Avec un ancien président de la République en prison, l’actuel qui frôle les 10 % d’indice de satisfaction, des Premiers ministres éjectables, un gouvernement, une majorité et un budget introuvables, la cinquième République est à l’agonie.
Cette situation est renforcée par des luttes sociales qui n’ont pas baissé d’intensité et qui se poursuivent d’année en année.
Tout cela devrait mécaniquement proposer la gauche comme débouché électoral.
Ce n’est pas le cas, car la gauche fait l’inverse de ce qu’il faudrait faire dans cette situation politique : se diviser.
Elle se divise avec constance et entrain au niveau national comme au niveau local.
La cinquième République est un costume militaire, elle a été construite pour un homme fort porté par un parti hégémonique. En cette fin d’année 2025, c’est loin d’être le cas et on ne voit pas quel homme ou quelle femme forte pourrait enfiler le treillis gaullien.
Le RN ne pense qu’à ça, mais il n’a pas résolu la question de l’union électorale des droites.
À droite et à l’extrême droite, celui ou celle qui fédèrera à son profit toutes les droites peut prétendre réincarner le mythe du général.
Mais les prétendants sont pléthore ce qui complique singulièrement la tâche.
À gauche le programme du NFP peut encore servir d’alternative crédible. Il est pourtant en mort clinique avec des partis qui pensent plus à tourner la page qu’à la réactualiser.
À l’inverse, le grand orchestre de la division joue une partition assourdissante et chacun y fait son solo.
Il faudrait tout au contraire rassembler autour d’un programme et d’un projet pour une sixième République sociale et écologique.
Offrir enfin un débouché électoral aux luttes qui ne cessent pas.
La perspective de voir Sarko condamné est une satisfaction, mais ce n’est pas un programme.
Si le chaos institutionnel se poursuit sans perspective électorale désirable à gauche, il sortira à coup sûr un sauveur ou une sauveuse suprême des rangs de l’extrême droite. La satisfaction de voir Sarko condamné sera alors de courte durée.
Ce sauveur (ou cette sauveuse) ne sortira pas des rangs de la gauche. Pour gagner, elle doit se réunir pour offrir une perspective sociale et écologique.
Cette nécessité est valable à Paris comme à Béziers. Dans nos partis, nos associations, nos mouvements, il faut l’imposer comme cela a été réalisé lors de la création du NFP.
Il faut l’imposer dès les prochaines élections municipales, qui seront de fait le ballon d’essai d’une présidentielle anticipée ou d’une dissolution de l’assemblée.