Aqui, aqui, es Besièrs (127). Viticulture : rouge, rosé et blanc, tout fout le camp ?

par | 11 novembre 2025 | Politique locale

L’actualité « hebdromadaire » biterroise en long, en large et en travers du mercredi 12 novembre 2025

  • Rouge, rosé et blanc (1) : samedi 15 novembre, Béziers va accueillir une manifestation régionale viticole pour défendre la profession.
  • Rouge, rosé et blanc (2) : cette manifestation est organisée par les syndicats et les organisations professionnelles en pleine tourmente climatique et économique. C’est l’occasion de faire le point sur une filière en très grande difficulté.
  • Rouge, rosé et blanc (3) : en 1970, la région Languedoc-Roussillon produisait 30 millions d’hectolitres de vin. En 2024, elle en produit 10 millions soit 3 fois moins.
  • Rouge, rosé et blanc (4) : en 1970, toujours dans la même région, l’espace cultivé viticole représentait 438 000 hectares. En 2024, il représente 200 000 hectares soit moins de la moitié.
  • Rouge, rosé et blanc (5) : depuis 1960, la consommation de vin en France a été réduite des 2/3. On buvait 130 litres de vin par an en 1960, on en boit 30 litres en 2024.
  • Rouge, rosé et blanc (6) : le préfet de la région Occitanie commence à allumer des contre-feux face à la crise viticole. Il indique que l’État a injecté 90 millions d’euros en Occitanie cette année. L’État aurait de plus mis en place un fonds d’urgence viticole de 46,2 millions d’euros en 2024 et financé une campagne de distillation de crise de 100 millions en 2023 et 2024.
  • Rouge, rosé et blanc (7) : à mon avis si la consommation de vin a été réduite des 2/3, il vaudrait mieux prévoir des aides à la reconversion de la filière.
  • Rouge, rosé et blanc (8) : ce n’est pas le chemin que semblent prendre les pouvoirs publics puisqu’ils proposent de doubler et prolonger l’Aqua Domitia qui amène l’eau du Rhône pour irriguer les vignes.
  • Rouge, rosé et blanc (9) : si je comprends bien, les pouvoirs publics comptent répondre à une crise de surproduction en augmentant la production.
  • Rouge, rosé et blanc (10) : l’Aqua Domitia irrigue en ce moment les départements de l’Hérault et du Gard ainsi que le Minervois audois. Une étude est en cours pour prolonger ce dispositif dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, jusqu’à la frontière espagnole.
  • Rouge, rosé et blanc (11) : un autre projet consiste à augmenter le débit de l’Aqua Domitia en doublant les canalisations et en pompant dans les fleuves locaux (Aude, Orb, Hérault). Ce serait peut-être l’occasion de diversifier les cultures, mais les canalisations sont principalement adaptées à la culture de la vigne.
  • Rouge, rosé et blanc (12) : dans la fuite en avant actuelle, le Rhône est vu comme une source intarissable. C’est oublier que les glaciers Alpins sont condamnés. Que par ailleurs on demande au Rhône de refroidir les centrales nucléaires, d’être navigable, de fournir de l’eau potable, de fournir l’industrie, d’irriguer sur tout son parcours et de désaliniser la Camargue. Ça fait peut-être beaucoup pour un seul fleuve.
  • Rouge, rosé et blanc (13) : les pouvoirs publics locaux ont la fâcheuse tendance de penser qu’ils sont seuls à demander l’irrigation. C’est oublier qu’avec le réchauffement climatique tous les pouvoirs publics situés le long du fleuve depuis la frontière suisse ont la même demande. Il va être difficile de satisfaire tout le monde et comme la région Occitanie est en fin de circuit, ça complique singulièrement la donne.
  • Rouge, rosé et blanc (14) : dans la région Languedoc-Roussillon 37 000 hectares de vignes sont irrigués soit 20 % de la surface viticole concernée. S’il faut irriguer les 80 % restant et la totalité des départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, ce n’est pas un Rhône qu’il faudra mais 10 ou 20. Le problème c’est qu’ils n’existent pas.
  • Rouge, rosé et blanc (15) : le taux d’irrigation des vignes est variable d’un département à l’autre. Il représente 26 % de la surface viticole dans l’Hérault, 20 % dans l’Aude, 35 % dans le Gard, 5% dans les Pyrénées-Orientales. Ces disparités posent la question de l’équité. Elles posent aussi la question des objectifs de l’irrigation.
  • Rouge, rosé et blanc (16) : selon les projections, 30 à 80 % de vignes gardoises pourraient être irriguées en 2050 pour passer de 8 000 à 22 000 hectares. Le problème c’est que dans ce département la culture de la vigne a dépassé la culture des vergers (8,6 % de la surface agricole pour les vergers, 35,8 % pour la vigne). Question diversification ça ressemble plutôt à une fuite en avant.
  • Rouge, rosé et blanc (17) : selon les experts la vigne est une plante qui résiste jusqu’à 35° sans eau, pas au-delà. Des températures estivales entre 48 et 50° sont attendues dans la région Languedoc-Roussillon à l’horizon 2100. Comment la vigne peut-elle faire pour résister ?
  • Rouge, rosé et blanc (18) : Dans notre région, la température moyenne annuelle était de 11° en 1900, elle pourrait augmenter de plus de 5° en 2100. Passé un certain seuil : 40° la vigne même arrosée connait des chocs thermiques qui condamnent sa production et la condamnent elle-même.
  • Rouge, rosé et blanc (19) : la journée de mobilisation du 15 novembre doit être l’occasion de mesurer la dimension climatique et économique dans tous ses aspects. Les millions qui doivent être injectés dans la filière viticole doivent servir à organiser sa reconversion et son adaptation, pas la fuite en avant.
  • Rouge, rosé et blanc (20) : il ne faut pas oublier que l’Europe et l’État ont poussé les vignerons du midi à arracher grenache, aramon, carignan pour planter des cépages « améliorateurs », on voit aujourd’hui ce que ça donne.

Le prochain numéro d’aqui, aqui, es Besièrs sera mis en ligne le mercredi 19 novembre 2025

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samedi 27 décembre 2025, 16:27

Didier Ribo

Description de l'auteur de l'article - co-fondateur du journal majoritaire de Béziers