Une autre histoire – 29 avril 1980, disparition d’Alfred Hitchcock

par | 27 avril 2024 | Culture

Le 29 avril 1980, voilà exactement 44 ans, Alfred Hitchcock, gagné par la paralysie, meurt sur le plateau de tournage de son dernier film The short night resté inachevé.

Il fait partie de ce cercle restreint de ceux qui ont réussi à effrayer l’Amérique et ils ne sont pas très nombreux.

Maître du suspense au cinéma, virtuose des histoires haletantes, Hitchcock grâce à un art raffiné de la mise en scène a fait trembler des générations entières de spectateurs !

Né à Londres en 1899 dans une famille de commerçants, le jeune Alfred étudie dans un collège jésuite. Elève médiocre, il préfère les salles obscures à la compagnie des livres . Il s’initie alors à tous les métiers du cinéma : assistant, producteur, scénariste, réalisateur et même décorateur. Après plusieurs courts métrages, muets ou sonores,  et des émissions radiophoniques, la MGM le repère et le fait venir aux Etats-Unis en 1940. Engagé, il réalise aussitôt Rebecca puis tourne des films mineurs jusqu’aux Enchaînés en 1946 où se déroule le baiser le plus long de l’histoire du cinéma soit 2 minutes 30s.

En 1950, il devient producteur et alterne le cinéma avec sa série télévisée « Alfred Hitchcock présente ».

Mais c’est avec « Fenêtre sur cour » en 1954, « Sueurs froides » en 1958 et surtout « la Mort aux trousses » en 1959 que Hitchcock connaît un succès populaire considérable.

Il récidive un an plus tard avec « Psychose ». Cette fois-ci le frisson est élevé au rang d’art. Pendant 45 secondes, le cinéaste montre un psychopathe, armé d’un grand couteau, avancer lentement vers une femme sous la douche. Ponctué par la musique stridente de Bernard Herrmann, ce huis clos oppressant reste un morceau d’anthologie.

Père du thriller, Hitchcock est machiavélique. Ses films sont des machines de précision qui doivent suggérer pour émouvoir et susciter successivement l’effroi et le sourire. Peu importe l’intrigue policière, l’essentiel n’est pas l’histoire mais la manière de la raconter.

Hitchcock frappe encore avec « les Oiseaux » en 1963. Une nuée de corbeaux s’attaque aux habitants d’un village. L’angoisse est une nouvelle fois au rendez-vous.

Si Hitchcock invente un monde imaginaire, il impose à l’écran ses actrices et acteurs fétiches : Grace Kelly, Ingrid Bergman ou Kim Novak, Anthony Perkins, James Stewart et surtout Cary Grant.

Ses derniers films « Frenzy » et » Complot de famille » sont des échecs. Hitchcock est récompensé par l’American Film Institute en 1979, pour l’ensemble de sa carrière

Hitchcock s’arrange toujours pour apparaître dans ses films. Très vite, ces brèves apparitions devinrent un jeu pour le réalisateur, puis une obligation car guettées par ses fans. Hitchcock doit la placer dans les premières minutes du film pour que les spectateurs ne soient pas détournés de l’intrigue.

Dans « Lifeboat » (1944), huis clos se déroulant sur un canot de sauvetage, Hitchcock fait son apparition sur un journal lu par un des naufragés, sur une publicité de cure amaigrissante en posant pour avant/après.

Comble de son sens de l’humour noir, il fait sa dernière apparition dans « Complot de famille » (1976), en silhouette uniquement dans le bureau des « Certificats de naissances et décès ».

Alfred Hitchcock a tourné 54 films pour le cinéma et tous ont un point commun, un style reconnaissable entre mille dès les premières minutes du film. Il a utilisé les mêmes recettes tout au long de ses 54 films.  Certains le lui reprocheront. Dans les films d’Hitchcock, un élément de l’histoire qui sert à l’initialiser voire à la justifier, s’avère en fait sans grande importance au cours du déroulement du film. Cet élément-clé de l’intrigue, matériel ou pas, qu’il appelle Le MacGuffin est  , généralement mystérieux, paraît vital pour les personnages, mais sert en réalité uniquement de prétexte au développement du scénario, et n’a, au-delà de cela, aucune importance véritable. Dans Psychose, par exemple, c’est l’argent dérobé par Marion à son patron au début du film, il va sans dire que la suite est tellement prenante que l’argent est bien vite oublié, mais c’est lui qui a initialisé l’histoire.

Dans « Les 39 marches », le « MacGuffin » est une série de plans que des espions ont dérobé dans « Une femme disparaît » (1938), c’est un message codé sous la forme d’un petit air de musique ; dans « Les Enchaînés » (1946), un composé chimique caché dans des bouteilles de vin. L’un des « MacGuffin » de « La Mort aux Trousses » prend la forme de microfilms dissimulés dans une statuette et contenant des « secrets du gouvernement » !  L’importance du « MacGuffin » diminue progressivement au cours du film jusqu’à parfois ne plus en avoir aucune, le spectateur se laissant entraîner par les personnages et la façon dont ils réagissent aux événements générés par le procédé.

La poursuite et les escaliers sont aussi des éléments marquants des films d’Hitchcock.

Sa façon très personnelle de donner un sens quasi métaphysique à des aventures criminelles, tout en gardant un humour suprêmement britannique, lui ont valu une renommée universelle.

A noël 1979, la reine d’Angleterre le nomme « grand chevalier de l’empire britannique » et lui accorde le titre de Sir Alfred Hitchcock. Il fait sa dernière apparition publique le 16 mars 1980 puis rédige son testament et ne voit plus que sa fille Patricia jusqu’à sa mort le 29 avril 1980.

Le suspense est tombé…définitivement !

Les innovations et la vision d’Hitchcock ont influencé un grand nombre de producteurs et d’acteurs mais aussi de cinéastes Truffaut et Chabrol, mais aussi Roman Polanski ou Steven Spielberg…,

 Mais c’est une autre histoire !

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