| Salut,Cette semaine, pendant que les gros capitalistes repoussent les modestes tentatives de leur faire payer leurs impôts comme des citoyens normaux, on continue à construire et déployer ensemble un outil coopératif de diffusion cinématographique original et pas cher. Et ça avance plutôt pas mal… Vous êtes de plus en plus à vous abonner à CinéMutins.Netflix tremble, le capitalisme est au bord du gouffre. Faut pas mollir ! |
| LA FRANCE COLONIALE1- Que reste-t-il de la France coloniale ? ZONE ROUGE, de Claude Garnier et Gérard Tüscher documente un aspect inconnu de l’action contemporaine de la France au Niger. Pour la première fois disponible en VOD à la location et dans l’abonnement. |
| Résumé : Un jour, le Niger a été classé zone rouge par le Ministère français des Affaires Étrangères. Décision arbitraire et unilatérale. Lorsque plus tard, un putsch secoue le pays et remet en cause la place de la France, l’événement surprend le monde. Était-il si imprévisible ? Claude Garnier et Gérard Tüscher s’impliquent depuis trente ans auprès des populations subsahariennes de la région d’Agadez, au Nord du pays. Tous deux chef opérateurs, elle pour le cinéma (Stéphane Brizet, Tony Gatlif…), lui pour la télévision, ils n’ont cessé de rendre compte des évolutions de cette partie du monde laissée souvent loin de l’œil des médias. Ce film a été tourné entre février 2022 et mars 2023, alors que la zone rouge imposée par la France était de plus en plus contestée au Niger, tant par la population que par les autorités élues. EXTRAIT DE L’ENTRETIEN PUBLIÉ DANS L’HUMANITÉ (PAR BENJAMIN KÖNIG) À quoi le titre de votre film, Zone rouge, fait-il référence ?Claude Garnier : C’est une référence à la décision prise en août 2020 par le gouvernement français, suite à l’enlèvement de six Français dans la zone d’Arlit, d’étendre la zone rouge à tout le Niger. Le pays se retrouve à être classé et désigné comme un pays extrêmement dangereux, où tout déplacement est prohibé. Avant cette décision, seules quelques poches sahéliennes étaient concernées. Nous avons gardé ce titre car il permet de tirer le fil de tous les maux de la société nigérienne, et ce jusqu’au coup d’État.Gérard Tüscher : Le fait de classer le pays en zone rouge leur est tombé comme un immeuble sur la tête: tout s’est arrêté d’un coup. Les ONG, les financements internationaux, le tourisme. Le Niger est un pays très pauvre certes, mais les gens ont toujours tissé des liens ; il y a des aides internationales diversifiées, des coopérations. Un terme revient souvent, celui de souveraineté, dont la zone rouge symbolise la dépossession…Gérard Tüscher : Oui, il s’agit à la fois d’une mise à l’écart, mais aussi d’un changement dans des relations déjà inégalitaires et peu respectueuses. Malgré tous les mauvais coups des autorités françaises, une volonté de construire des choses ensemble demeure. Ce film est fait pour avoir envie de les rencontrer et bâtir avec eux diverses choses.Claude Garnier : Il y a un fort sentiment anti-politique française, pas anti-Français. Dans les médias français, on parle des drapeaux tricolores brûlés ou de la présence des Russes – alors qu’ils ne sont pour rien dans cette affaire.Mais, au fond, qui peut dire ce qu’est la politique française au Niger ? Bertrand Badie (politiste français spécialiste des relations internationales – NDLR) explique dans le film : on ne nous parle pas de ces sujets-là, de ces pays-là. Pourtant, les Nigériens, malgré leur culture différente, ont les mêmes aspirations que nous : comment vivre ensemble et comment avoir un avenir. Dans le film, Bertrand Badie parle de « lutte des classes à l’échelle mondiale ». Les Nigériens y participent en dénonçant les conditions d’exploitation des ressources naturelles ?Claude Garnier : Le rapport à la conquête coloniale française, qui a été extrêmement violente, n’est pas du tout réglé au Niger. Il y a là un feu qui couve au sein de la société et dans d’autres pays en Afrique. Pour une grande partie de la population, le constat est simple : « On est un des pays les plus pauvres du monde en ayant des richesses naturelles importantes. Qui en profite ? Les Français, qui nous ont toujours asservis et pressés comme des citrons. » Et c’est facile pour des politiciens d’exploiter ça. En savoir plus |
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Les Mutins de Pangée coopérative cinématographique





























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