Samedi 26 avril, une exposition féministe baptisée « Benzine Cyprine » a mis le feu dans la tête des phallocrates nîmois.
On peut se demander quelle bouillie indigeste fait office de cerveau dans la tête des phallocrates qui ont saccagé l’exposition de l’artiste toulousaine Kamille Lévêque Jégo au Centre d’art et de la photographie de Nîmes « Negpos ».
La violence destructrice exprimée et les signatures phalliques ne laissent aucun doute sur le profil des agresseurs : des masculinistes qui se définissent par leur appendice sexuel.
Kamille Lévêque Jégo ne s’y trompe pas, elle dit « C’est du vandalisme à portée politique ».
Son exposition s’appelle « Benzine Cyprine » elles est conçue : « Comme un brûlot incendiaire qui vise à célébrer une féminité flamboyante, redoutable. Une féminité qui peut incarner la virilité. C’est fait au travers d’un documentaire sur un gang de femmes. Mais apparemment cela provoque la haine et le dégoût de personnes qui veulent définir et imposer ce qu’une femme doit être. Ils ne supportent pas de voir cette représentation de la femme. »
L’artiste pense que son exposition a été frappée par la violence systémique qu’elle dénonce : « Je n’ai pas voulu appuyer sur la victimisation, je voulais que cela soit inspirant. Ces femmes photographiées incarnent la force, à l’opposé de la mièvrerie. Mais apparemment certains ne supportent pas ce message sur les femmes. Ces dessins de phallus sont très immatures, cela montre bien une réaction masculiniste, et une masculinité qui ne se définit que par un appendice sexuel. »
Face au suprémacisme phallique, Kamille Lévêque Jégo dit avec raison : « Ce n’est pas une excuse d’être immature. Il ne faut pas banaliser cette violence envers les femmes. »
Elle a raison, au total plus de 30 pièces de toutes dimensions ont été saccagées. Tous les murs de la galerie d’art sont à repeindre. Le président du Centre d’art et de la photographie de Nîmes « Negpos », gérant des lieux a porté plainte.
Pour autant il ne compte pas capituler ni baisser les bras : « On ne va pas plier devant les actes de ce type, on ne va pas laisser faire. Il faut résister et continuer à défendre les artistes qui ont des choses à dire. »
L’exposition sera donc remontée et représentée au public le plus vite possible.
C’était la meilleure réponse à donner.
Pour toutes celles et ceux qui défendent l’art comme forme de pensée et pas comme forme de pénis, il reste à aller à Nîmes.