Une autre histoire – 21 novembre 1620, le « Mayflower » aborde la côte sauvage du Massachusetts

par | 18 novembre 2022 | Culture

Le 21 novembre 1620, voilà exactement 402 ans,  Le Mayflower aborde la côte sauvage du Massachusetts en un lieu baptisé Plymouth. Ce voilier amène d’Angleterre 102 colons.

Parmi eux se trouvent trente-cinq membres d’une Église séparatiste anglaise, des protestants très pieux, chassés de leur pays par les persécutions du roi Jacques Ier.En prévision de l’avenir, les « Pilgrim Fathers »  ou Pères Pèlerins et leurs compagnons de destinée signent le jour même, sur leur navire, un pacte de bonne entente, pacte connu comme le « Mayflower Compact Act » !

Ces protestants anglais se rendent d’abord à Leyde au Pays Bas en 1609, leur groupe compte alors près de trois cents membres.

Mais l’état de l’Europe les déçoit. En Angleterre, les troubles religieux laissent entrevoir la chute de la monarchie et la dictature de Cromwell. L’Allemagne souffre de la guerre de Trente Ans. En France, la régence troublée de Marie de Médicis fait suite à l’assassinat d’Henri IV…

Les difficultés d’existence, économiques et religieuses, les incitèrent dès 1617 à envisager le départ pour l’Amérique, dans l’intention d’y réaliser dans des conditions meilleures le projet d’une communauté qui, fondée sur la libre adhésion de ses membres, attendant de ceux-ci un strict biblicisme et une conduite irréprochable et qui soit libre à l’endroit des autorités.

Le petit groupe de protestants anglais décide donc de créer une « Nouvelle Jérusalem » en Amérique. C’est le moment où la Compagnie de Virginie organise le peuplement de la nouvelle colonie anglaise de Virginie (ainsi nommée en l’honneur de la reine Elizabeth Ière d’Angleterre, surnommée « La reine vierge » parce qu’elle ne se marie pas.

C’est ainsi qu’ils embarquent sur deux bateaux, le Speedwel, qui gagne Southampton, où il rejoint le Mayflower  (ou Fleur de Mai), un voilier de 180 tonneaux pour faire route avec lui. Après des escales à Dartmouth et Portsmouth, le Speedwel doit être abandonné et les membres de la communauté partent sur le seul Mayflower en compagnie d’autres émigrants anglais. Le voyage est difficile.

Après une traversée agitée, le navire arrive en vue de Cape Cod, une presqu’île sur la côte vierge du futur Massachusetts,  Les passagers comprennent alors qu’ils ont fait fausse route. Après trois semaines d’exploration, l’ancre est jetée à Plymouth Harbour. Ils doivent se résigner à débarquer sur une terre inhospitalière, encore inconnue des Européens.

En prévision de l’avenir, les « Pilgrim Fathers » et leurs compagnons de destinée signent le jour même, sur leur navire, un pacte de bonne entente. Un contrat mutuel, un pacte connu comme le « Mayflower Compact Act ».  Il édicte les principes qui doivent régir leur vie collective future.  Il met sur pied une démocratie locale efficace et respectueuse des croyances de chacun.

Sitôt débarquée, la communauté conclut un traité de paix avec les Indiens des environs. Elle n’aura dès lors à se plaindre que d’incidents de voisinage, nombreux mais sans gravité.

Dans le pacte est prévue une assemblée, le General Court, qui se réunit autant que de besoin. Elle élit le gouverneur et les administrateurs, fait les lois, lève les impôts et établit les tribunaux. John Carver, qui avait négocié les conditions du voyage, en fut le premier gouverneur. William Bradford (l’un des premiers « Pilgrim Fathers »)  lui succéda peu après et devait être réélu jusqu’en 1656. Dès 1639, avec l’extension de la colonie et l’impossibilité pour beaucoup de fermiers d’assister aux réunions, il faudra recourir à un système représentatif.

Au cours du premier hiver, la famine et la maladie ont raison de nombreux colons. Les dindes sauvages et le maïs obligeamment fourni par les Indiens permettent toutefois au plus grand nombre de survivre.

C’est ainsi qu’au terme de la première année, en novembre 1621, leur chef, William Bradford, décide d’organiser une journée d’action de grâce et de remerciements. C’est le « Thanksgiving Day ».

Les puritains du Mayflower et leurs compagnons d’aventure vont apprendre non sans difficulté les vertus de la tolérance et de la démocratie locale. Ces vertus nées de la cohabitation de différentes communautés de réfugiés sont devenues l’idéal nord-américain. C’est pourquoi le souvenir du Mayflower reste encore si vif aux États-Unis et au Canada.

Plusieurs navires adopteront ce nom mythique.

Dans les années 1840, l’un d’eux amènera d’Irlande à Boston de nombreux émigrants, catholiques ceux-là, chassés par la famine.

Le « Thanksgiving Day » de novembre 1621 va se renouveler d’année en année en Nouvelle-Angleterre jusqu’à l’indépendance des États-Unis.
• En 1789, le président George Washington proclame le premier « Thanksgiving Day » sous le régime de la nouvelle Constitution.
• En 1863, après la bataille de Gettysburg, le président Abraham Lincoln érige le « Thanksgiving Day » en fête nationale afin de ressouder le peuple américain ; il l’établit le dernier jeudi de novembre.
• En 1941, sur une décision du président Franklin Roosevelt, le Congrès reporte la fête au quatrième jeudi de novembre

La commémoration du « Thanksgiving Day » demeure de nos jours encore très vivante : chaque 4e jeudi de novembre, les familles des États-Unis savourent de la dinde aux airelles avec des patates douces et de la tarte au potiron au dessert, à l’imitation des Pères Pèlerins.

Ce même 21 novembre mais en 2004, démarre la révolution orange à Kiev en Ukraine …. mais c’est  une autre histoire qui continue à s’écrire  !

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