Une autre histoire – 25 septembre 1932, naissance de Glenn Gould

par | 23 septembre 2023 | Culture

Le 25 septembre 1932, voilà 91 ans, naît à Toronto Glenn Gould, pianiste, compositeur, écrivain, homme de radio et réalisateur canadien. Il est considéré comme l’un des plus grands pianistes du XXe siècle.

Sa mère lui enseigne des rudiments pianistiques jusqu’à l’âge de dix ans puis il étudie ensuite avec Albert Guerrero au Conservatoire de Toronto. Dès l’âge de 12 ans, il obtient une médaille d’or dans cet établissement. Il travaille l’orgue avec Frédéric Silvester et la composition avec Leo Smith.

Le véritable  début de sa carrière se situe en 1955 lorsqu’il effectue une tournée au Etats-Unis. A New York il joue les variations Golberg de JS Bach et signe aussitôt un contrat d’exclusivité  avec les disques CBS. Il vient en Europe en 1957. Il joue à la Philarmonique de Berlin avec Herbert Von Karajan et effectue une importante tournée en URSS . Alors que sa renommée va croissant, il décide brusquement  en 1964 d’abandonner le concert de ne plus paraître en public et de ne plus jouer qu’en studio pour le disque ou la télévision..

Par contre, il collabore à de nombreuses revues et continue de composer : il est notamment l’auteur de la musique d’un film consacré à la destruction de Dresde pendant la dernière guerre mondiale.

Pianiste de génie selon certains, vedette capricieuse frisant l’instabilité pour les autres, Glenn Gould compte parmi les rares interprètes qui ont su toucher le grand public.

Il a acquis une réputation internationale grâce à ses interprétations très originales, particulièrement celles des œuvres de Jean-Sébastien Bach. Son jeu pratiquement dépourvu de legato, c’est à dire de liaison entre les notes successives de sorte qu’il n’y ait pas de silence,  presque sans utilisation de la pédale, aux réglages millimétrés de son piano fétiche, tendu à l’extrême pour gagner encore en rapidité sont sa propre marque. Gould a particulièrement excellé dans l’interprétation des Variations Goldberg à l’origine de sa renommée dont il a su mettre en valeur la dynamique, la vivacité, la profondeur de l’articulation logique des thèmes et dont le toucher était si différent qu’il en était immédiatement reconnaissable entre tous.

Glenn Gould était certainement un être en marge : ce besoin d’isolement qui l’a conduit à quitter la scène reposait sur le refus de la concession symbolisée par le concert. Il comparait le concert à une arène sanglante où l’artiste et le public ne pouvaient avoir un contact véritable  car chacun détruisait en partie l’approche artistique de l’autre. La musique appelait, d’après lui, à la contemplation. Il fallait créer une relation à un niveau supérieur entre l’artiste et la musique d’une part, la musique et l’auditeur d’autre part. La solitude seule peut engendrer une telle relation car elle instaure un contexte d’où les passions sont exclues. La transmission du message musical devait donc être scindée en deux étapes distinctes, la re-création et la diffusion .  Enregistrer sera pour lui une création totale. Il semble s’éloigner du texte original alors, qu’en fait, il cherche à trouver le timbre et la dynamique pianistiques correspondant à la notation originale.

Le répertoire de Glenn Gould sortait des sentiers battus : en dehors de Bach, de Beethoven et de Schonberrg, les grands noms de la musique l’intéressaient peu. Mozart était mort trop tard à ses yeux et Stravinski faisait preuve de pauvreté rythmique. Par contre Orlando Gibbons était le génie absolu et Wylliam Bird lui disputait ce privilège. Pour ces deux musiciens tout comme Bach la couleur instrumentale comptait peu et s’effaçait derrière le sens de la construction.

Alors , génie authentique, original ou fou d’excentricité ? Glenn Gould aurait été sujet d’une forme d’autisme dénommée le syndrome d’Asperger.

Plusieurs points étayeraient cette thèse :

– La disproportion des sens : son hypersensibilité de l’ouïe, de la vue et du toucher doublée d’une insensibilité du goût et de l’odorat.

– Ses Routines vestimentaire, alimentaire et répétition de codes, de rituels tout au long de sa vie. Il regardait quarante fois le même film ou écoutait une suite de musiques pendant des mois. Par exemple, il trempait toujours ses bras dans l’eau très chaude avant un concert, et refusait l’idée même de se séparer de sa chaise pliante sciée. Il mangeait le même repas (œuf brouillé, pain grillé, salade et biscuit) chaque jour.

– Son Comportement social très difficile, et son refus de l’interaction humaine au point de préférer la compagnie des animaux.

– Son Attitude physique et ses répétitions de geste, typiques de ce comportement.

– Son Manque de courtoisie  doublée d’une incroyable faculté mémorielle.

Le mystère que Glenn Gould a fait régner autour de lui empêche toute vision objective. Ses disques irritent ou enthousiasment.  L’homme tel qu’on a pu le voir à la télévision semblait sincère à certains, trop imbus de lui-même à d’autres. Son anti-conformisme gênait tous ceux pour qui les valeurs établies sont inviolables.

L’œuvre de Glenn Gould en matière de documentaires radiophoniques est moins connue que sa discographie. Pourtant son sens aigu de l’accompagnement musical, des sons captés, et des voix des personnes interviewées, ont fait de ce travail radiophonique une œuvre plébiscitée par la critique.

Considéré comme l’un des plus grands pianistes du XXe siècle, Glenn Gould meurt en 1982 à Toronto des suites d’un accident vasculaire cérébral . Les premières mesures des Variations Goldberg sont gravées sur sa pierre tombale.

Le génie de Glenn Gould voyage aux confins de l’espace : la sonde « Voyager » contient une œuvre de J.S. Bach interprétée par Glenn Gould,

…. mais c’est une autre histoire !

Version audio : ICI

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