Une autre histoire : 27 janvier 1756, naissance de Mozart

par | 24 janvier 2022 | Culture

Le 27 Janvier 1756, voilà exactement  266 ans, Wolfgang Theophilus Mozart voit le jour dans la famille du maître de chapelle de l’archevêque de Salzbourg, une petite principauté allemande. L’enfant révèle très tôt des dons musicaux exceptionnels qui lui vaudront le qualificatif de «divin Mozart».

Son père devine les extraordinaires dispositions de son fils pour la musique et il les cultive avec art et détermination, lui apprenant à jouer du piano et du violon et à composer. C’est ainsi que le jeune prodige joue devant l’impératrice Marie-Thérèse dès l’âge de cinq ans et compose sa première œuvre, un menuet pour piano. On admire ses dons d’instrumentiste et lui-même prend plaisir à donner des concerts les yeux bandés.

À l’âge de sept ans, il entame une tournée de presque cinq ans à travers l’Europe avec sa sœur, virtuose elle aussi au clavecin, sous la houlette aimante de leurs parents. Se déplaçant d’une cour à l’autre, de Munich à Mannheim, Paris, Londres, Amsterdam, Genève, les enfants recueillent un immense succès.

Vivant intensément, dans un tourbillon de travail, de plaisirs et de mondanités, sujet à de fréquentes maladies, tourmenté par les tracas familiaux et financiers, le jeune Wolfgang navigue entre accès de dépression et d’excitation. Il noue une amitié durable à Vienne avec le compositeur Joseph Haydn, qui prend la mesure de son génie.

De passage à Mannheim, en mars 1778, Wolfgang s’éprend de la cantatrice Aloysia Weber mais doit renoncer à ce parti jugé indigne par son père. Poursuivant sa tournée, il arrive à Paris où ses prestations sont accueillies dans l’indifférence. Pour tout gâter, sa mère meurt en juillet 1778.

Mozart s’établit alors à Vienne et  compose à satiété des œuvres instrumentales et des opéras qui continuent d’embellir notre quotidien.

« Les Noces de Figaro » est inspiré par la pièce de Beaumarchais, Le mariage de Figaro, qui a fait scandale à Paris et a été interdit à Vienne.

Inspiré par la tragédie Don Juan de Molière, « Don Giovanni » est créé et applaudi à Prague mais sifflé à Vienne.

Mozart, fort de sa notoriété, vit à Vienne sur un grand pied, en vendant ses œuvres mais aussi en donnant des cours et des concerts. Avide de plaisirs et de luxe, il dépense sans compter, ce qui l’amène à rompre avec son père Léopold. Mais, après l’échec de « Don Giovanni », cependant, ses recettes diminuent et lui-même commence à s’endetter jusqu’à tomber dans le besoin  et la pauvreté.

Le dernier opéra à succès est « La Flûte enchantée », œuvre populaire en allemand, qui reprend des thèmes franc-maçonniques comme une douzaine d’autres compositions de Mozart, entré en maçonnerie en décembre 1784.

Mozart meurt d’épuisement à 35 ans, le 5 décembre 1791, dans une indifférence quasi générale sans venir à bout d’un « Requiem ». Wolfgang est inhumé dans la fosse commune du cimetière Saint-Marc, à quelques kilomètres de Vienne, mais l’on n’en retrouvera pas l’emplacement lorsqu’on voudra plus tard donner au musicien une sépulture digne de son génie.

Il nous reste l’essentiel : plus de 600 œuvres de toute nature (opéras, sonates, concertos, quatuors à cordes, symphonies), dont la célébrissime « Petite musique de nuit », qui marquent l’apogée de la musique classique occidentale. On peut voir « La Flûte enchantée » au cinéma, joliment filmée par Ingmar Bergman, et la vie de son auteur, romancée avec un immense talent par Milos Forman, dans le film « Amadeus » (variante du surnom AmadeoAimé de Dieu en italien, qui lui avait été attribué de son vivant). Le cinéaste reprend à ce propos la légende selon laquelle le compositeur prodige aurait été persécuté à mort par un rival jaloux, Antonio Salieri.

Aucun musicien n’a été, autant que Mozart, victime d’incompréhensions et de contresens. Si les « grands » du 19ème siècle, Beethoven, Schubert, Schumann, Chopin et Wagner surent reconnaître ce qu’ils devaient à leur devancier, le public romantique, Berlioz en tête, ne voulait voir en Mozart que l’ordonnateur frivole des festivités galantes et désuètes de l’ancien régime. Ainsi s’instaura la légende si difficile à extirper de l’enfant prodige, de l’artiste recevant miraculeusement du Ciel ses mélodies suaves. Il fallut attendre le 20ème siècle pour que fussent révélés les aspects sombres, inquiétants, démoniaques de son œuvre. En dénonçant le mythe de la facilité et de l’inspiration, l’histoire restitue à Mozart sa qualité de travailleur acharné et de technicien accompli, scientifique de l’art musical.

Mais là n’est pas le plus important. Si Mozart aujourd’hui nous va si droit au cœur, c’est que nous découvrons en son œuvre une grande profondeur de pensée. Et cette pensée ne porte pas seulement sur la passion, l’amour et la fraternité humaine mais aussi sur des questions qu’il se posait (qu’est-ce que la mort ? quel est le sens de la vie ?) qui le firent passer par des crises d’angoisse alternant avec des moments de paisible luminosité. Et ces tragiques alternances se précipitèrent et s’aggravèrent à l’approche de la mort. Il fut acculé au désespoir, faute de clef intellectuelle pour trouver des réponses à ses problèmes fondamentaux. Et nous assistons à son tragique effondrement qu’exprime son « Requiem » interrompu.

Nul musicien n’a accusé, avec autant de sincérité et d’intégrité le fiasco final de toute idéologie devant la seule question importante : qu’en est-il de nous-mêmes ? Question universelle !

mais c’est une autre histoire !

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