, sitôt fait. L’avion est autorisé à atterrir à Munich et à en repartir avec les trois terroristes en direction de la Libye. Israël n’aura de cesse qu’ils soient éliminés. Ses agents secrets arriveront à en tuer deux. Le troisième va survivre quelque part en Afrique.

La prise d’otages de Munich marque le commencement de l’agitation palestinienne et du terrorisme moyen-oriental, lequel culminera avec la destruction des tours jumelles de New York et du Pentagone le 11 septembre 2001…

Malheureusement, la situation politique en Palestine n’est toujours pas résolue et a plutôt empirée depuis le génocide à Gaza et la suite de la colonisation israélienne de la Cisjordanie ….

mais c’est une autre histoire !

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