« On nous accuse de semer la violence dans la vie politique. Nous sommes violents chaque fois qu’il est nécessaire de l’être . . . Nôtre violence doit être une violence de masse, toujours inspirée par des critères et des principes idéels . . . Lorsque nous autres, ennemis de toutes les Églises mais respectueux des religions décemment professées, trouvons des prêtres et des curés rouges, nous pénétrons dans ce vil troupeau de brebis et balayons tout ».

Musolini, « Aux fascistes de la Lombardie », Il Popolo d’Italia, 22 février 1921

On accuse les fascistes d’apporter la violence à la lutte politique. Lui, Mussolini, l’a dit clair et net : les fascistes sont violents chaque fois qu’il est nécessaire de l’être. Point. Il n’y a rien à ajouter. Ils démolissent, détruisent, incendient chaque fois qu’ils y sont obligés. Voilà tout.

La conclusion du débat parlementaire sur la tuerie de Bologne semble elle aussi lui avoir donné raison.

La thèse de la violence contre la violence est passée. Les modérés voient dans les fascistes un agent pathogène virulent, mais nécessaire aux raisons suprêmes de la survie de l’ordre social.

Une sorte de vaccin sous-cutané contre le socialisme.

Après la scission, la crise socialiste est irréparable. Les quinze mille délégués de Livourne ne représentent plus personne, mais il faut se hâter d’en recueillir les fruits.

Car, dès que les que les démocrates bien-pensants s’en apercevront, ils pousseront un soupir de soulagement et imagineront qu’ils n’ont plus besoin des fascistes.

La violence continuera jusqu’à ce que les vieux bourgeois stupides comprennent qu’ils ne peuvent se passer des violents.

Il convient aussi d’écarter ces forcenés sauvages qui tuent par plaisir dans les campagnes du Pô. Un nettoyage est nécessaire, une sélection radicale s’impose, trop d’individus ont été propulsés dans les rangs des fascistes par la crue du succès.

Il faut veiller aussi à conserver les liens avec la gauche. Ces voix seront utiles aux prochaines élections. Le slogan est déjà prêt : « La terre à ceux qui la travaillent, la terre à ceux qui la font fructifier ».

Et puis il y a le commandant. D’Annunzio s’est retiré à Cargnacco, au bord du lac de Garde, dans une villa confortable, embaumé dans l’aisance et le luxe. Il y jure de vouloir retourner à la seule occupation qu’il n’ait jamais eue : sa propre personne.

L’Histoire ressemble au théâtre : dans l’une comme dans l’autre des auditoires hargneux exigent à tout prix un bouquet final pour la simple raison qu’ils ont payé le billet.

Or, la révolution n’est pas une boîte à surprise qu’on promène dans sa poche !

 

( Extraits de lecture du livre d’Antonio Scurati ‘’M’’ l’enfant du siècle aux éditions Les Arènes )

 

Chaque mardi en exclusivité sur EVAB, vous avez rendez-vous avec la série ‘’M’’ qui va vous faire revivre les évènements qui ont fondé le fascisme en Italie, au siècle dernier.