C’est le lieu qu’ont choisi les opposants pour manifester leur opposition à la reprise des travaux de l’A69… le château de Scopont et son parc de 16 hectares. Situé au cœur de la vallée du Tarn, à proximité du tracé, il devrait accueillir des milliers d’opposants, dès ce jeudi et jusqu’à dimanche.
La préfecture du Tarn, qui dit craindre des débordements et des violences, a pris un arrêté interdisant le rassemblement. Elle a déployé les forces de l’ordre. Des dizaines de contrôles se déroulent depuis les premières heures du jour de ce jeudi 3 juillet. Ils créent des bouchons considérables. La nationale 126 est coupée et l’accès au château de Scopont empêché.
Ce château est un des emblèmes de la lutte contre le projet d’autoroute. L’association « Renaissance du Château de Scopont », en collaboration avec le propriétaire, se mobilise pour préserver ce joyau patrimonial du XVe siècle, classé monument historique depuis 1992.
L’autoroute, reconnue d’utilité publique par l’État en 2018, doit passer à 300 mètres de l’édifice. Or le château, du fait de son statut, devrait être protégé dans un rayon de 500 mètres. La préfecture du Tarn a signé une dérogation. La justice a donné tort au propriétaire qui réclamait que le périmètre de protection soit respecté.
Il estime, avec les défenseurs du château, que cette décision menace un pavillon néogothique et les 16 hectares de zone humide de la propriété, ses espèces protégées et ses arbres centenaires.
À 300 mètres du tracé
Les collectifs d’opposants à l’A69, dont La Voie est libre et les Amis de la Terre Midi-Pyrénées, n’ont pas désarmé pour autant. Ils ont porté plainte en 2024 contre le maire de Maurens-Scopont qui aurait usé de son influence pour faire modifier le tracé. Conséquence : au lieu de passer à plus de 500 mètres du château, il se situe désormais à 300 mètres.
Pour les opposants, des omissions ont été faites sciemment dans les documents pris en compte par l’enquête publique de 2018, l’objectif étant de modifier le tracé pour éviter les terres de Claude Reilhes, le maire de Maurens-Scopont. Les opposants, associés au propriétaire du château, ont porté plainte pour faux et usage de faux, trafic d’influence et prise illégale d’intérêts.
Nouveau rebondissement fin juin de cette année : des panneaux posés aux abords des routes du Tarn, des tags et des inscriptions à la peinture rouge sont apposés sur des entreprises ou au domicile de personnes identifiées comme opposées à la construction de l’autoroute entre Castres et Toulouse. Le propriétaire du château, comme une dizaine d’autres personnes, est cité nommément. Une campagne d’intimidation qui creuse encore le fossé entre les pour et les contre. Des plaintes sont déposées.
Ce jeudi en début de matinée, la nationale 126 est coupée et la circulation est entravée par des dizaines de kilomètres de bouchons.