Violences policières à Paris dans la seconde moitié du XIX° siècle : un journaliste témoigne

par | 1 novembre 2021 | Culture

« Je n’ai jamais eu les os meurtris, la chair pilée, la joue salie par le coup de poing brutal des sergents de ville : c’est une chance.

[…] Si un sergent de ville veut, il peut, sous le couvert de son tricorne, commettre des attentats que les simples mortels expient, en correctionnelle par six mois de prison, en cour d’assises par cinq ans de bagne. C’est l’agent qu’on croit, lui tout d’abord.

Mentir à l’officier de paix, égarer la religion d’un commissaire, se faire passer pour un héros, rien de plus simple ! Il y a même de l’avancement à demander, sous prétexte que la résistance a été terrible.

L’arrêté protestera, pleurera et criera en vain, s’il a encore la force de crier ! Il courra le risque de se faire condamner à six mois, pour injure envers les magistrats !

[…] L’homme au bicorne frappe…Si je rends coup pour coup, condamnation ! Malheur à moi ! Cas de rébellion, sévice, injure !

[…] Mais si, devant moi, tout en criant qu’il faut respecter la loi, cet agent la viole ; si, chargé de de protéger la paix publique, il la trouble, faudra-t-il le laisser faire ?

[…] Je ne serai pas brutal et grossier comme l’agent, mais j’appellerai à moi les honnêtes gens et nous ferons prisonnier ce brutal. Nous irons, sa victime et lui, les spectateurs et moi, tous ensemble chez le magistrat, et nous demanderons pour tous justice. »

Jules Vallès
« Courrier de Paris »
paru dans Le Globe, 11 février 1868

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