Les préfectures de la Haute-Garonne, de l’Aude et de l’Hérault viennent d’imposer des nouvelles mesures drastiques pour économiser l’eau qui alimente le canal du Midi.
Preuve si besoin était que la lutte contre le réchauffement climatique n’est pas une question de frontières ou de limites administratives :les préfectures de trois départements de la région Occitanie viennent de prendre simultanément une décision qui interdit la navigation sur le canal du Midi entre Toulouse et l’étang de Thau.
Cette décision est annoncée par la gestionnaire VNF (Voies Navigables de France) dans un communiqué laconique qui ne rend pas compte de la portée historique de cette décision : « À partir du 3 novembre 2025, date du début de la basse saison de navigation, les bateaux ne seront plus autorisés à passer les écluses. »
De fait il ne s’agit pas de basse saison, ni de fin de vacances scolaires, ni de limiter l’impact économique, ni d’un arbitrage entre différents acteurs.
La raison principale est ailleurs.
À cause de la sécheresse, l’ensemble des cours d’eau du territoire concerné (31, 11, 34 ) accusent une forte baisse de débit. Or, ils représentent la principale source d’alimentation du canal du Midi.
En parallèle, les barrages réservoirs de la Montagne Noire et de la Ganguise sont aujourd’hui réduits à 10 % de leur capacité de stockage ( ils étaient à 38 % à la même époque l’année dernière ).
Dans un tel contexte, le débat de forme sur la fermeture du canal à la navigation ne doit pas occulter le débat de fond sur le réchauffement climatique et ses incidences locales.
En cette fin 2025, une réalité s’impose : « Il n’a jamais fait aussi chaud sur terre depuis 125 000 ans » ( Bilan des experts de State of the climate report).
Nous vivons dans un monde avec des vagues de chaleur et de sécheresse plus longues, plus chaudes, plus mortelles.
Un monde où les catastrophes naturelles hors normes s’enchaînent les unes après les autres (ouragan Mélissa, incendies en Californie, inondations à Valence, destruction quasi générale de Mayotte).
Dans un tel contexte il faut bien sûr agir localement et globalement. En Occitanie, il faudra réclamer que les arbitrages à venir ne soient pas du ressort exclusif de 3 préfets.
Ils doivent faire l’objet d’un débat démocratique.
Car la question qui est posée est celle de notre devenir en Occitanie et dans le monde.
Cette question nous concerne tous et toutes, il faut l’imposer au cénacle des décideurs locaux et mondiaux.


























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